**English version follows**

La rentrée est amorcée. Le temps file et le mouvement étudiant n’a pas encore su démontrer qu’il était capable d’une riposte de taille aux attaques brutales de la droite. Depuis l’annonce de la hausse des frais de scolarité, il piétine et peine à s’élargir. Les discussions stratégiques sont constamment reportées même si le besoin de réorientation est criant. D’ailleurs, la répression s’intensifie comme en témoigne la création de l’escouade policière GAMMA. Des militant-es tombent sous les coups de la criminalisation, mais très peu sont là pour prendre la relève. Les sorties de presse et les procédures judiciaires s’ajoutent à la tâche colossale de l’organisation de la grève alors que les moyens manquent.

The school year has started. Time goes by, and the student movement has not yet been able to demonstrate that it would fight back against the brutal attacks of the right. We find ourselves in a stalled movement that has been unable to broaden its basis. Strategic discussions are constantly postponed since the announcement of the increase of the tuition fees, even though reorientation is badly needed. The repression intensifies, the creation of the GAMMA squad being the latest evidence of this matter. Activists are falling under the blows of criminalization and very few new faces show up to take over the struggle. Press releases and judicial proceedings are added to the daunting task of organizing a strike amidst lacking means.

Appel aux féministes, libertaires, communistes

La rentrée est amorcée. Le temps file et le mouvement étudiant n’a pas encore su démontrer qu’il était capable d’une riposte de taille aux attaques brutales de la droite. Depuis l’annonce de la hausse des frais de scolarité, il piétine et peine à s’élargir. Les discussions stratégiques sont constamment reportées même si le besoin de réorientation est criant. D’ailleurs, la répression s’intensifie comme en témoigne la création de l’escouade policière GAMMA. Des militant-es tombent sous les coups de la criminalisation, mais très peu sont là pour prendre la relève. Les sorties de presse et les procédures judiciaires s’ajoutent à la tâche colossale de l’organisation de la grève alors que les moyens manquent.

Nous faisons appel à vous en raison de votre implication dans des groupes de gauche qui comptent plusieurs étudiant-es dans leurs rangs. Nous sommes d’accord: l’État n’a pour seule réponse la répression armée ou la concession réformiste et, par conséquent, un mouvement social qui limite lui-même ses visées et sa portée est condamné à la violence et à l’échec. Dans le meilleur des cas, il recevra nettement moins parce qu’il n’a pas demandé plus. Ces mouvements constituent néanmoins un moment incontournable des stratégies révolutionnaires, la lutte étant préalable à la conscience. C’est à l’intérieur des organisations de masse que sont posées les jalons d’une société émancipée. À travers elles, les groupes porteurs de ces stratégies peuvent éviter l'écueil de la sectarisation et celui de la récupération. Ainsi, votre contribution aux luttes étudiantes est cruciale.

Cet appel pose une question centrale: quel est le rôle des féministes, des libertaires et des communistes dans cette lutte? Si on en aperçoit quelques-un-es dans les assemblées générales étudiantes peu peuplées, on les entend très peu se prononcer sur les stratégies de luttes à adopter pour l’année à venir. Quels liens sont faits chez les groupes révolutionnaires entre la lutte étudiante et la nature de leur contribution à celle-ci? Contrairement aux mouvements de grèves précédents, à ce jour, très peu de débats ouverts ont été menés sur cette question. Pourtant, c’est la confrontation des tendances radicales qui permet la construction d’un rapport de force de la base en mouvement par l’information et l’action. La lutte à la hausse des frais de scolarité ne pourra pas se passer de ce travail délibératif qui favorisera l’élargissement du mouvement et sa combativité.

En tant que groupe étudiant, nous nous sommes questionnés sur certaines problématiques et nous voudrions entamer avec vous le débat sur la stratégie, l'orientation et les revendications du mouvement de grève prochain. Voici quelques pistes de réflexion sur lesquelles nous aimerions vous entendre en particulier. Évidemment, libre à vous de sortir de ce cadre.

