C’est lundi soir, le 5 mars, dans le quartier St-Jean Baptiste à Québec, que se tenait une assemblée publique d’information et de mobilisation à l’endroit du tant controversé périmètre de sécurité.

Inquiétude parmi les citoyens et dans le milieu journalistique.

(CMAQ) Québec, 6 MARS 2001

C’est lundi soir, le 5 mars, dans le quartier St-Jean Baptiste à Québec, que se tenait une assemblée publique d’information et de mobilisation à l’endroit du tant controversé périmètre de sécurité. Le Comité populaire St-Jean Baptiste présidait cette assemblée au sous-sol de l’église du même nom. Si une certaine inquiétude se faisait sentir du côté des citoyens, voyant atterrir dans leurs cours une cage de politiciens, les privant ainsi de droits qu’ils ont toujours exercés, c’est du côté des journalistes que semblait régner une certaine contrariété.

Plusieurs fois ciblés dans la soirée pour leur manque de franchise à l’égard de la population, la plupart des journalistes présents semblaient un peu incommodés, face à une opinion générale aussi défavorable à leur endroit. En effet, un certain mouvement de protestation populaire semble enclenché depuis peu, de la part des citoyens, tant vers les journalistes que les politiciens. Dans la rue, on veut savoir ce qui se trame en haut et en haut on se fout bien de ce dont on s’inquiète en bas. La population réclame le droit d’être informée des vrais enjeux, restés secrets, et des vrais impacts au niveau social, économique et culturel d’une éventuelle zone de libre-échange. Et malheureusement, les journalistes, pas tous bien sûr, ne nous sont plus d’un très grand secours, peut-être un peu lassés d’entendre tous les jours des charabias de politiciens. C’est maintenant à leur tour de nous livrer un discours répétitif. Sécurité, policiers, escouades, émeutes, grabuge, mais qu’en est-il d’appauvrissement, exploitation, injustice, droits, misère. Mais non, on nous vend des sensations, des cotes d’écoute. L’information n’est désormais plus un droit c’est un profit elle aussi.

Alors il en relève maintenant de nous, journalistes qui sommes peut-être encore pour la population d’une aide inestimable, d’informer plutôt que de divertir. Ne prenez donc pas personnel le poids de tant d’accusations, il ne s’adresse pas à vous individus, mais aux générateurs de profits qui vous embauchent. La complexité du système médiatique, comme celle parfois d’un système politique, échappe aux yeux de tous. Il est difficile pour chacun de comprendre les enjeux et impacts, pourtant considérables, d’une mondialisation de l’économie, voire même de s’y intéresser. Comme vous avez pu le constater des flèches vous sont régulièrement lancées, on vous inclut maintenant dans le même panier que ces politiciens, ces big shots, ces profiteurs, ces exploiteurs... En fait... peut-être l’êtes-vous...