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De Seattle à la Palestine en passant par Porto Alegre. Un autre monde est possibleCarl Desjardins, Vendredi, Avril 26, 2002 - 14:46 On le voit, la bataille militaire menée par Israël est sans issue et ne pourra jamais être gagnée par les Palestiniens; la guerre politique et sociale, en revanche, ouvre aux Palestiniens des perspectives historiques exceptionnelles. Le combat des Palestiniens, - notre présence ici, au palais présidentiel de Ramallah (Mouka'ta) en tant que missions civiles pour la protection du peuple palestinien, en est un signe - n'est pas seulement un combat local. Par Paul Nicholson et F.Weiser. Deux militants présents dans le Bureau d'Arafat. Paul Nicholson est l'un des dirigeants de Via Campesina. Quand le gouvernement israélien parle aujourd'hui d'un « combat pour la survie d'Israël », exprime-t-il une inquiétude sérieuse, crédible, ou bien énonce-t-il un prétexte pour une politique beaucoup plus sombre? Si la survie d'Israël et la destruction totale et définitive des populations de Palestine avait été envisagée par les pères fondateurs d'Israël, alors la coalition Sharon-Pérès, par ses opérations de « nettoyage de population », ne fait que tenter d'accélérer un processus historique. Le terme de ce processus serait la fin de la Palestine. Or, aujourd'hui plus qu'hier, l'identité du peuple palestinien est forte, et le combat pour la souveraineté de ce même peuple est forte, et le combat pour la souveraineté de ce même peuple plus déterminée que jamais. La souveraineté d'un peuple passe par son droit à la terre, son droit à l'eau, son droit aux moyens de production alimentaire. Les expropriations et les expulsions continues, l'obstruction des sources, la destruction des puits palestiniens, le pillage des ressources en eau de Cisjordanie et Gaza, l'arrachage à grande échelle des arbres, le transport par camions entiers de « bonnes terres » vers les colonies juives, toutes ces pratiques ont pour objectif de détruire l'identité palestinienne, et n'ont rien à voir avec la survie d'Israël. Cette identité et cette souveraineté sont, dans les circonstances exceptionnellement difficiles du moment, symbolisées par un soutien unanime au président Arafat, perçu comme le dernier rempart contre l 'agression israélienne et l'espoir d'un peuple humilié quotidiennement par une armée d'occupation. L'armée d'occupation israélienne, pilotée par Sharon, emploie dans la guerre actuelle des moyens militaires démesurés et agit avec une brutalité et une violence inouïe: des camps sont rasés, des centaines de personnes, pour la plupart des civils, sont massacrées, soit à l' intérieur de leur maison, soit par des exécutions sommaires, épilogue triste mais fréquent des rédditions. Les blessés se voient fermer l'accès aux soins, les ambulances et le personnel médical se font tirer dessus. Les villes sont dévastées, les infrastructures publiques systématiquement détruites. Ces crimes de guerre sont patents, et constituent autant de violations des Conventions de Genève (en particulier la 4eme) et des droits de l'homme. Ultime mensonge israélien, cette tentative permanente de criminaliser le droit des Palestinien à la résistance. Or, la résistance à l'oppression et l'occupation s'inscrit comme un droit et un devoir dans cette même Convention de Genève. Devant ce Goliath israélien, c'est le petit David palestinien pourtant qui marque des points, malgré ses souffrances; chaque personne à son échelle, chaque communauté à l'échelle du village ou du quartier, organise des formes de désobéissance civile, pour deux raisons simples: survivre quotidiennement et maintenir son identité. Cette résistance là, cette dignité palestinienne, c'est l'échec d'Israël et la fureur de Sharon. On le voit, la bataille militaire menée par Israël est sans issue et ne pourra jamais être gagnée par les Palestiniens; la guerre politique et sociale, en revanche, ouvre aux Palestiniens des perspectives historiques exceptionnelles. Le combat des Palestiniens, - notre présence ici, au palais présidentiel de Ramallah (Mouka'ta) en tant que missions civiles pour la protection du peuple palestinien, en est un signe - n'est pas seulement un combat local. Il s'inscrit dans un combat global à l'échelle de la planète, un combat qui appartient à tout le monde, donc n'importe qui -par exemple nous, des militants de différents horizons, humbles, mais qui d'une certaine façon représentent les visages politiques multiples du mouvement social mondial. Etudiants, paysans, enseignants, chômeurs... nous croyons en de nouvelles formes de solidarité, de mobilisation et de luttes civiles. Nous croyons qu'un autre monde est possible. Si nous sommes les pacifistes, qui sont les terroristes? -Publié dans le courriel d'ATTAC |
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