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Arrestations politiques à MontréalAnonyme, Mardi, Juillet 5, 2011 - 20:40 Le mardi 5 juillet 2011 – Le 29 juin dernier, la section antigang de la Division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé en force à l’arrestation de quatre militantes et militants – dont Patrice Legendre, un ouvrier communiste et supporter du PCR – et à des perquisitions à leur domicile en rapport avec la dernière manifestation du 1er Mai, organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC). Près d’une trentaine de policiers ont été mobilisés dans cette opération menée tôt en journée. Aux dires de l’enquêteur en charge de toute l’opération, neuf policiers auraient été blessés, dont certains gravement, lors d’une altercation survenue ce jour-là, qui a d’ailleurs été relatée dans le numéro 3 du journal communiste Partisan ainsi que dans certains médias. Les quatre personnes arrêtées ont été détenues puis relâchées en soirée sous promesse de comparaître le 13 juillet prochain à 9h au Palais de justice de Montréal. Les accusations vont d’«agression armée», à «voies de fait sur un agent de la paix», «entrave au travail des policiers» et «port d’arme dans un dessein dangereux». Rappelons que lors de la manifestation du 1er Mai, qui a regroupé près de 1500 personnes dans les rues du centre-ville de Montréal, des policiers du SPVM étaient intervenus, d’une manière totalement sournoise et provocatrice, pour procéder sans raison aucune à l’arrestation d’un militant connu comme photographe du journal Partisan. Chose prévisible dans les circonstances, des douzaines de manifestantes et manifestants avaient alors spontanément réagi en s’approchant des policiers et en leur intimant de libérer le militant qu’ils tentaient d’arrêter. Visiblement mal préparés, les policiers avaient choisi de battre en retraite. L’opération du 29 juin a manifestement été menée sur la base d’éléments de preuve dérisoires. Le contenu des interrogatoires et la présence d’un enquêteur de l’équipe intégrée sur la sécurité nationale laissent croire que d’autres motifs se cachent derrière cette opération. On peut d’abord supposer qu’elle est motivée par une tradition policière qui consiste à «se venger» d’une défaite lorsque surviennent de tels événements. Et défaite il y a eu le 1er Mai puisque les policiers ont été repoussés dans leur tentative de procéder à une arrestation arbitraire et inexplicable. À ce prix, il fallait trouver des coupables. Or, faute de preuves ou d’éléments suffisants, les enquêteurs ont à l’évidence décidé de s’en prendre à des militantes et militants dont certains bien connus et qui ne cachent pas leurs opinions politiques. Ce faisant, la police et les services de renseignement ont profité de ce prétexte pour criminaliser leur implication politique et plus précisément, les idées communistes qu’ils et elles défendent. Rappelons que ces dernières semaines, le PCR a commencé à publier un journal bilingue, Partisan, publié chaque deux semaines et diffusé dans les principales villes de l’Ontario et du Québec; il a également commencé à organiser les employéEs et ouvriers-ères dans le MRO (le Mouvement révolutionnaire ouvrier). Son combat contre le capitalisme et l’exploitation prend de nouvelles formes et va de l’avant. Les enquêteurs ont également révélé avoir surveillé la Maison Norman Bethune (une librairie animée par le Bureau d’information politique du PCR) dès le lendemain du 1er Mai. Beaucoup de militantes et militants fréquentent cette librairie, participent à ses activités, diffusent un journal communiste et s’impliquent pour faire avancer la cause de la révolution. Les policiers semblent avoir voulu «piger» parmi ces gens pour trouver des coupables et ainsi faire oublier leur propre comportement frivole et provocateur lors de la manifestation du 1er Mai. Par ailleurs, les informations recueillies par le Bureau d’information politique tendent à montrer que les policiers ont cherché avec cette opération à impliquer le PCR, et en particulier le militant Patrice Legendre, dans trois incidents antérieurs dont l’un survenu l’an dernier à Trois-Rivières alors qu’un engin explosif a fait voler en éclats les portes du centre de recrutement des Forces canadiennes. Cet acte avait été revendiqué par un groupe appelé «Résistance internationaliste» et jusqu’à présent, la police n’a pas réussi à élucider cet événement. Curieuse coïncidence, le lendemain des arrestations de Montréal, l’équipe intégrée sur la sécurité nationale installait pour trois jours un poste de commandement à Trois-Rivières, face au centre de recrutement, afin, ont-ils dit, «de récolter de nouvelles informations et valider des pistes qualifiées de “très sérieuses”». Nous savons que les policiers ont alors présenté des photos des quatre personnes arrêtées le 29 juin à la population de Trois-Rivières en espérant trouver quelqu’un qui les impliquerait d’une manière ou d’une autre. L’opération du 29 juin ne tient pas du hasard. Elle s’inscrit dans un contexte où l’État bourgeois canadien est à l’offensive pour criminaliser la lutte politique et en particulier, les militantes et les militants qui y participent. On n’a qu’à penser au sommet du G20 en juin 2010 à Toronto, où plus d’un millier de personnes ont été arrêtées illégalement. Au cours des dernières années, des douzaines de militantes et de militants, dont certains du PCR, ont été l’objet de harcèlement à leur domicile et sur leur lieu de travail, de la part de cette fameuse «équipe intégrée». Le Parti communiste révolutionnaire condamne vigoureusement cette lâche opération menée essentiellement pour des raisons politiques et vouée à l’échec, qui se retournera inévitablement contre ceux qui l’ont planifiée. Le PCR compte mener une campagne active pour dénoncer ces arrestations et obtenir la libération totale et inconditionnelle des personnes arrêtées. Il remercie déjà les nombreux groupes et individus qui ont manifesté leur indignation et leur solidarité à la suite de l’opération du 29 juin. Dénonçons l’intimidation politique! Défendons notre droit de lutter contre la bourgeoisie et son État! La solidarité est notre arme! Le Bureau d’information politique du PCR
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