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Comité de Lutte sur le JaponAnonyme, Mercredi, Juin 15, 2011 - 01:28 Réunion publique du Comité de Lutte sur le Japon Nous venons de recevoir le texte d'une réunion publique tenu le 25 mars sur "Les causes de la situation au Japon et ses effets sur la population" par le "Comité de Lutte des Travailleurs Interpro" issu de l'AG Interpro de la Gare de l'Est (Paris). De par sa qualité, nous pensons que ce texte mérite la plus large diffusion possible et nous nous associons aux idées qui y sont défendues. Tous ceux qui voudraient se tenir informés des débats et des réunions du Comité peuvent le faire en souscrivant à sa liste de diffusion: ag-gde-info+subscribe@googlegroups.com Le Japon a subi un tremblement de terre de grande ampleur, mais ce n’était pas une surprise. Il est, rappelons le, situé dans une zone de subduction de 4 plaques tectoniques, et de nombreux volcans y sont actifs. Aussi le tsunami ne pouvait pas y être une surprise totale: ce terme est japonais et provient des pêcheurs qui n’ayant rien vu venir, car ils étaient pleine mer , retrouvaient leur ville portuaire ravagée. De plus, un rapport publié par le PNUE démontre que le tsunami du 26 décembre 2004 a causé moins de dégâts dans les zones où les barrières naturelles, telles que les mangroves, récifs coralliens, végétations côtières étaient présentes. Or, le Japon, pays insulaire, est composé de 71% de montagnes ce qui implique que les plaines y sont rares à l’exception des littoraux ce qui à pour conséquence leur surpopulation et la proximité des zones agricoles des zones urbaines. Aussi, les littoraux n’ont plus les barrières naturelles qui auraient pu freiner la catastrophe. En effet, au nom du mirage du nationalisme on entasse les travailleurs, et on détruit les milieux naturels pour produire intensivement là où aurait pu subsister un rempart à la vague. Donc installer des centrales nucléaires en bordure de mer dans une pareille zone, c’est un véritable crime... De plus, on peut ajouter que les risques liés aux tsunamis avaient été sous-évalués pour ne pas entraver le développement des villes et du secteur du bâtiment mais aussi ... du nucléaire en bord de mer... car la prévention est de rigueur dans ce pays. Il y a normalement un système d’alerte qui se met en place quelques heures avant et la population est sensibilisée aux risques et aux gestes de survie et une sécurisation des habitats est requise. Le Japon ne dispose d’aucun système national d’avertissement contre les tsunamis et les plus démunis ont des maisons anciennes sans protection sismique. Si elles étaient en bois, elles ont été balayées par le tsunami....Cette catastrophe souligne là encore qu’il est question de classes sociales pour survivre à cette épreuve. Jusqu’en 2006 le japon a connu un long cycle de déflation qui a fait s’accroitre les licenciements, la pauvreté, lessans domiciles fixes et les travailleurs précaires. Depuis la crise de 2008 le taux de chômage est de nouveau à la hausse. Loin d’utiliser sa capacité économique pour aider massivement la population, le troisième pays le plus riche du monde a abandonné à eux-mêmes les survivants du cataclysme, dans le froid, sans couverture, sans nourriture, sans médicament. La population est menacée par la contamination des eaux, de l’air et de la nourriture par la radioactivité. Quant au gouvernement, il est mobilisé pour aider les banques, les trusts, la bourse et la monnaie.... et il dépense pour cela des sommes colossales !!! Le Japon n’avait rien prévu concernant le risque nucléaire. Les risques pour les centrales nucléaires avaient été systématiquement niés par le pouvoir et les classes dirigeantes japonais malgré l’aggravation des risques dus aux séismes et aux tsunamis... Au Japon, dans les centrales nucléaires, l’Etat japonais n’avait pas son mot à dire et acceptait de ne rien vérifier même en cas d’accident grave. De la fin des années 1980 aux années 1990, Tepco le premier producteur mondial privé d’électricité, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection de réacteurs nucléaires. Au Japon, Tepco a en charge le tiers des réacteurs nucléaires, dont ceux de Daiichi et Daini à Fukushima. Au résultat : des profits fabuleux et de l’énergie à bon marché pour son industrie. Par conséquent aucune information sur ce qui se passe dans les centrales en grave dysfonctionnement. TEPCO, dès le début des catastrophes nucléaires, a caché les faits autant qu’elle l’a