|
La Conférence de Montréal portera sur les Amériquesvieuxcmaq, Dimanche, Mars 18, 2001 - 12:00
Isabelle Porter (zazaporter@hotmail.com)
L'intérêt suscité par la tenue du Sommet des Amériques l'a presque fait passer inaperçue. Et pourtant, la VIIe Conférence de Montréal qui se tiendra à Montréal du 17 au 20 avril portera sur ... les occasions d'affaires et le libre-échange dans les Amériques. Fondée et présidée par l'ancien ministre libéral Gil Rémillard, cette rencontre internationale rassemble chaque année dans la métropole parmi les plus gros joueurs de l'économie mondialisée : des représentants des grandes banques, des multinationales, des ONGs, des lobbyistes, des universitaires, des journalistes. Leur point commun : ils exercent tous un pouvoir politique grandissant sur les sociétés sans être élus par elles. Toutefois, l'usage veut qu'on les définisse poliment non pas comme des "décideurs" mais comme des "acteurs". Pour l'édition 2001, c'est toutefois de la présence d'un homme d'État dont on parlera beaucoup puisque le nouveau président du Mexique Vincente Fox doit rencontrer le premier ministre Bernard Landry à l'occasion de la Conférence. Mentionnons aussi la présence du président de la Banque inter-américaine de développement (antenne de la Banque Mondiale dans la région des Amériques), Enrique Iglesias et de l'économiste du MIT, Paul Krugman connu pour son opposition à la ZLÉA, un projet qu'il considère comme néfaste au projet d'un libre-échange à l'échelle mondiale. Ces rencontres qui visent essentiellement à rassembler les milieux d'affaires, proposent aussi des ateliers et des conférences. Le Forum international du jeudi se penchera notamment sur des dimensions plus délicates de l'ouverture des marchés comme l'environnement et l'agriculture. Enfin, ironie du sort, ce sont deux sociétés d'État, Gaz Métropolitain et Hydro-Québec qui président la 12e conférence internationale sur l'énergie du jeudi. À l'heure de la libéralisation, de la déréglementation progressive des nombreuses privatisations des services publics, Gaz Métropolitain et Hydro-Québec sont un peu les "survivors" d'une époque révolue. On annonce la venue de 10 délégations de pays latino-américains et de 108 conférenciers. L'organisation jongle par ailleurs avec un budget imposant. Une seule journée à la conférence de Montréal qui se tiendra à l'Hôtel Reine-Élizabeth , coûte au participant 400 $ CAN plus taxes. Pour les quatre journées, on parle de près de 1000 $ par personne. Un grand nombre de commanditaires et "partenaires" viennent compléter le tout : Bombardier, Power Corporation, ALCAN, SNC Lavalin, et la Banque de Développement du Canada (connue pour ses illustres prêts à une auberge en déclin du comté du Premier Ministre). Les milieux universitaires et journalistiques sont également du nombre avec La Presse, The Gazette, la chaire Bombardier de l'UQAM, l'ÉNAP, l'Institut d'études européennes de l'Université de Montréal et de l'Université McGill et la Faculté de droit civil de l'Université d'Ottawa. Autre paradoxe, pendant que les représentants de la FTQ dénonceront le libre-échange à Québec au Sommet des Peuples, leurs sous serviront à financer la Conférence de Montréal puisque le Fonds de Solidarité de la FTQ fait partie des commanditaires de l'évènement.
Site officiel de la Conférence de Montréal
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|