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Les enjeux de Dohavieuxcmaq, Mercredi, Septembre 5, 2001 - 11:00
Raoul Marc JENNAR (urfig.jel@noos.fr)
L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) va réunir, du 9 au 13 novembre, sa quatrième conférence ministérielle à Doha, la capitale du Qatar, un émirat du Golfe Persique.Mêmes orientations néo-libérales, mêmes pratiques oligarchiques. On observe que le scénario qui a conduit à la précédente conférence, celle de Seattle, est en train de se répéter : même demande de l'Union européenne en faveur d'un nouveau cycle de négociation sur les matières les plus nombreuses pour une libéralisation la plus poussée, même approche plus ambigüe des Etats-Unis, favorables à un « nouveau round », mais réticents à L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) va réunir, du 9 au 13 novembre, sa quatrième conférence ministérielle à Doha, la capitale du Qatar, un émirat du Golfe Persique. Mêmes orientations néo-libérales, mêmes pratiques oligarchiques. On observe que le scénario qui a conduit à la précédente conférence, celle de Seattle, est en train de se répéter : même demande de l'Union européenne en faveur d'un nouveau cycle de négociation sur les matières les plus nombreuses pour une libéralisation la plus poussée, même approche plus ambigüe des Etats-Unis, favorables à un « nouveau round », mais réticents à N'ayant tiré aucune leçon de son échec retentissant à Seattle, l'OMC a pratiqué les mêmes méthodes peu démocratiques et peu transparentes. Sans que les 142 pays membres lui en aient donné le mandat, l'OMC et son directeur général Mike Moore, se sont lancés dans une campagne frénétique en faveur du nouveau round voulu par les pays riches. La technique de la « green room » a Des pressions considérables sont exercées, en particulier par l'Union européenne et ses Etats membres, sur les pays en développement pour qu'ils acceptent le principe d'un nouveau round. Les diplomates des pays industrialisés en poste auprès de l'OMC ont même considéré que, leurs collègues des pays en développement étant devenus de trop bon experts de l'OMC, il fallait, pour infléchir leur gouvernement, s'adresser directement L'Europe, à la pointe de la globalisation Les partis politiques européens endorment souvent les opinions publiques en laissant croire que l'Europe en construction développe un modèle original, plus humaniste, plus solidaire, plus soucieux des diversités et de l'intérêt général que le modèle américain. C'est une des plus formidables mystifications par laquelle on impose aux citoyens européens une évolution Des attentes contradictoires Sur les 142 pays membres de l'OMC, plus de 100 partagent un même constat : les accords gérés par l'OMC (le GATT 94, les accords multilatéraux sur le commerce des marchandises dont l'accord agricole et l'accord sur les textiles, l'accord sur les droits de propriété intellectuelle, celui sur le commerce des services) et les accords relatifs à l'OMC elle-même (accord créant l'OMC, accord sur le règlement des différends, accord sur l'examen des Depuis deux ans, à l'OMC, ces pays n'ont cessé de demander, comme ils l'avaient déjà fait avant Seattle, une évaluation du contenu et de l'application de ces accords. Ils se sont heurtés au refus catégorique des pays industrialisés. Leur demande pour un autre fonctionnement de l'OMC, où les rapports de force cèderait la place aux rapports de droit, n'a pas davantage été prise en considération. Au contraire, les pays industrialisés, avec l'insistance toute particulière des pays européens, ont demandé que de nouvelles matières entrent dans les attributions de l'OMC afin que celle-ci, seule institution internationale à disposer d'un instrument contraignant (l'organe de règlements des différends), puisse faire disparaître toutes les protections que chaque pays, dans ces domaines, a mis en place afin de sauvegarder ses intérêts Vers un second Seattle ? Face aux exigences des pays industrialisés, les pays en développement fournissent plusieurs réponses. Certains disent qu'ils sont prêts à accepter un nouveau round à condition que celui-ci intègre la renégociation des accords existants et une révision de leur mode d'application et pourvu qu' elle exclue des questions utilisées par les pays industrialisés à des fins Les pays industrialisés, qui craignent de plus en plus un nouvel échec, ont modulé les formes de leurs exigences et de leurs refus, tout en les maintenant entiers. Ils parlent désormais d'une possible « flexibilité » dans l'application des accords existants afin d'éviter qu'on les modifient. Comme avant Seattle, près de 1.500 ONG et associations diverses - dont Oxfam Solidarité - soutiennent le point de vue des pays les plus pauvres. Un appel de Genève » a été lancé sous le titre « Notre monde n'est pas à vendre. L'OMC doit se soumettre ou disparaître. Non à un nouveau round ». Face à cette opposition massive, les néo-libéraux se livrent à une intense désinformation. L'absence de nouveau round signifierait, selon eux, la fin du commerce mondial, l'incapacité à lutter contre la récession qui menace, une pauvreté accrue pour les pays pauvres, l'impossibilité de rencontrer leurs besoins. L'échec de Seattle n'a pas mis fin à l'OMC et aux accords qu'elle gère. Il n'a pas aggravé une pauvreté que 50 ans de libre-échange grandissant n'ont pas éradiquée. Il n'a pas débouché sur une prise en considération des attentes du Sud. Par contre, un nouvel échec pourrait |
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