Sur la charte démocratique présenté par les Etats-Unis lors du Sommet des Amériques

PUBLICATION: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 085
DATE: 5/17/2001 (MM/DD/YY)
WORD COUNT: 580

Titre: La Charte démocratique inter-américaine: Cheval de
Troie de l'impérialisme américain: – Enver
Villamizar –
La Déclaration de Québec signée par les 34 chefs d'État réunis à
Québec pour le Sommet des Amériques en avril dernier révèle le
but visé par ces sommets et par les impérialistes américains pour
ce qui est de l'avenir du continent. Au nom du «renforcement de
la démocratie», les impérialistes américains cherchent à codifier
une «Charte démocratique» qui servira de mécanisme pour justifier
l'annexion d'économies nationales et pour isoler les pays qui
voudraient défendre leur souveraineté et établir une primauté
droit et une constitution qui donnent préséance aux droits du
peuple.
Selon la Déclaration, les chefs des 34 pays participants ont
adopté «un Plan d'action pour renforcer la démocratie
représentative, promouvoir la bonne gouvernance et protéger les
droits humains et les libertés fondamentales». Elle affirme
également que: «Les menaces à la démocratie prennent aujourd'hui
plusieurs formes et pour améliorer notre habileté à répondre à
ces menaces, nous chargeons nos ministres des affaires étrangères
de préparer, dans le cadre de la prochaine Assemblée générale de
l'OÉA, un Charte démocratique inter-américaine pour renforcer les
instruments de l'OÉA pour la défense active de la démocratie
représentative.»
C'est une déclaration à l'effet que la démocratie
représentative est le seul système que permettront les États-Unis
et leurs alliés, comme le Canada, et que des mesures sont prises
pour saper le droit des peuples du continent de décider du type
de système politique et économique qu'ils veulent et criminaliser
la dissidence. Les manifestants de Québec ont été témoins de la
démocratie que les impérialistes prétendent défendre. Elle n'a de
démocratique que le nom. C'est la démocratie des balles de
plastique.
Les impérialistes américains déclarent avec arrogance qu'il
n'y a pas d'alternative et qu'un autre monde n'est pas possible.
Mais ils mènent une bataille qu'ils ne peuvent gagner. Les
États-Unis ont utilisé la rencontre des chefs d'État à Québec
pour préparer les conditions pour justifier la défense à tout
prix de leur conception impérialiste de la démocratie.
L'exclusion des États-Unis de la Commissions des droits de
l'homme de l'ONU est un exemple de l'opposition grandissante au
diktat impérialiste américain sur la signification de la
démocratie et des droits humains. Les États- Unis montrent leur
mépris pour le droit des nations de disposer d'elles-mêmes
lorsqu'ils déclarent que si on ne leur permet pas de reprendre
leur siège à la Commission, ils ne paieront pas les cotisations
en retard qu'ils doivent à l'ONU. Imaginez l'arrogance, surtout
quand on sait que ce sont les pays membres de l'ONU qui ont voté
leur exclusion de la commission!
Ni les États-Unis, ni le Canada, ni personne d'autre ne
peuvent imposer leurs notions de démocratie et de primauté du
droit au monde, surtout lorsqu'eux-mêmes se livrent à la
répression brutale et à la criminalisation de la dissidence
contre ceux qui exigent leur mot à dire sur leur avenir.
L'opposition à cette arrogance grandit à l'intérieur comme à
l'extérieur des cercles officiels. La délégation vénézuélienne au
Sommet s'est réservé le droit de décider elle- même de sa
position concernant la démocratie représentative et a combattu
pour la remplacer par une démocratie participative.
Le peuple canadien s'est toujours opposé à la loi du plus
fort et n'acceptera pas l'idée que la démocratie représentative
est la forme suprême de démocratie humaine. L'histoire de la
lutte des peuples contre l'impérialisme a montré qu'il y a une
alternative, qu'un autre monde est possible.
Non à la Charte démocratique inter- américaine! À bas
l'impérialisme américain!