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Le ministère des Affaires extérieures du Canada veut entendre les militantEs de l'Opération SalAMI

Anonyme, Lundi, Avril 15, 2002 - 19:30

Marcel Sévigny

Durant le mois de mars une fonctionnaire du ministère des Affaires extérieures du Canada, Mme Racicot, communiquait avec Opération SalAMI afin qu'une dizaine de fonctionnaires en formation rencontre quelques militantEs, afin qu’ils et elles présentent leurs revendications concernant la globalisation des marchés et des traités qui y sont rattachés. L'assemblée générale de SalAMI, questionnant la transparence d'un tel procédé, décida de répondre à cette invitation et donna le mandat à Marcel Sévigny de faire les démarches. Ce dernier rédigea une lettre incluant une contre-proposition et les éléments de l'assemblée générale sur la position de SalAMI. Une erreur dans le numéro de courriel de Mme Racicot nous a incité à lui laisser un message sur le répondeur afin d'avoir son courriel exact. Mais, aucun appel de retour ne fut reçu. C’est pourquoi l’Opération SalAMI a décidé de faire parvenir aux responsables politiques une réponse par écrit, contenant nos positions sur cette invitation. Voici la lettre, écrite par Marcel Sévigny:

Montréal, le 5 avril 2002

Madame Sylvie Michèle Racicot,
Ministère des Affaires extérieures du Canada
Téléphone: (613) 944-0123

Madame,

Nous avons bien reçu votre proposition par téléphone afin qu'une dizaine de fonctionnaires en formation du Ministère des Affaires extérieures du Canada viennent entendre des militant-e-s de l'Opération SalAMI leur exprimer de vive voix leurs positions concernant la globalisation et la mondialisation des marchés.

L'idée d'une telle rencontre nous apparaît intéressante. Par contre le processus nous pose d'énormes problèmes. Dans la meilleure tradition du lobbying institutionnalisé, les gouvernements répugnent fortement à l'idée que les enjeux importants de la vie politique, tels que ceux liés à la mondialisation des marchés, puissent être discutés sur la place publique et surtout dans un cadre qui ne permet pas à ceux-ci de "contrôler" les orientations que pourraient prendre les débats et les recommandations publiques qui pourraient en sortir.

Cette absence de transparence de la part de l'État et de ses institutions sur des enjeux qui concernent les citoyens et les citoyennes au plus haut point, génère sa contrepartie, à savoir le fonctionnement d'un système de lobbying organisé, favorisant les groupes d'intérêts puissants qui non seulement acceptent de jouer le jeu mais qui considèrent qu'il s'agit là du fonctionnement normal de la démocratie canadienne.

Accepter une telle invitation informelle, faite par téléphone, sans preuve ni papier entête du Ministère, sans véritables objectifs et autres détails pertinents que de permettre à des fonctionnaires d'acquérir de la formation directement auprès de certains acteurs de la scène alternative est contraire à nos orientations de faire de la politique sur la place publique. Cette façon de nous inviter comme s'il s'agissait d'un contact entre des militant-e-s de deux organisations partageants des préoccupations identiques indique assez bien l'état d'esprit qui règne à l'intérieur des institutions politiques canadiennes. On ne se gêne pas pour tirer le maximum des compétences citoyennes pour éventuellement les utiliser au profit des positions de l'État.

Est-ce une proposition étonnante venant du Ministère ? Peut-être, compte tenu des énormes moyens dont dispose l'État pour gérer sa position favorable en faveur du processus de la mondialisation des marchés. Elle lui permet déjà de faire appel à d'excellents sociologues de service, attachés à comprendre les mouvements anti-mondialisation pour mieux les contrôler et qui pourraient très bien faire la formation des fonctionnaires ? Mais peut-être pas non plus, compte tenu justement du règne de la culture du lobby et des paradoxes qui imprègnent si profondément les institutions politiques canadiennes. Ainsi, comme paradoxe absolument incroyable, nous, militants et militantes de SalAMI, de par nos stratégies de désobéissance civile, pouvons être accusé-e-s et condamné-e-s en vertu des nouvelles lois anti-terroriste adoptées par le gouvernement fédéral.

Heureusement, une telle culture du lobby ne fait pas partie de notre conception de la démocratie. Ne voulant pas nous transformer en "formateurs" auprès de fonctionnaires qui, de toute façon et même s'ils pouvaient prétendent individuellement être sympathiques à nos positions, vont continuer de par leurs tâches au sein du Ministère à défendre les positions gouvernementales, nous préférons continuer à faire part de nos protestations, de nos positions et de nos propositions aux dirigeants politiques actuels. C'est dans ce sens que nous avançons la proposition suivante.

Si des responsables politiques gouvernementaux, accompagnés de fonctionnaires désireux d'être mieux informés, veulent débattre des enjeux de la globalisation des marchés avec des mouvements citoyens, tel le nôtre, nous exigeons un minimum de transparence. Les enjeux vitaux présents et futurs doivent être mis sur la place publique (ex: Commission publique, itinérante et "indépendante" dans les différentes régions du pays pour recueillir les propos des citoyens et citoyennes et organisations citoyennes et militantes) directement avec les citoyens et les citoyennes. La proposition que vous nous faites est donc bien loin de ce que nous considérons comme un minimum de transparence. Mais, dans le cas ou le gouvernement voudrait tout de même nous rencontrer nous vous faisons part de la contre-proposition suivante:

· qu'une invitation officielle nous parvienne par écrit, sur du papier officiel du ministère et signée par un-e responsable politique, en indiquant: la ou les personnes responsables de cette formation au Ministère, le nombre de personnes, leurs noms, les motifs de la rencontre;

· que cette invitation mentionne que nous avons le loisir de transformer cette invitation en rencontre publique: choix de la date, de l'heure et du lieu de rencontre afin que cette réunion publique soit accessible à des militant-e-s de diverses organisations, au public en général et aux journalistes;

· que cette invitation mentionne le nom du ou de la responsable politique qui sera sur les lieux pour nous entendre et pour défendre les positions du gouvernement canadien;

Marcel Sévigny
Pour l'Opération SalAMI
C.P. 55031, Succ. Fairmount,
Montréal, H2T 2M8
Courriel: sal...@operationsalami.org

Le site Web de l'Opération SalAMI
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