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Les Associations Multiculturelles sont en voie de disparition à Québec.vieuxcmaq, Mardi, Septembre 4, 2001 - 11:00
Oaxac Juan (interculturel@hotmail.com)
Les Associations Multiculturelles disparaissent dans la Vieille Capitale. " LES ASSOCIATIONS MULTICULTURELLES SONT On a rencontré le 24 janvier dernier le président de l’association Québec-Cambodge, Monsieur Khun-Neay Khuon dans les bureaux du ministère de l’éducation pendant l’heure du dîner. M. Khuon parlait déjà l’anglais et le français avant d’arriver au Canada, ce qui lui a été d’une grande utilité pour aider ses compatriotes qui n’avaient pas cette même chance. " La majorité des Cambodgiens ne parlaient ni l’anglais ni le français; ils avaient besoin d’aide, des interprètes, ils avaient besoin de soutien et le gouvernement nous aidaient dans les années 80 ", nous racontait-il. " La majorité des Cambodgiens étaient des réfugiés qui fuyaient la guerre civile et qui échappaient au gouvernement des Kmers Rouges dans ces années-là ". M. Khuon a milité dans plusieurs associations d’aide aux nouveaux arrivants. Il en a fondé également quelques-unes comme l’Association des Fonctionnaires Issus des Communautés Culturelles. Dans les premières années de son arrivée, les gouvernements fédéral et provincial appuyaient financièrement les associations multiculturelles, ce qui permettait à l’association Cambodgienne de pouvoir aider et de mieux intégrer dans la société québécoise les nouveaux arrivants. Ils pouvaient louer un local, célébrer le jour de l’an Cambodgien ainsi que d’autres fêtes importantes pour la communauté. L’aide gouvernementale permettait de pouvoir montrer leur culture au peuple québécois. " Maintenant, le gouvernement fédéral s’est retiré complètement et le gouvernement provincial a coupé drastiquement dans les subventions accordées traditionnellement aux associations multiculturelles. Les Cambodgiens ne peuvent plus se payer un local, célébrer les dates importantes de leur calendrier, se regrouper ni montrer leur culture (danse, chant, etc.) faute de fonds ", déclarait-il. Tous les groupes se détériorent, se désintègrent et tendent à disparaître dans la ville de Québec ", nous racontait-il. " À Montréal, c’est différent car les groupes ethniques sont plus nombreux et ils peuvent s’auto-financer. Les plus forts survivent mais les plus petits s’en vont à la dérive ". " Le gouvernement Canadien a monté dans les écoles un programme visant le Multiculturalisme et ils nous demande (aux groupes ethniques) d’aller montrer nos cultures aux étudiants mais…ça prend de l’argent pour acheter du tissu, habiller trois ou quatre filles, payer un professeur de danse pendant quelques mois et aller présenter notre culture à travers la danse pendant quelques minutes dans une école. Cela, sans subvention gouvernementale, c’est impossible ". Ce qui veut dire que nous sommes devenus uniquement un lien culturel entre les Cambodgiens de Québec et le Cambodge. On ne peut plus faire grand chose ". Les besoins actuels des Cambodgiens ne sont plus aussi urgents qu’au début de leur arrivée massive car la nouvelle génération s’est bien adaptée; elle est parfaitement bilingue. " Si les parents ont quelque difficulté que ce soit, les enfants sont là pour les aider ", nous disait M. Khuon. " Mais on devient très discrète comme communauté, presque effacée de la scène publique, presque invisible ". Il a conclu ainsi cette belle conversation teintée d’une grande amitié envers l’être humain. Monsieur Khuon est un homme qui n’a jamais arrêté de donner le meilleur de soi-même pour le bien de ses compatriotes et pour montrer le chemin qui mène vers la compréhension mutuelle entre le peuple québécois, le sien et tous les autres peuples de la planète habitant le Québec. |
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