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Hugo Chavez est devenu la bête noire de Washingtonvieuxcmaq, Dimanche, Février 17, 2002 - 12:00
Observatoire des transnationales (info@transnationale.org)
La rébellion avortée du colonel Pedro Soto n'a rien d'un hasard au Venezuela. Elle reflète l'opposition intérieure et internationale au populiste de gauche Hugo Chavez, devenu la bête noire de Washington pour ses positions tiers-mondistes. Le chef de l'Etat, élu en 1998 et réélu en 2000 pour un mandat de six ans, se trouvé sous le feu croisé des États-Unis et de l'oligarchie vénézuélienne. Il rencontre une opposition croissante à l'intérieur, y compris au sein de ses anciens fidèles. Cet ancien parachutiste de 48 ans, bretteur à la lame acérée sur les estrades et conspirateur à ses heures se veut l'héritier de son compatriote Simon Bolivar, le libérateur de l'Amérique du Sud au début du XIXe siècle. Auteur d'un coup d'État manqué le 4 février 1992 contre Carlos Andrés Perez, l'ancien lieutenant-colonel avait purgé 2 ans de prison avant de se lancer dans la politique. Porté triomphalement au pouvoir par les classes populaires pour son discours enfiévré contre la corruption des élites, Hugo Chavez s'est forgé l'allure d'un épouvantail pour les États-Unis. Il en va de même pour une partie des Vénézuéliens effrayés par son amitié avec Fidel Castro. En pleine rébellion du colonel Soto, achevée vendredi avec l'annonce de sa présentation lundi devant l'autorité militaire, le président cubain est venu au secours de son homologue vénézuélien. Chavez est le plus grand démocrate d'Amérique Latine, et je l'admire, a-t-il assuré jeudi soir. Hugo Chavez aura maîtrisé cette fois son impulsion à pourfendre sur les ondes ses adversaires. Il est ainsi parvenu à dénier tout crédit au colonel Soto qui a finalement annoncé sa reddition faute de pouvoir mobiliser l'armée ou la population. En revanche, les dons d'orateur du président ne lui sont d'aucun secours pour enrayer la grêle de critiques portées par Washington. Président en titre des deux Groupes des 77 et des 15, qui réunissent les pays en développement, Hugo Chavez ne perd pas une occasion de lancer depuis la tribune le néo-libéralisme, qualifié par lui de diabolique et vénéneux. Quatrième producteur mondial de pétrole, le Vénézuela est le seul pays latino-américain membre de l'OPEP, dont il détient le secrétariat général. Au terme d'un accord signé avec plusieurs pays dont Cuba, Caracas leur fournit du pétrole à un tarif préférentiel. Le rapprochement du Vénézuela avec la Libye, l'Irak et Cuba, son activisme au sein de l'OPEP en faveur de hausses du brut, et une tendance dirigiste à l'intérieur ne peuvent que faire peur à Washington. La tendance tiers-mondiste du régime chaviste inquiète de plus en plus les États-Unis, dont le Vénézuela reste le troisième exportateur de brut. Ainsi, mercredi, le directeur de la CIA (les services secrets américains), George J. Tenet, s'avouait particulièrement préoccupé par le Vénézuela. La veille, le secrétaire d'Etat, Colin Powell, avait reconnu son désaccord sur certains points de la politique de Hugo Chavez. Vendredi, c'était au tour du porte-parole du département d'État, Richard Boucher, de l'inviter à respecter les institutions démocratiques comme tout le monde.
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