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L'Esprit olympiquevieuxcmaq, Jeudi, Septembre 6, 2001 - 11:00
Walid Hijazi (walid.jazz@justice.com)
À l’occasion des Jeux méditerranéens qui se tiennent à Tunis du 2 au 15 septembre,des groupes de défense des droits humains jettent un regard critique sur un régime répressif. L’Esprit olympique? À l’occasion des Jeux méditerranéens qui se tiennent à Tunis du 2 au 15 septembre,des groupes de défense des droits humains jettent un regard critique sur un régime répressif. Par Walid Hijazi, LL.B. Du 2 au 15 septembre 2001, se tiennent à Tunis les XIVe Jeux méditerranéens. Des athlètes de 23 pays, répartis en 23 disciplines sportives, ont d'ores et déjà répondu à l'invitation et se rendront en Tunisie. A l'occasion de cet important rendez-vous, plusieurs organisations de défense des droits de la personne se mobilisent pour une série d'initiatives afin de sensibiliser le grand public et les milieux sportifs aux violations des droits de l'homme commises par le régime tunisien. «Plus de 1000 détenus, principalement des prisonniers politiques et de conscience, sont victimes de traitements cruels, inhumains et dégradants», indique avec mépris Amnesty International dans un communiqué émis récemment. Car il ne faut pas se faire d’illusions, le régime tunisien administre depuis toujours une forte repression à l’égard de toutes formes d’opposition. «A l’occasion de cet événement sportif d’envergure, cette triste réalité ne doit pas être oubliée» explique l’organisation humanitaire. Les opposants politiques, en perte de leur liberté d’expression, doivent vivre dans la peur, tel que démontré par l’arrestation de Mohamed Mouadda, ancien chef du Mouvement des démocrates socialistes. Condamné en février 1996 à purger une peine d’emprisonnement de 11 ans – à la suite d’une enquête policière torchée et d’un procès inéquitable – pour des accusations de trafic d’information, d’espionnage et de menace à la sécurité nationale, il a obtenu une libération conditionnelle en décembre de la même année. Mais le 19 juin 2001, à la suite de plusieurs discours activistes, soulignant le rêve d’une Tunisie plus libre, Mohamed Mouadda a de nouveau été jeté en prison et devra purger le solde de sa première condamnation. Les conditions de détention en Tunisie sont une autre source de vives préoccupations. Depuis le début de l’année, en guise de manifestation, plus d’une dizaine de prisonniers ont entamé une grève de la faim. Le cas de Abdellatif Bouhajila est un bon exemple d’un phénomène généralisé. Accusé sans preuve probante, avec d’autres, d’être membre d’un groupe islamiste potentiellement menaçant à la sécurité nationale, il a été condamné le 24 novembre 2000 à vivre les 17 prochaines années de sa vie en milieu carcéral. Le 15 mai dernier, M. Bouhajila a entrepris une grève de la faim. Gravement asthmatique, il vit dans une cellule surpeuplée où la majorité des détenus sont fumeurs. Puis le fait de dormir sur le plancher, sans matelas, aggrave ses malaises au foie. «Le gouvernement tunisien fait des efforts considérables pour présenter l’image d’un pays soucieux des droits fondamentaux. Cette réthorique ne suffit pas. Il faut passer aux gestes concrets. C’est urgent», indique Amnesty International dans son communiqué. À l'occasion des Jeux méditerranéens, Reporters sans frontières s'est adressée, le 2 août 2001, à M. Henri Serandour, président du Comité olympique français, pour lui faire part de ses préoccupations concernant le respect des droits de l'homme dans ce pays. Dans un dossier argumenté envoyé également aux Comités olympiques nationaux des 23 pays participants, l'organisation a dressé, en 23 points, le portrait caché du régime: absence totale de démocratie, non-respect des libertés individuelles et publiques, notamment de la liberté d'expression. Ce document, destiné à sensibiliser les milieux sportifs aux atteintes des droits de l'homme commis par le régime tunisien, est disponible sur un site spécialement créé à cette occasion: |
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