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50 mineurs enterrés vifs en Tanzanie. La Banque Mondiale impliquée.Anonyme, Mercredi, Avril 10, 2002 - 13:26
Observatoire des transnationales
L’implication de la Banque Mondiale dans cette sordide affaire passe par son Agence de Garantie aux Investissements Multilatéraux (la MIGA). Lorsqu’en 1996 la Kahama Mining Corporation Limited (une compagnie minière filiale de la société canadienne Barrick Gold Corporation) se porte acquéreur de la mine d’or de Bulyanhulu, dans le nord de la Tanzanie, c’est en effet la MIGA qui va se porter caution contre les risques politiques. Une garantie, à hauteur de 115 millions de dollars, est ainsi accordée au groupement de banques qui prêtent les fonds d’investissement nécessaires à la Kahama Mining Corporation. La Banque Mondiale a promis d’enquêter sur les révélations selon lesquelles plus de 50 mineurs auraient été enterrés vifs au moment de leur expulsion par la police du terrain qu’ils occupaient. Il s’agissait apparemment de dégager la place au bénéfice d’une compagnie étrangère opérant grâce à un investissement garanti par la Banque Mondiale. Les mineurs récalcitrants, ceux qui s’obstinaient à rester sur le terrain fraîchement acquis par la Kahama, auraient ainsi été ensevelis à même les puits qu’ils refusaient de quitter. Un juge réputé, Mark Bomani, a demandé aux autorités tanzaniennes d’ouvrir une enquête sur ces meurtres présumés. Le gouvernement tanzanien niant la réalité de ce crime et démentant toute implication de la police dans cette affaire, le Procureur general Andrew Chenge a demandé au Juge Bomani de produire les preuves de ces présumés meurtres. Parmi les associations qui mettent en cause la police on trouve la LEAT, Equipe d’action environnementale de juristes. Son secrétaire général, Tundu Lissu, déclare que la caution accordée par La Banque Mondiale à la compagnie minière est contraire aux principes de l’Institution. «Nous demandons à ce que les 172 millions de dollars garantis au titre du risque politique par la Banque Mondiale au bénéfice de la mine de Bulyanhulu soient retirés », a-t-il déclaré. La Banque Mondiale a promis de se pencher sur la question. Traduit de l'anglais par Myriam Tonelotto.
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