Jeudi, le 7 avril 2011, 21h00.

Voici la description officielle de la consultation : « La Commission de sécurité publique invite les citoyens de l'agglomération de Montréal à participer à une consultation publique sur le thème « Policiers et citoyens, ensemble pour la communauté montréalaise». Cette consultation s'inscrit dans la volonté constante de la commission de voir au maintien de relations de qualité entre les citoyens et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). »

Ça se passait à la maison de la culture Maisonneuve. Nous avons voulu répondre à l'appel, mais à notre façon.

Voici les noms des personnes présentes :
-Yves Francoeur, président de la fraternité des policiers
-Marc Parent, chef de police du SPVM
-François Cayer, commandant du PDQ 23
-Réal Ménard, Maire de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
-Claude Trudel, Maire de l'arrondissement Verdun et responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal.
Il y avait beaucoup d'autres représentants de la Ville, de partis politiques, des pompiers et d'organisme partenaires, ainsi que d'autres cadres policiers, mais nous ne nous rappelons pas de leurs noms. D'ailleurs, ils étaient plutôt insignifiants.

L'ordre du jour de la rencontre :

1. Ouverture de l'assemblée
2. Adoption de l'ordre du jour
3. Adoption des procès-verbaux des assemblées tenues les 10 et 13 décembre 2010.
4. Allocution du responsable de la sécurité publique au comité exécutif Monsieur Claude Trudel.
5. Policiers et citoyens ensemble...

***Et le désordre a commencé***

Il y avait une centaine de civil.es dans la salle et tout le monde écoutait patiemment la présentation sur diapositive du nouveau chef du SPVM. Après quelques minutes assommantes, personnes n'en pouvait plus d'écouter la bullshit d'organigramme (un bureau d'assurance éthique!?!) de Marc Parent et de mise en scène sur la bonne foi des policiers, malheureusement contrariée par les impératifs de leur travail risqué et difficile. C'est donc en plein milieu de la présentation qu'une quarantaine de personnes dans la salle se levèrent et se mirent à applaudir à tout rompre, en lançant des bravos aux élus corrompus d'Hochelaga et aux cadres policiers présents pour l'occasion. Nous continuâmes sur notre lancée en déployant des bannières. « Pas de police dans mon quartier, pas de quartier pour la police », « Ici, c'est pas HoMa, c'est Hochelaga, ostie », « SSPVM », « Communauté autonome », « Jouir sans entraves », « cHOMAge - Fuck le profilage social », « Condo, police même mafia ». Après environ cinq minutes d'applaudissements et de cris, Claude Trudel voulut reprendre la parole avec son micro, mais nos cris ont repris de plus belle et l'ont complètement enterré. Les politiciens sont restés bouche bée, nous regardant, pendant quinze minutes, jusqu'à ce qu'on leur vole un micro pour dire à quel point les policiers sont des connards. Un camarade a fait référence à leurs multiples abus, notamment le 31 mars dernier où un manifestant a été blessé après avoir reçu un éclat de bombe assourdissante à la tempe. Mentionnons aussi les arrestations préventives qui ont eu lieu avant même la manifestation du 15 mars. Deux anarchistes se sont fait suivre en taxi par des flics, qui les ont arrêtés à plus de dix voitures, armes au poing sur le coin d'une rue pour les relâcher dix minutes plus tard sans aucune accusation.

Ensuite, une autre prit le micro pour lire le tract écrit pour l'occasion. Après le « Mon quartier c'est pas HoMa, c'est Hochelaga, câlisse! », la foule applaudit de plus belle. Nous nous amusions beaucoup de la situation, contrairement à Réal Ménard, qui tentait désespérément de reprendre le contrôle. Une Égyptienne de retour de son pays natal a dû attendre son tour de parole d'un maire d’Hochelaga paternaliste qui voulait l’échanger contre le silence de la foule en liesse. Une personne dut s'avancer et lui prendre le micro pour le tendre à la dame. Ce fut la seule autre intervention individuelle de toute la soirée, puisqu’on interrompit la séance. Nous avons chassé les élus en chantant et en criant des slogans, dont des : « Flics, porcs, assassins » bien sentis, et les flics partirent au son de « Bye bye la police, bye bye la police! ».

Des discussions eurent lieu dans le joyeux vacarme entre citoyen.es, Marc Parent et nous. François Cayer, commandant du PDQ 23, nous a longuement joué son violon d'empathie envers le travail des policiers. « Il faut comprendre le malheur et le traumatisme des cochons qui tuent des gens ». Il n'a pas pu expliquer pourquoi des quelques 70 flics assassins du SPVM depuis 25 ans, aucun n'a réellement purgé une peine de prison, et pourquoi la plupart sont encore en service et même promus. François Houle, le responsable des relations avec les citoyens, nous a tendu une oreille compatissante. Il s'est admis troublé par toutes les histoires de brutalité et de mépris que nous lui avons rapportées, et s'est dit ouvert au dialogue. Il a promis d'intervenir sur les pommes pourries, sans pouvoir mettre un seul grain de sel (ou de sable) dans l'engrenage systémique.

Nous sommes rentré.es chez nous, non sans nous faire suivre sur quelques coins de rue par des voitures de cochons. En somme, nous avons bâti un rapport de force devant la crème des poulets de Montréal. Cependant, nous aurions pu faire plus pour créer un espace de parole destiné à celles et ceux qui auraient voulu établir le barème en deçà duquel nous refusons tout dialogue avec les flics. Avis aux suivant.es!

Pour en savoir plus sur nos motivations à saboter cette consultation, lisez le tract en attachement.

BYE BYE LA POLICE!!!

***Relâche du désordre***

...pour la communauté.
a) Présentation du Service de Police de la Ville de Montréal sur le thème des relations entre les policiers et les citoyens.
6. Période de question et commentaires du public
7. Période de question des commissaires.
8. Ajournement de la séance au mercredi 4 mai, 19hrs, mairie de l'arrondissement de Verdun (4555, rue de Verdun).