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La lutte des prolétaires grecs annonce celle de tous les prolétaires d’Europe !Anonyme, Mardi, Juin 21, 2011 - 16:24 (Analyses)
PCInt
La Grèce au bord de la faillite L’économie grecque, à l’instar de celle de pays comme l’Irlande, le Portugal ou des pays d’Europe orientale, est soumise à une tension grandissante en raison d’un endettement toujours plus élevé et d’une exploitation toujours plus grande des travailleurs autochtones et immigrés : le but était avant tout de rester dans le cercle soi-disant vertueux de la zone euro, qui permet d’avoir accès aux prêts de la Banque Centrale Européenne. L’économie capitaliste est partout fondée sur l’endettement, c’est-à-dire sur des prêts : quand les prêts ne peuvent plus être remboursés, l’économie entre en crise. De même que les profits, sous le capitalisme les conséquences de la crise ne sont pas réparties également entre tous les habitants. Les profits sont accumulés par les capitalistes, qui ne sont qu’une petite minorité de la population, alors que la majorité ne peut espérer recevoir que des miettes. Les ravages de la crise, sur le plan des salaires et des conditions de vie et de travail, sont infligées à la majorité de la population et surtout aux prolétaires. Tant que règne le capitaliste ceux-ci sont toujours durement frappés : quand l’économie est en croissance (pour utiliser un terme cher à tous les bourgeois), l’exploitation de la force de travail ne diminue pas, mais s’étend et s’approfondit, même si quelques concessions sont accordées ; quand l’économie est en crise, l’exploitation ne disparaît évidemment pas mais se fait encore plus intense pour ceux qui travaillent, alors que le chômage s’accroît et que de façon générale l’appauvrissement et l’insécurité touchent des couches toujours plus larges. La crise économique démontre que le système capitaliste est incapable de fournir une solution aux problèmes du prolétariat, parce que pour la bourgeoisie il ne peut y avoir de sortie de crise qu’en attaquant les prolétaires : intensification de l’exploitation, augmentation de la concurrence entre travailleurs, accroissement du despotisme économique et social, répression de toute poussée de résistance contre cette dégradation généralisée de leur situation... Dès le printemps de l’année dernière, les ouvriers en Grèce sont entrés en lutte par des grèves et des manifestations contre le plan d’austérité décidé par le gouvernement de Papandréou pour obtenir du FMI et de la BCE le prêt de 110 milliards d’euros jugés nécessaire pour « sauver » l’économie grecque et la stabilité de l’euro. Un nouveau prêt d’une centaine de milliards d’euros est en discussion car ce plan s’est révélé insuffisant l’économie grecque étant incapable d’empêcher d’ici 2012 la faillite de son Etat ; les grandes banques, les grandes entreprises, comme les autres Etats européens, veulent éviter un défaut de l’Etat grec qui provoquerait une crise encore plus profonde. Devant cette perspective, les dirigeants et les capitalistes européens ne conçoivent d’autre solution que d’accroître la pression sur les masses laborieuses grecques, provoquant une dégradation encore plus forte de leurs conditions de vie. Que reste au pouvoir le gouvernement socialiste, que s’installe un gouvernement d’union nationale ou que soient décidées des élections anticipées, le pouvoir bourgeois n’a pas d’autre alternative pour les prolétaires des larmes et du sang et le talon de fer contre leur rébellion ! Les travailleurs peuvent-ils échapper au sort que leur réservent les capitalistes ? S’ils continuent à rester prisonniers des illusions de la démocratie parlementaire, qui propose une éternelle discussion entre des forces politiques de gauche ou de droite, toutes intéressées à « sauver l’économie grecque » - ce qui signifie sauver les profits du capitalisme grec – et à leur faire accepter les sacrifices , les travailleurs sont condamnés à ne pas pouvoir se défendre. De leur côté, les forces réformistes « de gauche », qu’elles soient syndicales comme le PAME ou politiques comme le Parti Communiste Grec (KKE), crient contre les monopoles et le capital ; mais c’est pour mieux enchaîner les prolétaires à des objectifs bourgeois comme la défense du pays contre la faillite et à les noyer dans la masse confuse du peuple ! Elles dirigent la colère prolétarienne vers des « luttes » et des grèves générales incapables de défendre leurs intérêts de classe : en effet ces intérêts sont abandonnés au profit de ceux des petits commerçants, des petits entrepreneurs, des petits paysans, bref des «petits» pu pas si petits exlpoiteurs, dans le but de mettre sur pied un large et impuissant mouvement « populaire » interclassiste. Les prolétaires vivent dans leur chair, jour après jour, non seulement les conséquences désastreuses de l’exploitation capitaliste renforcée par la crise, mais aussi les conséquences paralysantes de ces politiques soi-disant démocratiques, progressistes ou socialistes, qui mettent leurs revendications les plus élémentaires à la remorque de l’« intérêt national » - qui n’est pas autre chose que l’intérêt du capitalisme national – et qui les noient dans des rassemblements populaires , alors que la simple perspective de l’affrontement de classe ouvert serait incomparablement plus efficace que les plus gigantesques manifestations pacifiques devant le parlement. Les prolétaires, en Grèce comme d’ailleurs, doivent retrouver la voie de la lutte de classe ouverte, contre la classe bourgeoise, son Etat et les couches qui défendent sa domination (comme la petite et moyenne bourgeoisie, l’Eglise, les couches d’aristocratie ouvrière…), la voie de la lutte véritable pour l’émancipation du salariat, donc du capitalisme : tant qu’existe le salariat, existe le capitalisme et le pouvoir économique et politique bourgeois. Pour combattre contre le capital, le prolétariat doit commencer par s’organiser en classe distincte, donc en dehors de tout collaboration de classe au nom de l’unité du « peuple » ; il doit constituer des organisations de classe pour la lutte de défense immédiate, indépendantes non seulement de la bourgeoisie et de son Etat, mais aussi des forces collaborationnistes réformistes . Sur ce terrain de lutte anticapitaliste les prolétaires peuvent se reconnaître comme frères de classe, surmonter la concurrence entre eux, et construire une forte et durable solidarité de classe internationale (et non une prétendue solidarité nationale et populaire) . Reprendre la voie de la lutte de classe, c’est reconstituer la seule force sociale capable d’en finir avec la société du capital, avec la misère, le chômage, la guerre, perspective dans laquelle le prolétariat en lutte aura à se regrouper autour de son organe politique, le parti de classe, communiste et international, pour pouvoir être enfin victorieux. Parti Communiste International |
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