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Le Sommet des Amériques

vieuxcmaq, Mercredi, Avril 4, 2001 - 11:00

Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) (pmlq@aei.ca)

Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) écrit que depuis le premier Sommet des Amériques à Miami en 1994, "le renforcement de la démocratie et l'intégration économique ont été identifiés comme étant les deux piliers du processus". C'est du gâteau comme affirmation et c'est sans doute l'effet voulu. Mais c'est ce qui se cache derrière ces deux "piliers" qui nous intéresse. C'est que la classe ouvrière et les peuples des Amériques sont résolus à ne pas laisser passer, autant que les gouvernements du Canada, des États-Unis et d'autres pays sont résolus à le cacher.

Date: 5 mars 2001
Provenance: Le marxiste-léniniste hebdomadaire Vol. 6, No. 05

Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) écrit que depuis le premier Sommet des Amériques à Miami en 1994, "le renforcement de la démocratie et l'intégration économique ont été identifiés comme étant les deux piliers du processus". C'est du gâteau comme affirmation et c'est sans doute l'effet voulu. Mais c'est ce qui se cache derrière ces deux "piliers" qui nous intéresse. C'est que la classe ouvrière et les peuples des Amériques sont résolus à ne pas laisser passer, autant que les gouvernements du Canada, des États-Unis et d'autres pays sont résolus à le cacher.

Selon le MAECI et le site Web du gouvernement du Canada, on a identifié trois grands thèmes pour le sommet de Québec. Ce sont les "paniers" établis lors du Sommet de l'OÉA à Windsor. Selon le ministère: "Les ministres des Affaires étrangères de l'hémisphère se sont réunis à Windsor, au Canada, en marge de l'Assemblée générale de l'OÉA, pour considérer des thèmes (ou des "paniers") pour le Sommet de 2001... Les titres des trois paniers reflètent la continuité et l'engagement ainsi qu'une approche qui reconnaît les défis et les possibilités: Le renforcement de la démocratie, La création de la prospérité et la réalisation du potentiel humain."

Les États-Unis avaient convoqué le premier Sommet des Amériques à Miami en 1994 pour en exclure Cuba parce qu'il ne serait prétendument pas un pays démocratique. Cela montre que dès le départ le Sommet des Amériques a été conçu pour servir les visées des États-Unis d'incorporer tous les pays des Amériques au bloc économique qu'ils dominent. Il s'agit ni plus ni moins d'un plan annexionniste qui se fait au nom de la démocratie et de l'intégration économique. La classe dominante du Canada voit dans ce projet de grandes possibilités de réaliser son plan de rendre certains monopoles canadiens des numéros uns sur le marché mondial et c'est pourquoi le gouvernement canadien en est devenu le plus ardent défenseur.

Le Sommet de Miami a établi "trois principes" sur la base desquels un plan d'action a été élaboré. Ce sont: "étendre la prospérité par l'intégration économique et le libre-échange; éradiquer la pauvreté et la discrimination dans l'hémisphère; garantir le développement durable tout en protégeant l'environnement."

Avant le deuxième Sommet tenu deux ans plus tard à Santiago, Chili, en 1998, un "sommet spécial" sur le développement durable a été convoqué à la demande du président de Bolivie Gonzálo Sánchez de Lozada à Santa Cruz de la Sierre, en Bolivie, en 1996.
Puis, au deuxième Sommet les thèmes mis de l'avant étaient: l'éducation, l'objet principal du Sommet; la préservation et le renforcement de la démocratie, de la justice et des droits humains; l'intégration économique et le libre-échange; l'éradication de la pauvreté et de la discrimination.

Il est à noter que "l'éradication de la pauvreté" qui avait été présentée comme un "thème" majeur des deux premiers sommets a depuis été remplacée par "la réalisation du potentiel humain". On voit qu'un des critères de sélection des thèmes est de pouvoir désarmer les peuples des Amériques qui font les frais des accords de libre-échange qu'on leur impose. L'opposition populaire à la mondialisation néolibérale a forcé les États-Unis et le Canada à cacher la vérité. Ils donnent à des mots comme "prospérité" un contenu dépourvu de sens. Devant la croissance implacable de la pauvreté dans tous les pays des Amériques, ils l'ont tout simplement abandonné comme thème principal et l'ont remplacé par "la réalisation du potentiel humain". C'est un euphémisme pour cacher l'intensification de l'exploitation du travail et des ressources des peuples des Amériques qu'on ne saurait aucunement prétendre être la promesse d'un développement durable.