pu. Essayant de mettre le drame sur le dos du tsunami alors que ce sont les secousses qui sont à l’origine de la catastrophe, à FUKUSHIMA elles ont fait s’effondrer le toit et des murs ce qui a fait s’embraser l’installation. La société s’est d’abord retirée du site, laissant la gestion des problèmes à des employés de filiales. Afin de pouvoir ensuite leur refiler la responsabilité de l’échec... Ensuite cela a été silence radio... Ce qu’on souligne peu c’est le dysfonctionnement du système de refroidissement qui était déjà défaillant auparavant ainsi qu’une élévation anormale de la pression interne. Tout cela avait été signalé mais rien n’avait été fait. Les autorités ont donné comme instruction à ses employés de laisser s’échapper des vapeurs comportant des substances radioactives pour faire descendre la pression et aux habitants de rester chez eux portes et fenêtres fermées pour se protéger pour enfin évacuer ceux qui habitent dans un rayon de 10 km. Mais subsistent 14000 personnes vivants autours des deux centrales . Les taux de radioactivité relevés sur le lait et des épinards consommés dans la région d’Ibaraki, située entre Tokyo et Fukushima, sont très alarmants, indique la Criirad. Cette Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité a réussi à se procurer des relevés fournis par des scientifiques japonais. Ces taux, « 15 000 becquerels par kilo, ce qui est largement au dessus des normes japonaises fixées à un maximum de 2 000 becquerels pour l’iode 131 », signifient que « dans cette région (...), la population a respiré de l’air contaminé et mange désormais des produits tout aussi contaminés », selon la Criirad. Pendant ce temps là, en france: Le ministre de l’Industrie et de l’Energie, Eric Besson, a évoqué de son côté "un accident grave mais pas une catastrophe nucléaire" au Japon."Le nucléaire n’est qu’une petite partie et certainement pas la plus importante de ce drame national qui a frappé le Japon", a-t-il déclaré à la presse.Il ne faut pas "sonner un tocsin qui n’existe pas. A ce stade, nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl", en Ukraine en 1986, a-t-il insisté.Selon Eric Besson, il faut "dire et redire à nos concitoyens que toutes les centrales (françaises) ont été conçues en intégrant les risques sismiques et d’inondation"."Il y a des révisions régulières", a-t-il ajouté.Le président de l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a quant à lui précisé qu’il n’y avait pas lieu de renforcer la sécurité de la centrale de Fessenheim, située dans une zone à risque sismique en Alsace.De nouvelles mesures ne sont "pas du tout" nécessaires, a-t-il dit aux journalistes."Ça n’a rien à voir avec Tchernobyl", lance Eric Besson au lendemain du tremblement de terre suivi d’un tsunami qui a frappé le Japon et mis à mal la sécurité des installations nucléaires, avec une première explosion signalée à la centrale de Fukushima Dai-Ichi. Il précise qu’à "ce stade et selon les informations dont on dispose, [on est en présence] d’un accident grave mais pas une catastrophe nucléaire".Plus tard, lors d’une conférence de presse à laquelle assistent des dirigeants d’Areva et d’EDF, ainsi que la secrétaire d’Etat à l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, il appelle "à ne pas sonner un tocsin qui n’existe pas à l’heure où l’on parle", dans une allusion aux écologistes. "La question nucléaire n’est qu’une petite partie, certainement pas la plus importante de ce drame qui a frappé le Japon", ajoute Eric Besson. Il insiste aussi sur la sûreté du nucléaire français : "Toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant le risque sismique et le risque inondation", dit-il. Excluant un risque pour les populations des territoires d’outre-mer, Nathalie Kosciusko-Morizet estime que la France va s’efforcer de "comprendre, évaluer ce qui est en train de se passer au Japon". "Le risque majeur, c’est une explosion du cœur du réacteur, et là ce serait une catastrophe nucléaire ; pour l’instant, ce risque n’existe pas ou plus exactement il est maîtrisé par les autorités japonaises et par l’opérateur japonais", explique Eric Besson sur Europe 1, dimanche. "Pour l’heure, il faut rester prudent, le cœur du réacteur et son enveloppe n’ont pas cédé", ajoute-t-il. Sur BFM-TV, il regrette de n’avoir que des "informations fragmentaires". Eric Besson évoque les dégazages faits par les Japonais, précisant : "Ils acceptent de laisser partir dans l’atmosphère (...) de la vapeur faiblement radioactive