Les amères Noël et OQP 2001 dénoncent la présence à Québec des délégués de 14 pays d'Amérique latine qui participeront au prochain Sommet des Amériques.

Une vingtaine de membres de la chorale féministe Les Amères Noël et de la coalition Opération Québec Printemps 2001 (OQP 2001) ont rappelé leur désaccord avec le projet de Zone de libre-échange des Amériques aux délégués de 14 pays des Amériques en visite à Québec. Mercredi dernier, pendant que le sherpa du gouvernement canadien, Marc Lortie, tentait en conférence de presse de justifier les mesures de sécurité qui entoureront le Sommet des Amériques d'avril 2001, les joyeux manifestants ont choisi, comme moyen de sensibilisation, les chansons, le théâtre de rue, les banderoles géantes et une marche entre la carré d'Youville et le Château Frontenac, où devaient être réunis les délégués en fin de journée.

Un peu plus de trois mois avant le Sommet des Amériques, OQP 2001 continue son travail de sensibilisation de la population québécoise et de dénonciation du projet de ZLÉA. Selon cette coalition de Québec, la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) a déjà démontré les conséquences néfastes qu'entraînent des accords commerciaux qui ne protègent que les seuls droits des grandes entreprises et des investisseurs: "Le libre-échange permet aux entreprises et aux investisseurs de mépriser l'environnement et les
humains dans le seul but d'augmenter leur rentabilité. C'est la course aux profits qui écrase la société", lance Jean-Pierre Duchesneau, d'OQP 2001.

Les banderoles de la coalition sont d'ailleurs explicites: "Qu'est-ce qu'on nous cash derrière ce mur?" ou "Libre-échange ou hold-up des Amériques ? " Le message est clair: si les chefs d'État, qui continueront de négocier le projet de ZLÉA derrière un mur en avril, ne sont pas les bienvenus à Québec, leurs délégués ne le sont pas non plus. Par la voix des Amères Noël, entre autres, OQP 2001 veut faire connaître ce message aux organisateurs du Sommet des Amériques et à tous ceux qui le voient encore comme une bénédiction pour la ville de Québec ou pour les Amériques.

Regroupant des femmes d'OQP 2001, la chorale féministe veut mettre en lumière un des aspects les plus pernicieux de la mondialisation néolibérale; cette dernière, en plus de ne favoriser qu'une élite minoritaire, serait sexiste. Cela est visible au Québec, mais surtout dans le Tiers Monde, où les femmes, pilier traditionnel de la famille, ajoutent des responsabilités dont se départissent les États, telles l'éducation et la santé des jeunes, à leur fardeau déjà imposant. Carmen Duplain, une des Amères Noël, a participé à l'action de mercredi: "Nous sommes tous et toutes à même de constater que l'appauvrissement de la population s'accentue d'année en année et que nos programmes sociaux sont saccagés. Ce sont majoritairement les femmes qui subissent les conséquences de cette asphyxie"

Toujours avec leur répertoire du temps des fêtes, les Amères Noël proposent des adaptations de chansons telles Mon beau sapin -"Y a pu d'sapin/ Dans nos forêts/ On perd toute not'verdure [...]"- ou Les anges dans nos campagnes -"Les femmes dans notre entourage/ Ont demandé le respect des droits/ Et l'écho de leurs demandes/ A revolé dans le néant [...]