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La tentation du videCarl Desjardins, Samedi, Juillet 13, 2002 - 00:09 (Analyses | Democratie)
Recto Verso
Au moment d’écrire ces lignes, les élections partielles dans quatre circonscriptions du Québec n’ont pas encore eu lieu. Le score de l’Action démocratiques du Québec de Mario Dumont nous est donc inconnu. Au moment d’écrire ces lignes, les élections partielles dans quatre circonscriptions du Québec n’ont pas encore eu lieu. Le score de l’Action démocratiques du Québec de Mario Dumont nous est donc inconnu. N’empêche, il règne aujourd’hui sur les sondages. Que l’équipe de Recto Verso soit en profond désaccord avec les positions développées dans le programmes de l’ADQ ne surprendra personnes. Un Québec « trop social démocrate » (tel que défini lors d’un congrès adéquistes dejuin) est bien loin du Québec que nous habitons. Nous reviendrons plus tard sur les propositions de l’ADQ. Disons tout de même qu’elles nous semblent gouvernées par un populisme primaire et consternant : anti-syndicalisme à coups de slogans vides, instaurations d’un taux d’impositions uniforme et réductions des charges pour les entreprises, dégel des frais de scolarité, arrivés massive du privée dans les hôpitaux et les écoles, moratoire confortable (mais irréalisable dans les faits) sur la question nationale. Notez bien, nous ne voulons pas ici « démoniser » le programme de l’ADQ. Il n’en a pas besoin. Il suffit de le lire : l’ADQ propose une rupture majeure du contrat social actuel, sur les responsabilités de l’État du Québec et sur les droits collectifs des citoyens. Cela ne semble pas inquiéter les nouveaux supporters de l’ADQ. « Je ne vote pas pour le programme. Je vote pour le changement » clament-il en chœur. Une illusion, une naïveté ou encore un cynisme qui annonce des lendemains douloureux. Parlez-en aux camarades français qui ont dû voter pour la droite – une première (amère) dans leur vie pour plusieurs – aux dernières présidentielles. Et les éditorialistes et autres commentateurs d’y aller de considérations des plus lyriques « un vent de fraicheur », « une victoire citoyenne devant l’immobilisme des vieux partis » ou encore « le résistant de Cacouna » à la une du magazine L’actualité. Nous sommes bien loin de partager cet enthousiasme de journalistes qui salivent devant un nouveau « sujet ». Mais nous disons aussi que la vague sur laquelle surffe actuellement L’ADQ comporte ses bons côtés. À quelque chose, malheur est bon, selon le dicton. Le chef du Parti Libéral du Québec, Jean Charest, s’est récemment transformé en grand défenseur d’un système public universel et gratuit. Il fallait le voir expliquer que voter pour l’ADQ c’est troquer la carte-soleil pour la carte de crédit. De toute beauté. Il faudra s’en rappeler. Actuellement au plus mal, le Parti québécois annonce de grandes manœuvres. On ressort sous la pile les conseil de Jacques Parizeau au printemps : réinventer le programme, sortir du carcan du discours convenu, des compromis « historiques » au sein du parti. L’histoire témoignera des suites. Qu’on ne se trompe pas : nous sommes résolument de ceux et celles qui veulent des changements au Québec. Nous applaudirions un vent nouveau qui balayerait les vieilles divisions, provoquerait de nouveaux débats, proposerait des innovation solidaires. Rien de cela ne se trouve dans les propositions de l’équipe Dumont. Cette quête devra s’incarner autrement, rigoureusement et en travaillant pour un Québec qui garantit une place à chacun. La soif de changement de la population québécoise doit être satisfaite. Elle interpelle directement les féministes, les écologiques, les syndicalistes et les milliers d’hommes et de femmes qui travaillent quotidiennement dans les groupes communautaires. Ce sont d’eux et d’elles que naîtront une véritable alternative et son principal défi. - Publié dans la revue Recto Verso no. 297, juillet-août. |
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