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Pollution technologique : le dépotoir asiatiqueAnonyme, Vendredi, Mars 1, 2002 - 16:10
JP Cloutier
Le Basel Action Network (BAN), de concert avec trois autres organismes écologistes, vient de lever le voile sur une véritable histoire d'horreur concernant le faux recyclage de rebuts technologiques en Asie. Dans la région chinoise de Guiyu (province de Guangdong), plus de 100 000 travailleurs migrants s'emploient à récupérer au gramme les métaux contenus dans des dispositifs électroniques jetés aux rebuts, et dont la plupart proviennent de l'Amérique du Nord. Revenu quotidien : 1,50 $. Sous le titre «Exporting Harm: The Techno-Trashing of Asia» (Exportation nuisible : la transformation de l'Asie en déchetterie techno - Format PDF), le rapport du BAN fait état d'hommes, de femmes et d'enfants travaillant dans des conditions qualifiées de primitives, sans souci des dangers que représentent les méthodes archaïques de récupération : le brûlage à l'air libre de matières plastiques, l'utilisation d'acide à proximité de cours d'eau et la fonte par chaleur pour dissoudre l'or des circuits imprimés, le concassage d'écrans cathodiques à forte teneur de plomb et de ses dérivés. Le degré de pollution est tel qu'il faut maintenant transporter par camion l'eau puisée à 30 kilomètres en amont sur la rivière Liangjiang. Les auteurs du rapport ont également constaté des installations semblables à Karachi (Pakistan) et à New Delhi (Inde). Il existe aux États-Unis et dans d'autres pays des règlements concernant le traitement des rebuts considérés dangereux, leur exportation, leur importation. En revanche, ces règlements sont souvent transgressés et lesdites matières aboutissent dans des pays en voie de développement (et de contamination, diraient certains). Par exemple, le BAN estime qu'entre 50 et 80 % des rebuts technologiques produits par les États de l'ouest des États-Unis aboutissent dans de pseudo-centres de traitement comme celui de Guiyu. Les ordinateurs destinés à la récupération sont achetés pour quelques dollars, puis revendus et expédiés en Asie. Pourquoi payer 15 $ pour une récupération «propre» quand on peut toucher 2 $ de profit et exporter son problème? C'est du «Lave men, souye a te» comme diraient nos amis créolophones. Un rapport accablant, abondamment illustré de photographies, et des statistiques complètes sur les 36 substances principales que contiennent vos ordinateurs, et dont certaines sont très polluantes. Deux informations complémentaires sur ce dossier que nous estimons très important. En novembre dernier, nous profitions d'une chronique dans le netmag Multimédium pour faire connaître nos vues au ministre québécois de l'Environnement, M. André Boisclair. Nous écrivions : «La présente a pour objet d'attirer votre attention sur un problème qui risque de prendre des proportions inquiétantes au Québec, soit celui du recyclage des ordinateurs et autres dispositifs électroniques désuets [...] Il serait pressant que votre ministère intervienne concrètement dans ce dossier avec une approche intégrée. D'une part, il serait souhaitable de procéder avec célérité pour déterminer l'ampleur éventuelle du problème de l'
Chroniques de la Cybérie
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