Les luttes paysannes ont fait échouer l'un des plus importants projet du gouvernemnent néolibéral mexicain.

Mexico, 9 juillet 2002, le gouvernement de Vicente Fox a annoncé l’annulation du décret d’expropriation des terres des paysanNEs d’Atenco, où devait se construire le nouvel aéroport international de Mexico. Cette impressionnante victoire des communautés affectées et du Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT) est le résultat de différents facteurs.

Mexico, 9 juillet 2002. La semaine dernière, le gouvernement de Vicente Fox a annoncé l’annulation du décret d’expropriation des terres des paysanNEs d’Atenco, où devait se construire le nouvel aéroport international de Mexico. Cette impressionnante victoire des communautés affectées et du Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT) est le résultat de différents facteurs :

1. Un travail acharné de conscientisation dans la communauté s’échelonnant sur plusieurs années, travail mené par les paysanNEs leaders du FPDT.

2. La lutte exemplaire de la majorité des communautés d’Atenco qui n’ont fait aucune concession au gouvernement même devant l’intimidation et la répression.

3. La faiblesse de l’État et du gouvernement de Vicente Fox, qui, depuis son accession au pouvoir, a échoué dans toutes ses tentatives de réformes néolibérales. Dans ce dossier, le gouvernement et les médias électroniques ont d’abord cherché à discréditer le mouvement argumentant qu’il ne s’agissait que d’un groupuscule d’extrémistes qui manipulait les masses, puis à diviser le mouvement en cherchant à soudoyer les courants plus mous. Enfin, en juillet, le gouvernement a utilisé la répression, espérant ainsi détruire le mouvement en emprisonnant ses leaders. Chacune de ces stratégies fut un échec. D’abord, l’opinion publique mexicaine était de plus en plus en faveur des paysanNEs en lutte (80% d’appui à Mexico au dernier sondage), et ce, malgré le fait qu’ils et elles manifestaient arméEs de machettes en plein centre–ville de Mexico. Ensuite, la radicalisation des luttes a favorisé la croissance du mouvement, minant ainsi les tentatives de division. Enfin, la répression (qui a fait un mort) a fait croître la détermination et a radicalisé encore plus la lutte.

4. Le mouvement d’Atenco a eu l’appui d’un nombre croissant d’organisations syndicales, populaires, étudiantes et paysannes. La semaine dernière, 93 organisations de tout le pays étaient représentées à un rassemblement en solidarité avec la lutte d’Atenco. À cela il faut ajouter l’appui officiel des principales guérillas du pays (à l’exception de l’EZLN, qui ne s’est pas prononcé), qui rendait encore moins favorable le rapport de force du gouvernement de Fox.

5. Des luttes similaires s’étendaient sur tout le territoire, notamment dans l’état de Guerrero, tout près d’Acapulco, où des paysanEs occupent toujours des terres qui leur furent expropriées par le passé mais dont ils n’ont toujours pas reçu les compensations dues. Une recrudescence de ces luttes aurait pu (et peut toujours) empêcher la réalisation Plan Puebla–Panama, grand projet de « développement » impérialiste (routes, ports, chemins de fer, maquiladoras, pillage des ressources naturelles, etc.) allant de l’état de Puebla (Mexique) jusqu’au Panama, et liant l’Atlantique au Pacifique.

Enfin, tous ces facteurs ont permis une grande victoire des habitantEs d’Atenco, victoire qui a renforcé encore leur détermination. Loin de remercier le gouvernement, ils et elles semblent plus que jamais déterminéEs à participer aux luttes en cours dont :

 l’opposition au Plan Puebla–Panama

 l’autonomie des communautés indigènes et paysannes, dont la leur

 l’opposition à la guerre impérialiste chapeautée par les États–Unis

 l’amnistie pour touTEs les prisonnierEs politiques du pays

Une telle victoire serait-elle possible au Québec?

Éric Tremblay, pour le Frente de las Organizaciones Democráticas del Estado de Guerrero (FODEG)
barr...@hotmail.com

Note: la photo est tirée de la Jornada du 3 août.