• Quel est l’état actuel du mouvement étudiant (mobilisation, revendications, combativité, organisations nationales, etc.)? Que se passe-t-il d’ici la grève? Y aura-t-il grève?
• Quels sont les enseignements à tirer de l'histoire du mouvement étudiant et en particulier des mouvements de grève ?
• De la collaboration à la destruction des fédérations étudiantes, quelles perspectives pour le concertationnisme et le syndicalisme de combat dans la lutte étudiante ? [1]
• Quel devrait être le rôle de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) (revendications, actions, communications, négociations avec le gouvernement, etc.) ?
• Quelle place devraient prendre les grands regroupements dans la lutte étudiante (Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics, Alliance Sociale, etc.)?
• Quelles sont les problématiques du travail militant et de l’élargissement du mouvement de lutte?
• Quel rapport entretenir avec les partis politiques? Plus spécifiquement, comment traiter de la tendance réformiste du mouvement étudiant et de son arrimage à la stratégie électorale de Québec Solidaire? [2]

Seront les bienvenues toutes manifestations de pensée critique par rapport à la vision figée des choses qui paralyse le mouvement étudiant comme toute notre société.

Salutations.

Force étudiante critique (FEC)

FEC rassemble des militant-es d’âge et de provenances variées. Formée le 20 novembre 2010, elle se veut une tendance critique du mouvement étudiant, de gauche comme de droite. FEC s’est construite autour d’une initiative visant à développer la culture nécessaire à une lutte victorieuse.
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1. Plusieurs références à l’égard des deux points précédents sont disponibles dans notre texte Sur les traces de la collaboration.
2. Pour un aperçu du traitement des quatre points précédents par Force étudiante critique, lire Les bases préliminaire pour une grève générale illimitée victorieuse et Précisions sur les bases préliminaires.

To feminists, anarchists, communists,

The school year has started. Time goes by, and the student movement has not yet been able to demonstrate that it would fight back against the brutal attacks of the right. We find ourselves in a stalled movement that has been unable to broaden its basis. Strategic discussions are constantly postponed since the announcement of the increase of the tuition fees, even though reorientation is badly needed. The repression intensifies, the creation of the GAMMA squad being the latest evidence of this matter. Activists are falling under the blows of criminalization and very few new faces show up to take over the struggle. Press releases and judicial proceedings are added to the daunting task of organizing a strike amidst lacking means.

This is an appeal to you, who operate in groups which count many students in their ranks. Your contribution to the student struggle is crucial. We agree : the only possible answer from the State is armed repression or reformist concessions. Therefore, a social movement that limits its aims and its scope is condemned to violence and failure. In the best case scenario, it will receive much less than needed because it did not ask for more. These movements are nonetheless a must in a revolutionary strategy, the struggle being prior to consciousness. It is inside these mass movements that is laid the groundwork for an emancipated society. Through them, the groups carrying revolutionary strategies can avoid the pitfalls of sectarisation and recuperation.

We are asking this crucial question : what is the role of feminists, anarchists and communists in this struggle? If we see a few of them in the uncrowded student general assemblies, we are not hearing much about the strategies they put forward for the struggle of the coming year. What connections are the revolutionary groups making between the student struggle and the nature of their own contribution to it? Unlike the previous strikes, there has been few open debates on this question until now. However, it is the confrontation of radical tendencies that enables the construction of the power struggle of a moving basis, with the help of information and action. The fight against the increase of the tuition fees can't do without this deliberative work which will further enlarge the movement and it's combativity.

As a student group, we are questioning ourselves on certain problems and we would like to initiate a dialogue with you on the strategies, orientations, and demands of the coming strike. Here is a list of questions on which we would like to hear from you. Of course, you are free to elaborate on the topics you find most relevant.

• What is the current state of the student movement (mobilization, claims, national organizations, etc.)? What is happening until the strike? Will there be a strike?
• What lessons can we learn from the history of the student movement, and more precisely of the strike movements?
• From collaboration to destruction of the student federations, what are the perspectives of unionism in the student struggle?[3]
• What should be the role of the Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) (claims, actions, communications, etc.)?
• What roles have the larger groupings played in the student struggle (Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics, Alliance sociale, etc.)?
• What are the challenges of the workings and the broadening of the struggle movement?
• What kind of connections are we to maintain with political parties? [4]

Will be welcomed any manifestation of critical thought towards the fixed views that are paralysing the student movement and the society as a whole.

All the best.

Force étudiante critique (FEC)

FEC brings together critical student activists of varied age and provenance. Formed on november 20th 2010, it is meant to be a critical trend of the student movement, targeting the left as well as the right. It was built around an initiative aiming to develop the necessary cultural means to a victorious struggle.
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3. Many references are available in our text Sur les traces de la collaboration (French only for now).
4. For an overview of the last 4 topics by Force étudiante critique, read Les bases préliminaires pour une grève générale illimitée victorieuse and Précisions sur les bases préliminaires (again, French only).