Les mouvements sociaux africains organisent leur résistance au système néolibéral. Les associations africaines seront réunies à Bamako au Mali du 4 au 9 janvier 2002 pour préparer leur participation au Forum social mondial de Porto Allegre. On compte cette fois-ci sur la présence de 200 Africaines et Africains à la grand-messe brésilienne du mouvement anti-mondialisation.

L’Afrique paie un lourd tribut au système néolibéral. Des programmes d’ajustement structurels lui ont été imposés par les institutions financières internationales dans le but de juguler sa lourde dette extérieure. Résultats : le démantèlement de ses systèmes de santé et d’éducation, des privatisations et une perte de pouvoir du gouvernement, qui doit se soumettre aux règles économiques du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Ces plans ont-ils au moins permis aux pays africains de remettre leur économie sur la bonne voie? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Afrique compte 34 des 39 pays les moins avancés, et le revenu par habitant y est inférieur à son niveau de 1970.

Paradoxalement, les associations africaines sont sous-représentées au sein du mouvement de résistance à la mondialisation. La participation africaine au Forum social mondial de Porto Allegre en janvier 2001, qui traitait des alternatives au néolibéralisme, s’est limitée à une cinquantaine de personnes sur un total de 14 000 participants.

Décidé à participer à la réflexion, le mouvement social africain s’organise. Lors d’une rencontre préparatoire à Dakar au Sénégal les 27 et 28 octobre derniers, des groupes de travail ont été créés sur des sujets tels que l’annulation de la dette, la prévention des conflits, le genre et l’équité et le contrôle citoyen. Le tout sera débattu et illustré de témoignages au Forum de Bamako.

But de l’exercice : permettre aux associations africaines de paysans, de femmes, de jeunes et d’artistes, ainsi qu’aux syndicats, groupes religieux et réseaux de toutes sortes de bâtir une vision commune de la situation en Afrique et de renforcer leurs solidarités, pour ensuite joindre le mouvement mondial de lutte à la mondialisation.

Rendez-vous suivant: Porto Allegre, au Brésil, pour le Forum social mondial. Les associations africaines se sont fixées l'objectif de 200 participant(e) pour leur continent cette année.