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Non à la ZLEA des Bush, Chrétien et Fox !vieuxcmaq, Lundi, Avril 9, 2001 - 11:00
Jacques Létourneau (louis-serge.houle@csn.qc.ca)
L'accord sur la ZLEA, négocié en catimini, servira les intérêts capitalistes des gens d'affaires. Dans l'éditorial de l'édition du mai de l'Unité, le journal du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN), le secrétaire général Jacques Létourneau plaide pour une large mobilisation des travailleurs comme point de départ de la résistance à ce projet qui ne vise pas le développement juste et équitable des nations, pas plus que la démocratisation des sociétés, ni l'établissement de règles qui pemettraient de mettre un terme à l'exploitation éhontée des populations. secrétaire général du CCMM-CSN Éditorial paru dans Unité, journal du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Avril 2001, volume 15, numéro 4 En 1998, Ethil Corp., une multinationale américaine, a obtenu gain de cause sur le Canada qui lui interdisait la commercialisation d’un additif à essence (MMT) qui ne respectait pas nos normes environnementales. Le gouvernement canadien a versé 13 millions à Ethil Corp. en dommages et intérêts. À ce jour, le Canada et ses provinces seraient l’objet de 13 poursuites totalisant 10 milliards $ en vertu de l’accord de libre échange (ALENA) qui définit, depuis 1991, les rapports commerciaux entre les pays de l’Amérique du Nord. Cependant, cet événement sera tout aussi déterminant pour les opposantes et les opposants à la ZLEA. Cet accord, négocié en catimini, servira les intérêts capitalistes des gens d’affaires. Notre présence et notre mobilisation deviennent donc incontournables dans l’ensemble des forums, événements et manifestations qui auront lieu dans le cadre du Sommet des peuples. QUAND L’ÉCONOMIQUE DOMINE LE POLITIQUE Si Ethil Corp. peut poursuivre le gouvernement canadien et gagner, c’est bien parce que l’ALENA accorde aux entreprises des droits qui transcendent le pouvoir politique. Le chapitre 11 de l’ALENA prévoit des dispositions permettant aux entreprises de poursuivre les États. La ZLEA s’appuiera sur la même logique. Un militant du Canada anglais* a déjà démontré comment le capital financier s’est constitué en lobby politique afin de mettre la main sur les parlements et les politiciens. Comment ces mêmes capitalistes ont joué en faveur de l’ouverture des marchés et de l’établissement d’une zone de libre-échange des Amériques. Comment ces multinationales, regroupées dans le Conseil canadien des chefs d’entreprises (CCCE) qui, lui, est regroupé dans le Forum des gens d’affaires des Amériques, influencent directement les négociations de libre-échange. Sans verser dans la paranoïa, il est clair que ce ne sont pas les groupes de femmes ou les organisations syndicales, pas plus d’ailleurs que les gouvernements d’Haïti ou du Salvador qui mènent la ronde des négociations. Non, ce sont simplement les intérêts privés qui le font dans la seule logique d’accumulation sans limite des profits. Ce qui nous inquiète dans le cadre de ces négociations, ce n’est pas tant la question de la circulation des biens et des marchandises entre les pays mais plutôt les conditions qui façonneront le libre-échange entre les nations. De plus, des secteurs comme l’éducation et la santé seront pris au piège de la négociation. Non seulement ces services sont largement privés dans le reste des Amériques, mais ils représentent pour les capitalistes un marché fort lucratif. À ce stade-ci, la privatisation de nos acquis collectifs est un enjeu fondamental pour les organisations et les groupes qui animent cette nécessaire résistance. ORGANISER LA RÉSISTANCE Cette zone de libre-échange n’est pas la nôtre. Que les marchés s’ouvrent pour permettre un rehaussement significatif des conditions de vie et de travail, ici comme au Sud, ne poserait pas de problème en soi. Le drame, c’est que cette ZLEA ne vise pas le développement juste et équitable des nations, pas plus que la démocratisation des sociétés, ni l’établissement de règles qui permettraient de mettre un terme à l’exploitation éhontée des populations. À Québec, nous devrons imposer notre point de vue. Il faudra prendre massivement la rue, participer aux forums de citoyens et de citoyennes, débattre de nos revendications, collaborer aux nombreuses alternatives, échanger avec nos camarades des autres organisations sur l’importance de la lutte. --------
Site de la Confédération des syndicats nationaux
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