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La violence sociale à l'encontre du végétarisme pour les animauxAnonyme, Mardi, Juillet 19, 2011 - 12:57 (Analyses | Droits / Rights / Derecho | Femmes / Women / Mujeres | Repression | Resistance & Activism | Speciesism) Bonjour, je suis très heureux de la parution d'un livret intitulé "La végéphobie ou le rejet du végétarisme pour les animaux et la discrimination des personnes végétariennes. Quelques réflexions à propos des causes, des conséquences et des perspectives de lutte". Même et surtout si vous êtes critiques vis-à-vis de l'idée de végéphobie, il faut lire cette brochure ! D'une part, l'état des lieux qu'elle nous livre de la violence à l'égard des végétarien-nes, qu'elle soit interpersonnelle ou qu'elle soit institutionnelle, est éloquent, voire effarant (cela concerne essentiellement la situation en France, qui se présente un peu différente du Québec !). On s'aperçoit à quel point nous la sous-estimons systématiquement (un début d'explication est donné de ce phénomène général). Il ne s'agit pas de dénoncer pour dénoncer ni de se poser en victimes, mais au contraire de regarder en face la violence sociale qu'en tant qu'opposant-es à la domination humaine nous prenons en pleine figure, et surtout quels effets cela a sur nous-mêmes et sur notre façon de lutter : les considérations qui concluent ce livret nous engagent à revoir en profondeur notre façon d'envisager la lutte animaliste. Si vous souhaitez l'imprimer ou photocopier, le texte est téléchargeable en version livret, ou pour le lire sur écran, en mode page. yves Voici un extrait de l'intro, qui j'espère vous donnera envie d'en savoir plus : Les luttes contre les inégalités et les injustices ont toujours été menées par une minorité qui a fait entendre ses critiques et ses revendications. Plus ces critiques et revendications ont été débattues, plus la minorité s'est développée et la lutte s'est trouvée renforcée. Le débat est essentiel pour faire progresser la condition des animaux dans nos sociétés humaines. Or, les militants animalistes1 savent que mettre en place un cadre adéquat pour permettre ce débat est une chose difficile, voire impossible, même - et surtout ? - dans un pays comme la France. Il devrait être possible de faire admettre une chose infiniment simple : les animaux ne veulent pas souffrir et être tués, nous n'avons pas besoin de les faire souffrir et de les tuer, donc ne les tuons pas. Et pourtant, cet argument élémentaire n'est pas saisi. Ce n'est pas simplement parce que les humains ne veulent pas renoncer à leur plaisir de manger de la viande qu'il n'est pas entendu. C'est aussi parce que, nous, végétariens 2, sommes inaudibles, parce que tout est mis en place, à l'échelle de la société tout entière, pour nous rendre inaudibles. Nous ne pouvons débattre, parce qu'on nous en empêche.
Cela peut paraître nombriliste de se dépeindre comme une minorité éclairée inaudible dans une société où nous jouissons de droits fondamentaux, dont la liberté d'expression. Néanmoins, les témoignages convergent en ce sens : dès que nous voulons mettre en avant le sort des animaux d'élevage, de quelque manière que ce soit - y compris par le simple fait de refuser la viande - nous sommes marginalisés (à des degrés divers) et tout va dans le sens d'une brutale censure. Cette dernière est perçue par les végétariens la plupart du temps, mais elle n'est que rarement identifiée. Et surtout, on a rarement réfléchi à ses conséquences. Pour la nommer, nous avons choisi de l'appeler végéphobie, en référence à la première fois qu'elle a été nommée: dans le manifeste de la Veggie Pride. Nous avons voulu étudier les différentes formes qu'elle prend et les conséquences qui en résultent, non seulement pour nous, végétariens, mais aussi pour les animaux en général. Pour être clairs, nous affirmons que la végéphobie est extrêmement nuisible aux animaux parce qu'elle bloque la diffusion des idées et pervertit le débat. Comment définir la végéphobie ? Ce mot est composé du suffixe « phobie » et peut être mis en parallèle avec d'autres mots formés de la même manière désignant des comportements sociaux, notamment l'homophobie. Il désigne le rejet qu'on suscite en tant que végétarien pour les animaux. Les sentiments de peur, de mépris et même de haine l'accompagnent parfois. Ce rejet est dû au fait que les végétariens posent nécessairement, même à leur insu, la question de la consommation des chairs d'animaux. C'est en tant qu'opposants à la consommation de viande, et donc à la domination humaine, que les végétariens se retrouvent en butte à des réactions violentes. Pourquoi la comparaison avec l'homophobie ? Parce que, de même que l'homophobie est garante d'un ordre social fondé sur l'assignation des genres masculin et féminin, sur la domination masculine et sur la contrainte à l'hétérosexualité qui en découle, la végéphobie joue le rôle de garde-fou vis-à-vis d'un système fondé sur la différenciation stricte des animaux et des humains, sur le refus de considération des intérêts des premiers et sur la domination des seconds. L'homophobie consiste en un ensemble très varié de dispositifs sociaux violents visant à réprimer (ridiculiser, décourager, invisibiliser, punir…) l'homosexualité masculine (ou une masculinité jugée insuffisamment « virile ») et féminine en tant qu'elles constituent une menace pour l'ordre genré et la domination masculine qu'il permet. Lisez la suite ! :)
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