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Les travailleurs condamnent la violence de l'État contre le peuple: «Nous serons à Kananaskis!»

vieuxcmaq, Mercredi, Août 1, 2001 - 11:00

Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) Le marxiste-léniniste quotidien (pmlq@aei.ca)

Entrevues avec des travailleurs suite à la mort de Carlo Guliani

Publication: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 128
DATE: 7/27/2001

Titre: Sommet du G7/G8: Les travailleurs condamnent la
violence de l'État contre le peuple: «Nous serons
à Kananaskis!»
Nous reproduisons des entrevues avec des travailleurs suite à la
mort du jeune manifestant à Gênes, en Italie, sous les balles de
la police, durant le Sommet du Groupe des Huit. Le meurtre du
jeune homme et les autres actes de violence contre le peuple et
les déclarations inhumaines de Jean Chrétien cherchant à
justifier la violence d'État et l'impunité policière ont créé un
profond sentiment d'indignation parmi les travailleurs.
Classer les gens en «violents» et «non violents» pour tenter
de diviser le mouvement et laisser entendre que c'est le peuple
qui a provoqué la violence d'État tandis que les chefs d'État du
G8 s'efforcent de trouver les moyens d'«alléger la pauvreté dans
le monde» est d'un cynisme sans borne et les travailleurs ne
l'avalent pas. Les travailleurs veulent des solutions aux
problèmes de la société et l'abandon du programme néolibéral
impérialiste pour qu'une société humaine et avancée puisse être
bâtie. Ils disent qu'ils seront à Kananaskis, en Alberta, lors du
prochain Sommet du G8 et s'engagent à intensifier la lutte contre
la mondialisation néolibérale.

Chris Ramsaroop, organisateur pour les Ouvriers agricoles unis
d'Amérique:
«Cette violence d'État n'est pas quelque chose de nouveau.
Nous assistons maintenant au meurtre d'un jeune homme par les
forces policières. Mais je crois qu'il ne faut pas oublier que
c'était une manifestation contre les politiques structurelles
imposées par les pays du G8 et le système capitaliste et que
celles-ci ont déjà fait des milliers de victimes dans le monde.
C'était dégoûtant de voir le niveau de violence policière à
Gênes. À toutes les protestations que nous allons, les forces
policières deviennent hors de contrôle. Ces sommets ne devraient
pas avoir lieu, point final. Chrétien dit que le G8 s'occupe de
la pauvreté mais ce n'est pas vrai. C'est le peuple qui devrait
prendre les décisions, mais en ce moment ce sont les
gouvernements qui prennent toutes les décisions et ils imposent
le programme néolibéral. Les peuples ont exprimé de mille et une
manières qu'ils n'en veulent pas de ce programme. Ils veulent un
système de santé, ils veulent des services publics, l'éducation
pour leurs enfants. Ils ne veulent pas de cette domination de
l'économie et des gouvernements par les grandes entreprises.
C'est ce qu'ils essaient de dire dans les manifestations. Ici,
parmi les travailleurs agricoles, les grandes compagnies qui
contrôlent l'industrie cherchent à enlever aux travailleurs leurs
droits syndicaux et leurs droits humains. C'est une autre forme
de violence et le but est de réaliser le maximum de profit de
l'exploitation de ces travailleurs.»

Steve Watson, membre des Travailleurs canadiens de l'automobile:

«En tant que travailleur de l'automobile et activiste, je
suis très préoccupée par le degré de violence utilisée contre ces
manifestations. Je ne crois pas que cela va faire diminuer les
manifestations, ni dans le nombre, ni dans le militantisme. Au
contraire, cela ne veut que piquer la colère des gens. Les gens
ne vont pas se laisser intimider lorsque des manifestants se font
tirer dessus. Ces tactiques de violence n'ont jamais marché dans
le passé. L'histoire a montré que les peuples ne reculent pas
lorsqu'on commence à leur tirer dessus. Au contraire, ils
deviennent plus nombreux à manifester. Il faut que nous
discutions de cela au sein du mouvement, il faut que nous ayons
une stratégie pour affronter cette situation. C'est un véritable
débat interne qu'il faut au sein des syndicats et au sein des
mouvements sociaux. Nous devons songer aux tactiques, à la façon
de réagir, de se préparer pour ces manifestations. Je n'ai pas
toutes les réponses mais quand ils commencent à tirer sur les
manifestants, ça devient grave.
En ce qui concerne Jean Chrétien, beaucoup disent que c'est
un imbécile, mais il faut faire attention parce que c'est un
imbécile dangereux. C'est une marionnette des grandes
entreprises. Aujourd'hui avec le libre- échange et maintenant la
ZLÉA, on parle constamment des droits des entreprises, des droits
des investisseurs contre les restrictions imposées par les
gouvernements pour ce qui est des services sociaux. En tant que
syndicats, nous luttons pour que les gouvernements adoptent des
lois progressistes, mais avec ces institutions internationales il
devient impossible pour les gouvernements le légiférer si c'est
contraire à ce qu'on appelle les droits des entreprises.
Ce qui m'inspire beaucoup dans tout cela, c'est de voir que
le mouvement contre la mondialisation est en grande partie mené
par la jeunesse. C'est un signe encourageant et c'est un
mouvement que nous allons devoir bâtir, cela ne fait pas de
doute.»

