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La ZLÉA et les alibis d'une révolution bourgeoisevieuxcmaq, Vendredi, Avril 6, 2001 - 11:00 (Analyses)
Binette Nicolas (nicbin@bargitophene.com)
L’application d’un libre-échange sur un plan purement et simplement commercial, tel que la ZLÉA le laisse présager, entraînera des conséquences beaucoup plus lourdes parmi les pays du Sud, leur niveau général de développement étant de loin inférieur à celui des pays du Nord. Toutefois, la soumission des peuples nord-américains aux décisions de l’OÉA suffirait à assurer l’application unilatérale de la ZLÉA sur l’ensemble du continent. Les mots d'ordre: Ne peuvent, dans l'immédiat, que nuire à celui-ci: La révolution économique que l’on tente par tous les moyens de provoquer en Amérique est l’œuvre exclusive de la haute bourgeoisie technocrate. Puisque celle-ci n’a aucun avantage à tirer de l’application des 5 premiers mots d’ordre, ils ne peuvent que servir d’alibis à la réalisation pleine et entière de celui de la croissance économique. Voilà, en vérité, le seul réel « pilier » de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). L’application d’un libre-échange sur un plan purement et simplement commercial, tel que la ZLÉA le laisse présager, entraînera des conséquences beaucoup plus lourdes parmi les pays du Sud, leur niveau général de développement étant de loin inférieur à celui des pays du Nord. Cela explique l’effervescence marquée du mouvement de contestation chez les peuples du Sud. Toutefois, la concentration du pouvoir économique dans des mains nord-américaines – en premier lieu aux États-Unis, puis, bien qu’il soit loin derrière, au Canada et, plus marginalement, au Mexique – permet cet épouvantable pronostic : la soumission de ces peuples minoritaires aux décisions de l’OÉA(1) (soumission facilitée par les impacts apparemment moindres qu’aurait sur eux une éventuelle ZLÉA et par une constante scotomisation médiatique) suffirait à assurer l’application unilatérale de cette nouvelle Zone sur l’ensemble du continent. Il faudrait pouvoir démontrer qu’en bout de ligne, aucun peuple ne tirera avantage d’une ZLÉA telle qu’on la devine – car on ne peut que la deviner; aucun citoyen n’ayant accès au véritable contenu des négociations… précaution qui en dit déjà long sur ce contenu secret! Il est dit plus haut que l’OÉA et ses subsides tentaient de déclencher une « révolution économique ». C'est que la ZLÉA représente plus qu'un simple accord, qu'un simple traité, ou qu'une banale réforme. La déréglementation à grande échelle, la refonte à chaud des institutions, de pans entiers de l'organisation économique et sociale, tout cela dans un temps très court, voilà ce qui caractérise au plus haut degré une révolution. Et qui dit révolution dit aussi transfert des pouvoirs. Or, cette révolution étant bourgeoise, elle ne peut que transférer les pouvoirs de bas en haut, c'est-à-dire arracher un peu de ce qui reste au peuple pour élever davantage la classe dominante. Ce scénario, à la lumière des principes de base des processus historiques, semble inévitable, du moins tant que la population sera tenue à l'écart de l'action révolutionnaire. En ce sens, la pire attitude que le citoyen puisse adopter, c'est l'indifférence. Car c'est sur elle que la technocratie a placé toute sa mise. __________________ __________________ Voyez ces documents sur le SICE (Système d'information sur le commerce extérieur): - Plan d'action de Miami 1994 - Site officiel de la ZLÉA -
Le dossier Mondialisation de Bargitophène Co - Nicolas Binette
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