src="http://www.cmaq.net/data/principal/mediaupload/2329_cmaq%20logement.jpg" alt="Crise du logement" align="right" border="0" hspace="4">

7 septembre 2001 - La ville de Montréal a changé radicalement de ton dans l'affaire du squat de la rue Rachel. En effet, après avoir donné l'édifice Préfontaine aux squatters d'Overdale au début du mois, l'administration Bourque a changé d'idée et avait donné jusqu'à mardi le 4 septembre, aux occupantEs pour vider les lieux. Son ultimatum échu, la ville se prépare à évincer les locataires du centre maintenant jugés indésirables. Elle entend utiliser tous les moyens "légaux" à sa disposition. De son côté, le maire Pierre Bourque, en pleine campagne électorale, jure aux médias vouloir éviter le recours à la force. Les forces de polices chuchotent, aux mêmes médias, qu'elles ne jugent pas avoir de fondement légal pour intervenir. De leur côté, les squatters recoivent de nombreux appuis politiques et un afflu de militantEs. Les squatters veulent faire des lieux un centre culturel doublé d'un lieu de vie. Leur action vise également à dénoncer les causes de la crise du logement, c'est-à-dire la spéculation immobilière et le manque d'investissement des gouvernements dans le logement social.

[Communiqué en appui au squat]

[L'appel des squatters]

URGENT-SQUAT-URGENT-SQUAT-URGENT-SQUAT-URGENT

Montréal, le vendredi 31 août 2001

CherEs camarades, amiEs et sympathisantEs,
la plupart d’entre vous connaissez déjà un peu notre histoire pour nous avoir suivi, écouté, regardé, soutenu et encouragé. Le 27 juillet 2001, sur l’invitation du Comité des Sans-Emploi Montréal centre, entre 500 et 600 personnes ouvraient et pénétraient dans un bâtiment laissé vacant par son propriétaire sur la rue Overdale au centre-ville de Montréal. Le Comité des Sans-Emploi a choisi d’organiser ce type d’action pour répondre, de façon radicale, à la crise du logement et au sauvage processus de gentrification qui fait actuellement rage à Montréal.

Les squatters sont demeuréEs 6 jours sur la rue Overdale dans un esprit de résistance et avec la ferme volonté de se faire entendre. Comme vous le savez sûrement, c’est après la 3ème journée que les autorités politiques municipales ont décidé d’enclencher un processus de négociation avec les squatters. À la demande de la ville, en date du 1er août 2001, nous avons accepté de quitter l’édifice d’Overdale pour être relogéEs dans un édifice vacant, appartenant à la municipalité, situé au coin de Rachel et Préfontaine. Nous étions bien sûr prévenuEs que cette relocalisation était temporaire. Cependant, des délais de 6 mois-1an avaient alors été avancés par la ville.

Après notre déménagement sur la rue Rachel, les négociations avec la ville ont continué. Nous avions convenu avec les autorités municipales que nous construirions un projet de squat politique mixte c’est-à-dire un squat qui aurait un aspect résidentiel et aussi un aspect politique (lieu où des projets politiques, écologiques, culturels et artistiques pourraient voir le jour).

Il apparaît maintenant, 1 mois après notre déménagement sur la rue Rachel, que la ville veut carrément mettre fin à notre projet. Nous devons avoir quitté les lieux, au plus tard, mardi matin prochain le 4 septembre. La ville rompt ses promesses et ses engagements envers les squatters. Nous refusons cependant de nous faire évincer dans le silence. Nous faisons appel à vous aujourd’hui afin de reconstruire le rapport de force que nous avions sur Overdale. Ce rapport de force se calcule et se mesure seulement par la quantité de groupes ou d’individus qui nous appuient activement.

Nous vous invitons à un grand rassemblement de solidarité et de résistance lundi le 3 septembre 2001 à 14h00 au 3100 rue Rachel Est (au squat). Il y aura de la musique, de la bouffe et de l’animation. Nous avons besoin de vous pour faire la démonstration que nous sommes encore beaucoup à tenir à ce projet. Si la ville évince les 35 résidentEs, la chèvre et les 2 poules du squat, elle devra le faire aux vus et aux sus de tous et toutes. De plus, nous vous invitons à venir nous appuyer, par votre présence, le plus souvent possible à partir de mardi matin (« dead line » fixé par la ville). Votre présence et des lettres d’appuis sont les bienvenues.

Solidairement vôtre
Les squatters de la rue Rachel