Québec (CMAQ) Deux jours après l'arrestation de six personnes qui auraient comploté "dans le but de poser un geste d’éclat dangereux afin de nuire aux activités du Sommet", la version des forces de l'ordre est mise à mal par différents témoignages rapportés par les grands médias.

Québec (CMAQ) Deux jours après l'arrestation de six personnes qui auraient comploté "dans le but de poser un geste d’éclat dangereux afin de nuire aux activités du Sommet", la version des forces de l'ordre est mise à mal par différents témoignages rapportés par les grands médias.

Pierre-David Habel, l'un des membres du groupe visé par l'opération policière, s'est confié au journaliste François Cardinal du Devoir avant de se rendre aux policiers dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon lui, la version des faits présentée par les forces de l'ordre est mensongère et exagère la menace que représente le "Mouvement Germinal", son groupe d'activistes. "Tout ce que la police voulait faire, c'est justifier ses imposantes mesures de sécurité", a-t-il déclaré au Devoir.

D'après le jeune homme, son groupe a été infiltré par un agent provocateur qui les aurait incité à bien s'équiper en vue des actions et leur aurait même fourni du matériel.

MENSONGES POLICIERS
En conférence de presse, mercredi dernier, le porte-parole de la Sureté du Québec, l’inspecteur Robert Poëti s’était dit convaincu que les personnes arrêtées avaient l’intention d’utiliser leurs bombes fumigènes et leurs simulateurs de grenades à l’intérieur de la foule. Il n’a cependant pu soutenir cette affirmation par des preuves concrètes.

Selon les membres du groupe restant en liberté, il s'agit là d'une interprétation mensongère. Ils nient avoir eu l'intention d'utiliser leurs fumigènes et leurs pétards pour mettre en danger qui que ce soit. "L'objectif du mouvement est d'abattre le mur, non pas d'exercer une violence irréfléchie", a déclaré le groupe par voie de communiqué.

"Comment les policiers osent-ils porter contre nous des accusations si graves alors que le matériel qu'ils utiliseront est beaucoup plus dangereux?" demande également le Mouvement Germinal, qui compte au plus une vingtaine de membres, des étudiants pour la plupart.

DES ARRESTATIONS PRÉVENTIVES
Rapellons que la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) et la Sûreté du Québec (SQ) ont procédé à l’arrestation de six membres du groupe Germinal, les soupçonnant de venir faire de la casse à Québec.

Les suspects ont comparu mercredi par vidéo de la prison d’Orsainville et retourneront devant un juge pour leur enquête de cautionnement lundi prochain.

Deux des prévenus ont été arrêtés mardi soir à la hauteur de Saint-Apollinaire alors qu’ils se dirigeaient vers Québec. Les policiers affirment avoir trouvé dans la voiture des suspects, entre autres objets, des bombes fumigènes, des pièces pyrotechniques destinées à l’entraînement militaire, des lance-pierres, des boucliers et des tracts antimondialisation.

Quatre autres personnes ont par la suite été arrêtées à Montréal et à Laval, complétant l’opération policière en cours depuis l’automne 2000.

Cinq des six suspects sont accusés, notamment, de complot pour commettre des méfaits causant des dangers pour la vie, de possession de substances explosives avec l’intention de les utiliser. La première de ces infractions est passible d’une sentence d’emprisonnement à vie.