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Attaque de la Banque Mondiale contre la Sécurité Sociale

vieuxcmaq, Dimanche, Septembre 23, 2001 - 11:00

Carl Desjardins (cdesjardins10@hotmail.com)

L’attaque de la Banque Mondiale contre les Sécurités Sociales publiques a été directe et indirecte. Les attaques indirectes ont été plus importantes dans les pays industrialisés comme les États-Unis. La Banque Mondiale a vigoureusement promu la notion que les systèmes de Sécurité Sociale comme celui des États-Unis n’étaient pas viables. Ce qui a été fait le plus clairement du monde dans un livre de la Banque Mondiale de 1994 intitulé : Adverting the Old Age Crisis.

Au cours des dix dernières années la Banque Mondiale est devenue un des leaders de la privatisation des systèmes de Sécurité Sociale dans le monde. Ces systèmes, surtout dans les pays industrialisés, ont remarquablement réussi dans la réduction de la pauvreté auprès des populations âgées et handicapées. Il n’existe pas de systèmes privés pouvant se vanter de tels résultats. Quand on parle de réduction de la pauvreté, il est bon de savoir que c’est dû aux fortes hausses des coûts des programmes sociaux devenus privatisés, ainsi les pauvres de la société ne peuvent plus avoir accès aux soins de santé à cause de leur manque de liquidités.

L’attaque de la Banque Mondiale contre les Sécurités Sociales publiques à été directe et indirecte. Les attaques indirectes ont été plus importantes dans les pays industrialisés comme les États-Unis. La Banque Mondiale a vigoureusement promu la notion que les systèmes de Sécurité Sociale comme celui des États-Unis n’étaient pas viables. Ce qui a été fait le plus clairement du monde dans un livre de la Banque Mondiale de 1994 intitulé : « Averting the Old Age Crisis ».

Comme indiqué dans son titre, ce titre donne à penser que la durée de vie augmentent suite à l’augmentation des richesses et aux progrès de la médecine, cela va occasionner un insupportable fardeau pour les nations, à moins que leurs système de Sécurité Sociale ne soit pas complètement changé. Il est facile de démontrer que l’hypothèse de base du livre est fausse. Depuis plus d’un siècle, la durée de vie a augmenté rapidement dans les pays industrialisés. Dans ces mêmes pays – en incluant les États-Unis – l’augmentation des dépenses des programmes de Sécurité Sociale ces trente ou quarante dernières années a été en fait plus importante que celle projeté pour les trente ou quarante prochaines années (proportionnellement à la taille de l’économie). En d’autre termes, la Banque Mondiale aurait pu écrire ce livre en 1960 plutôt qu’en 1994.

Il n’y a aucun scénario plausible selon lequel l’augmentation constante de la taille des populations âgées pourrait empêcher les futures générations de travailleurs de profiter de niveaux de vie supérieurs à ceux de leurs parents ou grands-parents. En moyenne le niveau de vie des travailleurs a augmenté de façon significative au cours des quarante dernières années, même après déduction des taxes nécessaires pour supporter l’accroissement de la population de retraités. A ce sujet les études de la Banque Mondiale n’ont en aucune façon montré que les quarante prochaines années pourraient être différentes. (La distribution des revenus peut amener la possibilité de perdre en niveau de vie pour la majorité des gens ; ainsi, une redistribution vers le haut a mené à une stagnation voire à une baisse des standards de vie d’une majorité de travailleurs aux États-Unis ces vingt dernières années. En dépit de la grave menace que cela représente pour les standards de vie d’une majorité de gens pays industrialisés, la distribution des revenus n’a jamais retenu l’attention de la Banque Mondiale.)

Le manque de preuve pour étayer son hypothèse de base n’a pas empêché Adverting the Old Age Crisis d’être très utile aux groupes politiques ayant intérêt à privatiser les systèmes de Sécurité Sociale partout dans le monde. Il est inhabituel pour des économistes de se servir de cette sorte de rhétorique enflammée comme le suggère le titre du livre (i.e en référence au sens ancien de « crise ») ou même du contenu. Comme la Banque Mondiale est souvent perçue comme une autorité neutre, les conservateurs opposés aux systèmes de Sécurité Sociale pour des raisons idéologiques – comme les compagnies financières qui attendent de profiter de la privatisation de la Sécurité Sociale – ont souvent cité les écrits de la Banque Mondiale afin de faciliter leurs tentatives. Il est important de noter que Estelle James, qui mène l’équipe de recherche qui a écrit Adverting the Old Age Crisis est maintenant membre de la commission de privatisation du Président Bush, quoique pas en tant qu’employée de la Banque Mondiale.

Le rôle de la Banque Mondiale dans la promotion de la privatisation des systèmes de Sécurité Sociale dans les pays en développement a été beaucoup plus direct. En plus d’un support rhétorique à l’idéologie et aux intérêts financiers qui appuient cette privatisation, la Banque Mondiale a aussi facilité des prêts et une assistance technique aux pays qui ont privatisé leur système de Sécurité Sociale.

La prédisposition de la Banque Mondiale à promouvoir la privatisation des systèmes est singulière, puisque les preuve – y compris dans les données des publication de la Banque Mondiale – montrent que les systèmes publics biens menés, comme le système de Sécurité Sociale des États-Unis, sont de loin plus efficaces que les Services privatisés. Les coûts administratifs des systèmes privatisés, comme ceux de l’Angleterre ou du Chili, sont plus de 1500 % supérieurs à ceux du système états-uniens.

Les dépenses extra des systèmes privatisés proviennent directement de l’argent que les retraités devrait percevoir, diminuant ainsi d’un tiers, comparé avec un système de Sécurité Sociale bien géré. Les dépenses administratives qu’épongent les épargnes des travailleurs et travailleuses dans ces systèmes privatisés sont les salaires et les commissions de l’industrie financière, ce qui explique son intérêt à la mise en place de la privatisation aux États-Unis et ailleurs. (Les compagnies états-uniennes comme Merrill Lynch on été parmi les grands bénéficiaires de la privatisation de la Société Sociale dans les pays en voie de développement comme le Chili).

L’ancien dirigeant économiste de la Banque Mondiale, Joseph Stiglitz a cherché à modifier l’entêtement de la Banque Mondiale à appuyer la privatisation des systèmes de Sécurité Sociale, en co-signant un article (« Rethinking Pension Reform : Ten Myths About Social Security Systems ») qui met en évidence que beaucoup des raisons invoquées pour le choix d’un système privatisé de Sécurité Sociale ne sont pas appuyés par aucune preuve.

- Tiré du courriel d’ATTAC
- Publié en collaboration avec CEPR : www.cepr.net

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