Rapport de la manif A20 + 1 à São Paulo, avec bref rappel des événements de l'an dernier dans cette même ville

São Paulo, nuit du 20 au 21 avril 2002

Aujourd’hui avait lieu à São Paulo, comme dans plusieurs grandes villes du monde, des manifestations dans la rue pour commémorer la résistance au Sommet des Amérique d’il y a maintenant 1 an jour pour jour.

Ici aussi l’an dernier, dans la plus grande métropole du Brésil, la journée globale d’action A20 avait réussi a mobiliser quelque milliers de personnes pour attirer l’attention sur les menaces que sont ZLÉA et la globalisation capitaliste. Comme à Québec, mais de façon beaucoup moins médiatisée, la répression fut sévère et sans pitié. Des centaines d’arrestations et de blessés en une journée. Malgré cette brutalité, A20 fut une date marquante pour les mouvements de résistance autonomes au Brésil. Elle a suscité entre autre la création du Centre de Médias Indépendants (CMI-Brasil) et d’autres formes d’organisations nouvelles. Cela fut donc une réussite, surtout considérant que la rencontre des chefs d’États n’avait pas lieu dans cette ville.

Un an plus tard, le mouvement continu. Près de 1000 à 1500 personnes ont envahis l’avenue Paulista à partir de 17h locale, pour montrer qu’ils n’ont pas oubliés la ZLEA ni les violences que l’État a fait subir à des centaines de camarades au même endroit l’année d’avant. Une foule à l’allure festive et spontanée, essentiellement composée de jeunes, a ainsi descendu la rue des Affaires, sans aucun incident violent remarquable. Si on ne pouvait distinguer de Black Block, il n’y avait pas non plus de drapeaux, sinon quelques bannières anarchistes. Des centaines de manifestants criaient même des slogans du type «Le peuple, uni, gouverne sans parti!» ou plus simplement «À bas la bourgeoisie, vive l’anarchie!».

À la fin du trajet, les gens ont occupés un espace extérieur où le CMI allait projeter sur un grand écran mobile leur documentaire sur les événements de l’an dernier à São Paulo. Malgré le refus des policiers (dont la troupe de choc se positionnait), le film a pu être montré au complet, avec beaucoup de réactions chez les spectateurs (acteurs ?), puis tout le monde a pu se disperser sans qu’aucune arrestation n’ait été notée jusqu’à maintenant.

Finalement, les militants anti-ZLÉA etc. peuvent être satisfaits de cette mobilisation, qui n’était en fait qu’une manifestation en souvenir d’une autre manifestation qui elle-même n’était qu’une manifestation en appui à ceux qui prenaient les rues à Québec.