pour protéger ce qui est le plus sensible, le cœur du réacteur." Déjà, le ministre doit répondre de ses propos jugés trop rassurants la veille : il affirme qu’il n’est "pas là pour atténuer quoi que ce soit". "Si c’était très inquiétant, je le dirais de la même façon, assure-t- il. Si aujourd’hui se produisait la catastrophe nucléaire que tout le monde redoute, il faudrait le dire". Il martèle cependant à l’attention de ses détracteurs : "Je ne suis pas pour sonner le tocsin avant que quelque chose de très important se soit produit." Plus tôt dimanche, le premier ministre, François Fillon, est intervenu pour faire savoir que la France allait "tirer les enseignements utiles des événements japonais". Tout en précisant que la France avait toujours "privilégié le maximum de sécurité pour ses centrales". Nathalie Kosciusko-Morizet affirme, elle, dans un débat sur BFM TV, que "l’électricité nucléaire bien maîtrisée reste une bonne énergie". Le grand mot d’ordre est que cet accident est très différent de l’accident de Tchernobyl "par rapport à ce que j’ai entendu ou vu sur beaucoup télévisions ou de radios, ça n’a strictement rien à voir, à ce stade, avec Tchernobyl, ni dans les explications, ni dans l’enchainement des faits, ni à fortiori, au moment où nous nous parlons, dans les conséquences.", "Nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl". Tchernobyl est bien entendu l’horreur absolue, l’épouvantail du nucléaire civile. Pas question que l’on commence à comparer cet accident avec Tchernobyl. Pourtant, les conséquences risquent d’être les même. L’accident, d’un point de vu technique serait beaucoup plus comparable à celui de "Three Mile island". Une fuite de réfrigérant avait conduit le cœur à commencer à fondre. Finalement, l’explosion a été évitée de justesse. C’est cet accident qui avait fait geler les constructions de nouvelles centrales aux États-Unis durant 30 ans ! Rappelons tout de même que ce n’est pas la première catastrophe sanitaire à laquelle le capitalisme nous expose même si c’est certainement pour l’instant la plus grave. Il y a eu la grippe A, les farines animales et la vache folle, l’histoire du sang contaminé, le sida.... Prenons l’exemple de ce dernier :26 millions de morts, 40 millions de personnes contaminées. L’épidémie la plus dévastatrice de l’histoire ravage notre planète depuis plus de 20 ans et pourtant son origine reste encore un mystère. Cependant la communauté scientifique est unanime : le virus du sida est né en Afrique et son ancêtre direct est présent chez les chimpanzés. Reste une énigme : comment le virus est-il passé de l’animal à l’homme ? De nombreuses théories ont été avancées et réfutées... Aujourd’hui, seules deux hypothèses subsistent. La première suggère qu’en 1931, selon les calculs de la généticienne américaine Bette Korber, le virus du chimpanzé aurait contaminé un être humain qui consommait l’animal. Mais alors que les Africains mangent du singe depuis la nuit des temps, pourquoi cette transmission soudaine ? La seconde suggère que le virus du sida serait le produit accidentel d’un vaccin oral contre la polio administré à un million d’Africains dans l’ex-Congo belge de 1957 à 1960 aux endroits mêmes où, une décennie plus tard, on détecte les premiers cas de sida dans le monde. Face à cette dernière théorie qui dérange, le petit univers de la grande Science est partagé entre l’examen de conscience et la dénégation : difficile d’admettre que la médecine ait pu, en combattant une maladie, créer un fléau bien pire encore. Ressuscitant les souvenirs des témoins, exhumant des archives inédites et suivant une incroyable quête de la vérité, ce film plonge le spectateur dans l’histoire d’une controverse scientifique sans précédent.Chacun sait que l’épidémie est partie d’Afrique. Mais il est souvent ignoré que les autorités sanitaires mondiales n’ont pas levé le petit doigt tant que l’épidémie n’avait pas atteint les pays riches !!! La population d’Afrique n’était pas un objectif financier pour l’industrie du médicament ... Le démarrage de l’épidémie daterait de 1957 au Rwanda, Burundi et au Congo. Une forte probabilité pèse sur le fait que ce serait le produit d’expérimentations "scientifiques" sur le dos des populations locales. Pour scientifiques, traduisez "dans l’intérêt des laboratoires et trusts pharmaceutiques"... Pourtant, l’Occident ne la "découvre" que dans les années 1980-1990 !!! On peut penser que l’épidémie ne concernant que des régions reculées d’Afrique