|
Europol classe les anarchistes parmi les terroristesvieuxcmaq, Lundi, Février 25, 2002 - 12:00
Samuel Delor (bakou69@club-internet.fr)
Europol a publié un rapport qui prétend déceler un "terrorisme anarchiste" en Europe. Selon Statewatch, ce rapport repose sur des soupçons, des faits erronés provenant d'Italie, et "oublie" le terrorisme d'extrême-droite. L'Espagne tente d'instaurer au niveau européen une conception extrêmement large de la lutte "anti-terroriste". Europol classe les anarchistes parmi les "terroristes" au côté d'Al Qaïda "Europol a publié un rapport sur la "situation et les tendances des activités terroristes dans l'Union Européenne". Comme il pouvait être attendu, le rapport concerne l'ETA en Espagne, la Real IRA en Irelande du Nord, le FLNC en Corse et l'"extrêmisme terroriste Islamique" (dont Al Qaeda)." (...) Mais... "Une nouvelle catégorie ajoutée en 2001 est l'"éco-terrorisme" dont le rapport ne donne aucun exemple. La rapport se contente de signaler : "Les environnementalistes radicaux et les mouvements de défense des droits des animaux ont maintenu une campagne limitée. Cependant, les domages matériels qu'ils ont causés ont été considérables". Aucune définition de l'éco-terrorisme" n'est donnée ni prévue dans l'extension proposée du rôle d'Europol (voire l'article : Les activités et le développement d'Europol : 1). Il est donc difficile de voir la distinction entre une activité criminelle et une activité " terroriste"." (...) Mais encore... "Une autre nouvelle catégorie encore plus problématique est celle de "terrorisme anarchiste". En Fevrier 2001 un séminaire de Europol sur le contre-terrorisme à Madrid a accepté la proposition de l'Espagne, du Portugal , de la Grèce et de l'Italie de mettre en place une équipe d'investigation sur le "terrorisme anarchiste". Il apparait qu'après les manifestations contre le G8 à Gênes en Juillet 2001, Europol ait monté un dossier sur le "terrorisme anarchiste" qui a alimenté ce rapport. Interviewé par un journal Allemand en Aout, Jungen Storbeck, le Directeur de Europol, a dit que le "Black Block" des anarchistes pourrait être vu comme "terroriste ou pré-terroriste". L'analyse suivante examine les questions soulevées par l'inclusion d'un "terrorisme anarchiste" qui repose presque exclusivement sur des examples d'Italie et la tentative en Espagne d'étendre la notion de terrorisme à des groupes politiques légitimes." (traduction personnelle) QUE PENSER DE CES "EXEMPLES" ITALIENS SUR LESQUELS S'APPUIE CE RAPPORT ? (Synthèse personnelle de l'Analyse de Statewatch) Le rapport repose sur des soupçons, ainsi que sur des enquêtes où les militants de gauche inculpés ont été blanchis. En particulier plusieurs plaintes déposées en Italie contre des anarchistes et militants de gauche (dont celles dans le cadre des incidents qui ont opposés des manifestants à la police Italienne lors des manifestations contre le G8 en Juilet 2001). Pourtant ces investigations ne sont pas encore résolues et reposent à l'heure actuelle sur de simples soupçons. Deux petites explosions ont eu lieu en Juillet et Aout 2001 en Italie, mais les suspects anarchistes inculpés ont été blanchis. Dans un cas, l'enquète a mené à l'inculpation de militants d'extrême droite et dans l'autre à une piste maffieuse. La triste histoire Italienne des prétendus "terroristes anarchistes" Il faut noter que lors des "années de plomb", de très nombreux anarchistes ou "gauchistes" ont été inculpés pour des attaques terroristes, et ont été blanchis. Les procès ont montré que ces attentats avaient été organisés par des militants d'extrême droite, dont Ordine Novo, un groupe néo-fasciste avec des liens reconnus avec les services screts Italiens et Américains (explosion d'une bombe en 1969 dans la Banca dell'agricoltura de milan faisant 16 morts ; explosion à l'extérieur du commissartiat de Milan en 1973). Une autre enquète liée à deux explosions en 1998 et 1999 a conduit à la condamnation d'un membre des services secrets italiens pour possession d'explosifs. Europol "oublie" de véritables terroristes Italiens d'extrême droite : Suite à la tentative d'attentat à l'explosif contre les locaux du journal communiste Il manifesto en décembre 2000 (l'auteur s'étant blessé lui-même dans sa tentative criminelle), un militant d'extrême droite lié à Roberto Fiore, leader de Forza Nuova, a été arrêté et inculpé à 12-ans de prison. Récement, un miusée de la Résistance a aussi été attaqué à l'explosif. Aucun de ces actes de terrorisme d'extrême-droite n'est mentionné par le rapport d'Europol. EXTENTION DE LA DEFINITION DU "TERRORISME" EN ESPAGNE (Synthèse personnelle de l'Analyse de Statewatch) En 2000, le gouvernement Espagnol a durci sa législation anti-terroriste. Il a aussi voulu inclure le parti politique Batasuna dans la liste Européenne des organisations terroristes. Selon la nouvelle définition Espagnole, des délits d'ordre public sont classées parmi les infractions "terroristes" si elles ont un but politique. L'incitation et l'approbation de tels délits ou de leur auteur sont aussi considérés comme "terroristes". Ainsi, tout délit motivé par la cause de l'Indépendance Basque pourrait être considéré comme terroriste. Si un groupe s'oppose à la police anti-terroriste Espagnole, (sur le plan des droits de l'homme ou dans d'autres domaines), il devient un groupe qui abuse de son statut légal pour "soutenir" les terroristes. Avec une définition aussi vaste, on comprend mieux comment l'Espagne voit des terroristes partout ! Si ce critère était adopté au niveau Européen, il pourrait mener à la qualification de "terroristes" de tous les activistes de l'Union Européenne. Commentaire de l'Editeur de Statewatch : "L'exclusion des attentats à l'explosif perpétrés par les militants d'extrême-droite en Italie (sans compter les attaques sur les migrants par des racistes dans de nombreux pays de l'UE) suggère que l'inclusion d'un "terrorisme anarchiste" et d'un "éco-terrorisme" dans ce rapport sur la situation de l'Europea pour but de criminaliser la gauche radicale et d'élargire la notion de "terrorisme"." Nouveau risque d'extension de la notion de " terrorisme" au niveau européen L'actuelle présidence Espagnole de l'Union Européenne a présenté récemment une ébauche de décision du Conseil de l'Europe. Cette décision est inspirée de la nouvelle conception Espagnole du "terrorisme" décrite ci-dessus. Elle est destinée, entre autre, à échanger des "informations" sur les "extrémistes politiques violents". Selon Statewatch, cette proposition pourrait associet tout manifestant à un terroriste potentiel. Le rapport d'Europol sur le "terrorisme" dans l'UE : Analyse de statewatch : Anarchists to be targeted as "terrorists" alongside Al Qaeda :http://www.statewatch.org/news/2002/feb/10anarch.htm La proposition de la présidence Espagnole de l'UE : L'analyse de Statewatch : EU Presidency presents draft Council Decision to target protestors as "terrorists". PARIS, LE 22/02/2002 ****** Agence de Presse A-Infos ****** Pour s'abonner -> écrire à LIS...@AINFOS.CA |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|