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Putsch manqué au Vénézuela : Chavez montre Washington du doigtCarl Desjardins, Dimanche, Mai 19, 2002 - 06:16
Libération
Libération - 130502 - Chavez montre Washington du doigt - Le Président vénézuélien dénonce des contacts avec les insurgés du 11 avril. Par - Le lundi 13 mai 2002 Les Etats-Unis ont-ils été impliqués dans la tentative de coup d'Etat contre le président du Venezuela Hugo Chavez, le 11 avril 2002 ? Depuis ces événements, qui ont fait une cinquantaine de morts, les presses américaine et vénézuélienne ne cessent de retourner la question. Et ce week-end, un mois après le putsch, Hugo Chavez a relancé le débat. Dans une interview à la BBC, le Président réinvesti a dit détenir des preuves selon lesquelles des militaires américains ont rencontré ceux qui ont tenté de le renverser. Sans être certain qu'ils aient soutenu ou non les insurgés. «Je détiens les preuves par écrit sur l'heure à laquelle deux officiers américains, conseillers militaires attachés à l'ambassade des Etats-Unis à Caracas, sont entrés et celle à laquelle ils sont sortis du quartier général des insurgés. (...) Je connais leurs noms, je sais avec qui ils ont parlé, il existe même une cassette vidéo et des photographies.» Deux attachés d'ambassade. La déclaration de Hugo Chavez vient donc confirmer les informations données fin avril 2002 par un député proche du gouvernement, Roger Rondòn, du petit parti allié MAS (Mouvement vers le socialisme), qui avait affirmé que deux attachés militaires de l'ambassade américaine, le colonel Ronald MacCammon et le lieutenant-colonel James Rodgers, étaient au quartier général de l'armée de terre, Fort Tiuna, pendant la nuit du putsch. A l'époque, Washington avait démenti toute intention malfaisante, reconnaissant seulement que MacCammon avait assisté, en observateur, à la conférence de presse du général impliqué dans le putsch, Efrain Vasquez, le 13 avril 2002. Cette fois, Hugo Chavez paraît décidé à faire toute la lumière sur cette histoire, tandis que les Américains n'ont jamais caché leur méfiance vis-à-vis du Président vénézuélien, considéré comme un compagnon de route de «l'axe du mal». A la tête du quatrième pays producteur de pétrole du monde, Hugo Chavez, pour réactiver l'Opep, a noué des contacts cordiaux avec l'Irak, l'Iran ou la Libye. Après son arrestation, dans la nuit du 11 avril 2002, les Etats-Unis ont manifesté leur «solidarité avec le peuple vénézuélien». Ce n'est que lorsque Chavez est revenu à son poste, 48 heures plus tard, que Washington a condamné l'opération ratée. Proche de Bush. Aujourd'hui, plusieurs questions demeurent. Selon le député Rondòn notamment, deux mercenaires, qui avaient été brièvement arrêtés avant de s'enfuir, profitant de la confusion, étaient l'un de nationalité salvadorienne et l'autre américaine. Le Pentagone a ouvert une enquête pour vérifier si des Américains «travaillant en "free lance"» n'avaient pas été impliqués dans le coup. Durant le putsch, l'ambassadeur américain Charles Shapiro a également rencontré l'éphémère successeur de Hugo Chavez, Pedro Carmona, qui dirigeait jusque-là le patronat vénézuélien. De son côté, Carmona avait vu des représentants de Washington en février 2002, alors que Caracas bruissait déjà de rumeurs de coup d'Etat. Le Département d'Etat américain n'a pas nié ce contact, mais a expliqué que «des gens sont venus nous voir pour se plaindre et nous leur avons dit que nous garantissions les procédures démocratiques et que tout devait être fait en conformité avec la Constitution». Mais, à en croire le magazine Newsweek, les contacts entre Washington et les comploteurs seraient allés plus loin, révélant que l'un des financiers présumés de l'opération, le patron de presse Gustavo Cisneros, est un «compagnon de pêche» du père de George W. Bush... A Caracas, certains tentent de minimiser ces soupçons. Interrogé par Libération, Juan Barreto, député chaviste MVR (Mouvement pour la Ve République), estime, lui, que les Etats-Unis sont restés dans cette affaire «du côté de la démocratie». Le Président sera peut-être moins conciliant. «S'il s'avère que le gouvernement américain a participé au coup d'Etat, cela serait dommage, a lancé Hugo Chavez à la BBC. Il serait néfaste pour le monde qu'un Etat qui prône la démocratie soutienne une telle monstruosité.».
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