à cette époque, alors pendant vingt ans environ les laboratoires ne s’en soucient pas !!!! Cele nous montre comment cela est liée à l’organisation sociale de la société capitaliste. Nous n’oublions pas d’ailleurs que le nucléaire avant d’être civile était militaire. Quelles causes à l’entrée massive dans le nucléaire civil? Examinons la situation militaire du Japon au moment où l’Allemagne capitule en 45, on constate que celui-ci est déjà totalement vaincu. L’aviation est réduite à un petit nombre d’appareils généralement pilotés par une poignée d’adolescents aussi fanatisés qu’inexpérimentés. La marine, tant marchande que militaire, est pratiquement détruite. La défense antiaérienne n’est plus qu’une gigantesque passoire. Et cela, c’est Churchill lui- même qui le souligne dans le tome 12 de ses mémoires .Une étude des services secrets US de 1945, publiée par le New York Times en 1989, révèle quant à elle que : « Conscient de la défaite, l’empereur du Japon avait décidé dès le 20 juin 1945 de cesser toute hostilité et d’entamer à partir du 11 juillet des pourparlers en vue de la cessation des hostilités ».Churchill écrivait le 22 Juillet 1945 au sujet de la bombe : « nous avons désormais en mains quelque chose qui rétablira l’équilibre avec les russes. Le secret de cet explosif et la capacité de l’utiliser modifieront complètement l’équilibre diplomatique qui était à la dérive depuis la défaite de l’Allemagne ». La thèse de l’utilisation de l’arme atomique pour forcer le Japon à capituler ne correspond à aucune réalité. C’est un mensonge pour mettre en place le gigantesque bourrage de crâne qu’a nécessité la justification idéologique du plus grand massacre de l’histoire que fut la guerre de 1939-45, voir même à la préparation idéologique de la guerre froide. En effet, puissance économique mineure, la Russie peut accéder, grâce à la seconde guerre mondiale, à un rang impérialiste de dimension mondiale, ce qui ne peut que menacer la super puissance américaine et dès le printemps 1945, l’URSS utilise sa force militaire pour se constituer un bloc dans l’Est de l’Europe. Or, ce qu’un rapport de forces instaure, un autre peut le défaire. Ainsi, à l’été 1945, la véritable question qui se pose à l’Etat américain n’est pas de faire capituler le Japon le plus vite possible comme on nous l’enseigne dans les manuels scolaires, mais bien de s’opposer et de contenir la poussée impérialiste du « grand allié russe » ! L’holocauste nucléaire qui s’est abattu sur le Japon en août 1945, a pour véritable objectif d’adresser un message de terreur à l’URSS pour forcer cette dernière à limiter ses prétentions impérialistes et à accepter les conditions de la « pax americana ». Plus concrètement, il fallait immédiatement signifier à l’URSS qui déclarait au même moment la guerre au Japon, qu’il était hors de question pour elle de tenter de participer à l’occupation de ce pays, contrairement au cas de l’Allemagne. Et c’est pour que ce message soit suffisamment fort que l’Etat américain lança une deuxième bombe contre une ville d’importance mineure sur le plan militaire, à savoir Nagasaki, où l’explosion anéantit le principal quartier ouvrier ! C’est aussi la raison du refus de Truman de se ranger à l’avis de certains de ses conseillers pour lesquels l’explosion d’une bombe nucléaire sur une zone peu peuplée du Japon eut été amplement suffisante pour amener le Japon à capituler. Non, dans la logique meurtrière de l’impérialisme, la vitrification nucléaire de deux villes était nécessaire pour intimider Staline, pour rabattre les ambitions impérialistes de l’ex-allié soviétique. A son origine le nucléaire avait également pour but au sortir de la 2eme guerre mondiale d’effrayer les populations si ce n’est de les terroriser mais aussi écraser toute velléité de révolte, révolution comme cela avait été le cas après la première guerre mondiale. Aussi,en 1945 la destruction d'Hiroshima et Nagasaki a déclenché dans la presse française un hymne à la gloire de la Science et des scientifiques. Plus la destruction était grande, plus la preuve était faite de la justesse des travaux scientifiques. La matière était une réserve inépuisable d'énergie. La peur de la bombe a mis quelques années à toucher les gens. Dans les années 50-60 s'est développé un assez fort mouvement contre la bombe (non exempt d'ambiguïtés) qui a servi de tremplin au nucléaire civil. "Non à la bombe, oui à l'atome pour la paix a été un mot d'ordre largement clamé dans bon nombre de