Pendant la Session extraordinaire consacrée aux enfants, les Nations unies ont réduit l'accès des organisations non-gouvernementales (ONG) aux délégations gouvernementales. Leur travail est ainsi rendu beaucoup plus difficile et diminue la possibilité d'influencer le contenu du document final.

C'est dans les salles des Nations unies que les délégué-es gouvernementaux négocient le contenu du document final portant sur les enfants du monde et le travail, la santé sexuelle et reproductive, l'éducation, les conflits armés, etc. Parce qu'il s'agit d'un document international, il n'outrepasse pas les lois nationales. Toutefois, il peut servir d'outil de travail aux niveaux local et national afin de faire évoluer les droits des enfants. Pour faire valoir leurs points de vue, il est important que les organisations non gouvernementales (ONG) puissent assister aux discussions et aient accès aux délégué-es. Et c'est là que le bât blesse. Durant la Session extraordinaire, les ONG auront peu accès aux locaux où se tiennent les négociations. Une question de sécurité ou une façon de limiter le travail des groupes dont les orientations ne sont pas toujours en accord avec certains États sur des sujets litigieux tels que la santé sexuelle et reproductive? Un peu des deux probablement.

Une chose est certaine. Le travail des coalitions progressistes devient ainsi beaucoup plus ardu. Pour se tenir au courant et pour influencer le contenu final du document de la Session, elles doivent s'en remettre aux rencontres informelles qui ont lieu hors des Nations Unies. C'est un accroc à la démocratie. Les ONG apportent un point de vue différent des délégations gouvernementales, celui de la société civile. Leur accès aux discussions et aux délégué-es devrait être facilité voire même encouragé afin de permette les échanges. L'ONU acceptera-t-elle d'assouplir ses restrictions d'ici la fin de la Session le 10 mai?