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Crise de l'Université : appel à la solidarité et maintien de la mobilisationAnonyme, Samedi, Août 17, 2002 - 13:45
AlterPresse
Haiti - Crise de l'universite d'Etat P-au-P., 15 août. 02 [AlterPresse] --- Le Secrétariat de la Fédération des Étudiants Universitaires d'Haïti (FEUH) lance un appel à la solidarité pour soutenir la lutte en faveur de l'autonomie et l'indépendance de l'université. Dans un message parvenu ce 15 août à AlterPresse, la FEUH informe "qu'en date du 22 août, qui nous rappelle le soulèvement général des esclaves de la Colonie de Saint Domingue en 1789, le Front de Résistance pour la Défense de l'Autonomie et de l'Indépendance de l'UEH organise une marche pacifique" à Port-au-Prince. Une manifestation organisée devant le Ministère de l'Éducation Nationale le 14 aout par les étudiants et les mouvements sociaux en faveur de l'autonomie de l'université a été sauvagement dispersée à coups de pierres. Victimes et témoins ont rapporté que les assaillants faisaient partie d'un petit groupe d'étudiants et d'autres individus proches du pouvoir. Dans la bagarre qui s'en est suivi, 3 personnes, dont un journaliste, ont été blessées et les pare-brise des véhicules de Radio Ginen et de Télé Haïti ont été brisés. "Les alliés du gouvernement en viennent aux pierres pour imposer leur position sur l'Université d'État d'Haïti", déclare la FEUH dans un communiqué. Selon la version de la FEUH des incidents du 14 aout, "un groupe d'individus, mené par Fanfan Clonès (frère du sénateur contesté Lans Clonès) a attaqué les manifestants à coup de pierres". Selon le communiqué, le groupe comprenait "des étudiants qui avaient servi de porte d'entrée pour que la Ministre de l'Éducation, Myrtho Celestin Saurel, piétine les principes constitutionnels de l'autonomie et de l'indépendance de l'Université d'État d'Haïti ainsi que les principes élémentaires de démocratie". Le communiqué rappelle le fil des événements qui ont conduit à la crise que connaît actuellement l'université. "Le 24 juillet, quelques étudiants ont pris d'assaut le local du Rectorat de l'Université d'État d'Haïti, avec pour revendication d'exiger du Recteur Sortant, Pierre Marie Paquiot qu'il retire sa candidature à sa propre succession. Le Conseil de l'Université (instance suprême de l'UEH) devait élire deux jours après (le 26 juillet) un Recteur et un Vice-recteur aux affaires académiques". Les grevistes ont "immédiatement" reçu l'appui de plusieurs Sénateurs qui auraient des intérêts particuliers dans cette affaire. Le communiqué mentionne les noms des Sénateurs Pierre Sonson Prince "frère de Guichard Prince, porte-parole des grévistes" et Gérald Gilles, qui aurait demandé des faveurs pour un "petit cousin" à la Faculté d'Ethnologie. A la date prévue pour les élections, le 26 juillet, un juge des référés, requis par les grévistes, a prononcé un jugement contre le Recteur et ses assistants, sans les avoir entendus, "sous prétexte que leurs mandat étaient arrivés à terme", indique le communiqué. Ce jugement a également demandé au Ministère de l'Éducation Nationale d'intervenir dans le dossier. La Ministre de l'Éducation Nationale, Myrtho Célestin, a, par la suite, nommé une commission, dirigée par Charles Tardieu, pour remplacer le Conseil Exécutif de l'UEH. Le Conseil de l'Université, composé des représentants d'étudiants, de professeurs et de cadres administratifs, ne reconnaît pas cette commission. "Il s'agit de toute évidence, estime la FEUH, d'une véritable conspiration du pouvoir en place pour faire main basse sur la seule institution d'État qui garde une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif". Un front appelé "Front du Refus", composé d'organisations estudiantines, de professeurs et d'autres organisations du mouvement social, s'est vite constitué pour contraindre le gouvernement a faire marche arrière. [gp apr 15/08/02 22:30]
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