manifestations. Quand on aborde la relation entre le nucléaire militaire et le nucléaire civil ce point n'est jamais évoqué. On pourrait dire qu'une des justifications de l'énergie nucléaire civile a été fondée sur une forte opposition à la bombe. D'autre part il faut bien voir qu'en France le nucléaire militaire a été géré par le CEA dans une perspective mixte civile-militaire. Lorsqu'en 1973-1974 EDF se décide à une nucléarisation massive de son parc électrique, EDF adopte la filière américaine Westinghouse. Mais, si pour les pays en voie de développement l'acquisition de la technologie civile est un préalable évident à leur accès à la bombe, il n'en est pas de même pour les pays développés où l'énergie nucléaire civile s'est imposée. Les dangers de ces deux aspects du nucléaire sont assez différents. Rien ne justifie de défendre la bombe mais il faut constater que nombre d'opposants à l'énergie nucléaire militaire (en particulier dans la communauté scientifique) ont été de farouches défenseurs de l'énergie nucléaire civile, celle de "l'atome pour la paix et certains le sont toujours. Alors que les opposants au nucléaire civil sont aussi, quasi naturellement, des opposants au nucléaire militaire.Les représentants d'EDF ont, dès le début, insisté dans leurs interventions publiques sur les énormes précautions prises pour assurer la sûreté des réacteurs et le discours n'a pas varié depuis. La "défense en profondeur venait en tête sans que la signification en soit clairement définie sinon qu'il fallait soigner la fabrication de tous les éléments d'un réacteur avant leur assemblage. Mais quasiment aucun texte administratif contraignant ne menaçait de poursuites les fabricants en cas de faute grave. Ce vide juridique est passé inaperçu. Ensuite venait la "redondance: chaque élément important était mis en double mais d'une façon indépendante, afin qu'en cas de défaillance de l'un, l'autre vienne en secours. Cela montrait clairement la nécessité pour la sûreté d'avoir toutes les composantes en état de marche. Enfin venait la "triple barrière". S'il fallait une troisième barrière c'est qu'il était possible que les deux premières soient traversées. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La dernière barrière (l'enceinte de confinement) pouvant être menacée par une surpression interne lors d'un accident grave, on l'a munie d'une soupape de sûreté. On y ajouta un filtre, sorte de gamelle remplie de sable qui fut baptisée "filtre rustique", non pas pour empêcher de contaminer l'environnement mais pour réduire cette contamination à un niveau dit "acceptable (cette acceptabilité officielle n'est d'ailleurs pas bien définie). Il est curieux que ce discours qui se voulait sécurisant n'ait pas déclenché de l'inquiétude au sein de la population. Assimiler un réacteur nucléaire à une vulgaire cocotte-minute comme le faisaient certains responsables n'était guère compréhensible vu l'énorme complexité imposée par la sûreté. Et ce n'était pas de simples pannes de fonctionnement que craignaient les constructeurs. Seule la possibilité de catastrophes pouvait justifier un tel luxe de précautions. Le discours sécurisant paradoxalement a bien fonctionné. Il apparaît clairement que l’objectif n’est pas de fournir « une énergie bon marché » ou encore plus propre car moins de rejet de co2 (contribution moindre au réchauffement ,que l’on nous scande, de la planète) comme nous le vendent les areva, edf, et autre tepco. A l’heure où en Lybie, les impérialistes envoient leurs troupes se targuant d’y intervenir au nom du peuple et de la démocratie. Comment croire en effet à une « aide » désintéressée aux insurgés libyens quand ces mêmes États continuent, au nom du contrôle des ressources pétrolières, à soutenir ouvertement la répression armée quand elle est le fait de leurs alliés, comme en Irak, au Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Yémen. L’exemple de l’Irak, de l’Afghanistan, et de bien d’autres pays nous montrent ce qu’il faut penser de ce genre de discours, et à quel point la prétention « d’exporter la démocratie » ne masque en réaité que le fait que les bourgeois et les états n’ont d’intérêt que le maintien du système capitaliste afin de conserver leur pouvoir sur les populations. Catastrophe nucléaire et Lybie même lutte! La plus grande catastrophe pour l’humanité c’est de laisser perdurer un instant de plus ce système social. Courant Communiste International
CCI
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