Résumé de la randonnée de masse critique cycliste de Montréal - vendredi 25 mai 2001.

À propos de la randonnée de masse critique de Montréal, 25 mai '01.

C'était pas mal quoique nous n'étions qu'une quarantaine, environ
une dizaine de moins que lors de la randonnée du 27 avril dernier. (Nous étions plus de 150 en automne dernier!)

Nous afficherons l'invitation pour la prochaine (vendredi 29 juin,
17h30, caré Phillips) directement sur les vélos, ce qui ravivera
la mémoire de ceux qui finissent par oublier que ça a lieu à
chaque mois. (Mouais, ça m'arrive aussi parfois!)

Il n'y a pas eu de bavure policière telle que nous le craignions.
Les flics sont venus vers moi (m'enfin? peut-être parce que la
marque de mon casque de vélo est "leader"!?!) pour me (nous) dire
que nous avions deux choix: ou bien ils nous escortent, ce envers
quoi nous avons toujours eu pas mal de réticence, ou sinon ils
nous suivent et procèdent à flanquer des tickets à quiconque ne
respecte pas le code de la route. Ils n'ont pas dit explicitement
qu'ils procéderaient à des arrestations, mais leur ton
intimidateur en laissait présager la possibilité.

(Une fois, il y a de ça un peu plus de 5 ans (?), des flics sont
sortis subitement d'une... ambulance! Pour tenter d'arrêter un
militant cycliste de longue date, le cinéaste activiste Tooker
Gomberg, qu'ils identifiaient comme un "leader" car c'était lui
qui avait le mégaphone. J'ai eu vent que Tooker aurait été arrêté
a Québec lors du sommet des Amérikkkes de la même façons que
Jaggi: par des flics déguisées en syndicalistes.)

Enfin, nous avons tous en coeur répondu aux flics qu'il n'y avait
pas de "leader" parmi nous, que nous ne ressentions pas le besoin
d'en avoir, et que nous prenons toute décision en groupe
seulement!

En bref, après discussion une bonne partie des participants ont
opté pour l'escorte de flics et pour leur dévoiler le trajet.
Toutefois, malgré l'appel des policiers pour qu'on attende un
véhicule en renfort pour bloquer le traffic, tout le groupe a
pris spontanément la rue en les devançant! Les deux motards ont
eu bien du mal à nous esquiver et nous dépacer par la gauche à
toute vitesse, ce qui n'a pas manqué de causer des escalades de
gros mots de toutes parts! Nous étions souvent devant eux, nous
faufilant agilement entre les voitures toussotantes agglutinées
les unes aux autres lors des feux rouges, laissant nos tis-n'amis
traîner derrière dans l'gros traffic!

Ce qu'il y a à retenir est qu'une foule de cycliste est très,
très mobile et peut se faufiler même là où des motos restent
clouées sur place. Surtout, il se crée une dynamique de groupe
dans les randonnées de masse critique, une pseudo-discipline
spontanée (rester en un groupe assez compact pour se protéger
des Mister testostérone en furie au volant de leur bolide sport,
bloquer les intersections pour que le groupe ne soit pas séparé
en morceaux dilapidés par les criss de chars puants, etc.), qui
n'a rien à envier au stoïcisme des flics déroulant dans nos rues
un tapis rouge continuel pour l'industrie automobile, celle de
l'asphalte et celle de la construction des maisons de banlieue!

L'esssentiel de cette action, qui se produit d'ailleurs sur tous
les continents le dernier vendredi du mois lors de l'heure de
pointe, n'est pas de jouer au chat et à la souris avec les flics,
mais plutôt d'être vus des automobilistes, car nous représentons,
avec la marche, le seul moyen de transport à échelle humaine et
respectueux de l'environnement dont nous oublions l'omniprésence
partout à l'extérieur et à l'intérieur de nos villes. Nous sommes
LA meilleure solution aux gaz à effets de serre et au stress vécu
par des centaines de millions de travailleurs lors du transport
quotidien entre leur demeure et les lieux où des demeurés les
exploitent!

Après tout, les automobilistes ne sont qu'esclaves du prestige
associé au symbole de puissance et de réussite que représente le
char. Ils oublient tristement que la mécanique qui les transporte
ne contribue qu'à leur vieillissement accéléré par la rouille de
leurs facultés musculaires et pulmonaires, le stress qui
accompagne le plus souvent cette pratique, ainsi que la mort à
petit feu de l'environnement de la planète entière.

Je crois qu'il importe davantage de leur rappeler qu'ils ne sont
pas seuls au monde et que leurs gestes ont des conséquences,
plutôt que de leur gueuler qu'il ne sont que des cons, des
salauds, des égoïstes, des tueurs, etc., ce qui ne ferait
qu'empêcher notre "message" de se rendre à leur conscience.

Jamais le pétrole et le fric ne viendra à bout de nous qui
roulons en souriant sur nos bons vieux deux roues, pour notre
santé, celle des autres et de notre vieille Terre!