Affirmant être "transparent", le gouvernement du Canada admet que "la quantité absolue de pauvreté dans l'hémisphère a augmenté". Il poursuit néanmoins en disant que "l'intégration économique" est le moyen d'apporter la prospérité à tous et que la "démocratie" conforme à la notion de "bon gouvernement" est la clé du succès. C'est ainsi que "le renforcement de la démocratie et l'intégration économique" deviennent les deux "piliers" des sommets.

La "Résolution sur la démocratie internationale" que le Canada veut inclure dans les négociations sur la ZLÉA est basée sur le diktat que tous doivent adhérer à la notion impérialiste de "bon gouvernement" qui, dit-on, est la façon de passer à travers tout ce qui bloque la réalisation de la prospérité pour tous, comme la corruption par exemple. Ce n'est pas sans raison que les quotidiens mexicains sont maintenant remplis d'"informations" au sujet des sommes immenses qui sont perdues chaque année à cause de la corruption. On prétend que le "bon gouvernement" va éliminer la corruption et que "les revenus gaspillés" seront alors de l'argent disponible pour satisfaire aux besoins du peuple. Non seulement est-ce faux, mais c'est une façon de cacher le fait que cette corruption est pratique courante au Canada et aux États-Unis. Ici elle est institutionnalisée par le favoritisme politique qui fait partie du système de "bon gouvernement" dominé par les partis. Il est ridicule que le gouvernement libéral du Canada prétend vouloir imposer ce système aux peuples des Amériques à l'heure où lui-même, et surtout le premier ministre, sont impliqués dans le versement d'argent gouvernemental à leurs amis par le processus "légal" et "civilisé" de favoritisme politique. De même, les élections aux États-Unis ont révélé l'ampleur de la corruption légale telle que sanctionnée par le système de parti et de "bon gouvernement". Pourquoi les peuples des Amériques voudraient-ils se débarrasser d'une forme de corruption pour la remplacer par une autre?

L'autre aspect de la négociation de la Zone de libre-échange des Amériques est que, malgré les prétentions de "transparence" et d'"ouverture", tout est négocié dans le secret et ni le peuple canadien, ni les peuples des Amériques n'ont leur mot à dire dans le processus. Maintenir les peuples à l'écart est la fonction principale de la "démocratie" et des notions de "bon gouvernement" qu'ils veulent imposer à tout le monde. Ou bien on obtient le consentement des peuples, ou bien on affirme que tous celles et ceux qui s'y opposent font obstacle au progrès, à la modernité, à la prospérité... et qu'ils sont clairement "une menace à la société". Le système fonctionnerait parfaitement si seulement on pouvait éliminer ces menaces. Le premier ministre du Canada dépense beaucoup d'énergie à dire que ceux qui protestent contre la mondialisation néolibérale et contre le Sommet des Amériques sont malavisés et qu'il faut les empêcher de "faire obstacle au développement démocratique". Le discours à propos de "notre destinée commune" basée sur "nos valeurs communes et historiques" vise une seule chose: cacher le fait que la destinée commune des peuples des Amériques est de lutter pour leurs intérêts et chemin faisant bâtir entre eux l'unité fraternelle.

Les peuples des Amériques veulent être les décideurs et y travaillent en bâtissant leurs organisations et en défendant leurs intérêts. Les protestations contre le sommet des Amériques sont une des formes que prend ce mouvement. Les jeunes en particulier veulent s'assurer que leur avenir ne sera pas basé sur une notion impérialiste de valeurs et destinée, mais sur la garantie de leurs droits et des droits de tous, que la garantie de ces droits devienne la première priorité des sociétés dans lesquelles ils naissent et desquelles ils dépendent pour vivre. Ils continueront de s'opposer aux institutions et valeurs impérialistes au pays et à l'étranger et de défendre le droit de toutes les nations, grandes et petites, à disposer d'elles-mêmes.

www.aei.ca/~pmlq/


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