Gerard van Deelen, Syndicat des travailleuses et travailleurs des
Postes, Toronto:
«Je pense que c'est honteux qu'un manifestant ait été tué
par balle. Si je me fie aux photos que j'ai vues, je ne crois pas
que les policiers étaient en danger de mort comme ils le
prétendent. La camionnette aurait pu se retirer et nous voyons
clairement la pointe du fusil qui sort à l'arrière, braquée sur
les manifestants. En ce qui concerne les commentaires de Jean
Chrétien, c'est sa façon arrogante typique de réagir. C'est très
arrogant de sa part de dire que les chefs du G8 ont été élus et
que c'est pour cela qu'ils sont à Gênes, insinuant que les
manifestants, qui n'ont pas été élus, n'avaient pas d'affaire là.
C'est la même chose qu'un policier m'a dit lors des actions de
Windsor contre le Sommet de l'Organisation des États américains.
Il m'a dit qu'il avait été élevé dans le respect de l'autorité et
que les gens devraient avoir plus de respect pour l'autorité. Je
lui ai dit comment peut-on respecter l'autorité quand le
gouvernement est corrompu? Autrement dit, faut-il tout simplement
accepter ce qui se passe et attendre aux prochaines élections
pour changer le gouvernement?
Jean Chrétien suit la même logique. Il dit qu'il a été élu
et que nous, qui n'avons pas été élus, devrions faire ce qu'il
dit. Si nous ne sommes pas d'accord, nous n'avons qu'à attendre
aux prochaines élections et voter pour un autre parti. Mais en
attendant il faudrait lui obéir. Cette logique a la tête à
l'envers. C'est le gouvernement qui est supposé obéir au peuple.
Le peuple proteste et fait tout ce qu'il peut dans les conditions
données pour changer la situation. C'est comme cela que les
révolutions se sont produites dans le passé. Si les peuples
devaient toujours se contenter de respecter l'autorité en place,
il n'y aurait jamais eu de progrès dans l'histoire. Chrétien a
tort lorsqu'il dit que ce qui s'est produit à Gênes ne pourrait
jamais se produire au Canada. Lorsqu'ils lançaient des cannettes
gaz lacrymogènes aux manifestants à Québec, ils auraient
facilement pu tuer quelqu'un.»

Bob Borch, Syndicat des travailleuses et travailleurs des Postes,
Toronto:
«Nous voyons de plus en plus la police d'État intervenir
pour étouffer l'opinion publique et la liberté de parole. À
Seattle, Québec et Windsor, j'ai vu de mes propres yeux les
forces policières lancer des gaz lacrymogènes contre les
manifestants qui ne faisaient que poser des pancartes sur les
clôtures. C'est la violence de l'État contre ceux qui expriment
les préoccupations profondes du peuple. Les gens ne vont pas se
laisser intimider par cela et nous allons continuer de revenir.
Aujourd'hui nous n'avons pas d'autres façons d'exprimer la
dissidence politique ou de faire valoir nos préoccupations.
Regardez ce qui se passe ici en Ontario. Le gouvernement ne
consulte pas les travailleurs et leurs représentants. Il ne veut
plus nous parler et décide tout simplement de faire à sa tête en
adoptant des mesures qui vont à l'encontre de nos intérêts et des
intérêts du peuple en général. J'aimerais bien que les
gouvernements se réveillent et écoutent ce que les gens ont à
dire. Nous allons continuer de revenir et protester. En ce qui
concerne Jean Chrétien, ma seule réponse est: «On se reverra à
Kananaskis, en Alberta.» Nous le devons à notre jeune camarade
qui a été tué à Gênes. Chrétien se dit préoccupé par la pauvreté
dans le monde et voudrait faire quelque chose pour la réduire et
pour réduire la dette des pays pauvres. Il dit cela parce qu'une
personne a été tué à Gênes et il cherche des excuses. Il n'y a
rien de sincère dans ce qu'il dit.»

Ed Almeida, travailleur du secteur public de Hamilton, membre du
Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario
«Le problème vient du fait que dans ce nouvel ordre mondial,
tout est basé sur le profit. On nous dit que ce qui n'est pas
profitable pour les grandes entreprises devraient être éliminé.
Il n'y a aucune justification possible pour la mort de ce jeune
homme, mais les grandes puissances s'en fichent si une ou vingt
personnes meurent, en autant que leur soif du profit soit
satisfaite.
En Ontario, c'est la même chose. Je travaille dans un centre
de détention et nous avons vu des personnes mourir et les gens
vont continuer de mourir, mais les autorités s'en fichent. Elles
s'intéressent seulement à «épargner sur les coûts», mais même ça,
c'est un mensonge parce que les gens sortent de prison et vont
être entraînés encore plus dans le crime.
«Les gens ne vont pas se laisser intimider par cette
violence de l'État. C'est Chrétien qui se sent intimidé. C'est
pourquoi ils ont décidé de tenir leur prochain sommet dans une
région montagneuse reculée. Chrétien croit qu'en disant que les
manifestants sont «des anarchistes», cela va empêcher le peuple
canadien d'exprimer son opposition au sommet. Il veut mettre des
étiquettes sur les manifestants, créer des catégories, parce
qu'il cherche une excuse pour la mort du jeune en Italie. Ça ne
marchera pas. Moi, je ne suis pas un anarchiste, mais s'il veut
m'appeler un anarchiste, ça ne me dérange pas. Le vrai problème,
c'est que ces institutions comme l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) et d'autres n'ont aucun respect pour les êtres
humains. C'est ça le problème.»

Le quotidien numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
www.cpcml.ca


Dossier G20
  Nous vous offrons plusieurs reportages indépendants et témoignages...

Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
« contre-sommet » à Toronto

Vous pouvez aussi visiter ces médias alternatifs anglophones...

Centre des médias Alternatifs Toronto
2010.mediacoop.net


Media Co-op Toronto
http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
www.attacktheroots.net
(en Anglais)

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