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Appel aux femmes du prolétariat: un front pour se rassembler et pour lutter!

Anonyme, Mardi, Mars 8, 2011 - 15:07

L’exploitation des femmes est partout, rendons coup pour coup!

Le capitalisme est le grand profiteur et l’organisateur de l’oppression des femmes. Il alimente, entretient et perpétue de vieux rapports sociaux d’oppression, la discrimination, le sexisme, l’inégalité des salaires; il utilise une partie – largement composée de femmes – de la main-d’œuvre ouvrière comme armée de réserve pour les jobs à temps partiel, temporaires ou mal payés. L’objectif de la classe des capitalistes propriétaires de la production est le profit, peu importent les ravages qu’il cause et sans égard aux besoins des femmes, ni à ceux de la population entière.

Dans cette grande organisation du travail capitaliste, les bourgeois considèrent tous nos besoins comme de vulgaires marchandises : le travail domestique, l’éducation, le logement, le soin des enfants et en général, le bien-être et la santé. Pour le reste, les familles – et particulièrement les femmes – doivent en prendre la responsabilité.

Pourquoi dans un pays impérialiste comme le Canada où la bourgeoisie gagne des millions de dollars, devrait-on se contenter de continuer à payer des garderies 7$ ou plus? Qu’est-ce que le Parlement ou l’Assemblée nationale ont de bon à nous offrir ? Pas grand chose, parce que nous, c’est la gratuité et surtout, l’accès universel aux garderies qu’on veut ! Pourquoi s’en tenir à des hausses de 10, 20 ou 25 sous du salaire minimum, alors que rien de tout cela ne nous permet de joindre les deux bouts ? Pourquoi les riches au pouvoir empilent leur argent et additionnent les fraudes gigantesques ? Notre revendication, c’est le droit de vivre, d’aimer, d’avoir des enfants ou de ne pas en avoir, de manger, de dormir, de travailler et de se loger selon nos besoins réels !

Nous revendiquons le droit de vivre dans la dignité, de participer pleinement à l’organisation d’une société égalitaire et sans classes sociales, sans discrimination, sans racisme, sans sexisme, sans exploitation de nos corps à des fins sexuelles, sans publicité polluante et dégradante, avec le respect et l’écoute des hommes qui sont nos camarades dans la lutte pour transformer la société.

Pourquoi ne pas lutter pour abolir le pouvoir bourgeois, le sexisme, la discrimination, l’exploitation sexuelle ? Pourquoi ne pas décider nous-mêmes avec les hommes de notre classe, nos alliés dans cette lutte ?

Nous voulons une société qui tienne compte des intérêts de l’immense majorité des femmes ; où le travail servira à construire la société et à produire pour le mieux-être de tous et toutes, et non pour enrichir une minorité.

  • L’égalité complète et sans discrimination pour les femmes autochtones, pour les femmes de toutes origines, les immigrantes, les sans papiers ou en attente de statut et toutes les femmes du prolétariat;
  • Que les garderies soient gratuites et accessibles partout, dans toutes les entreprises et dans tous les quartiers;
  • Que les congés parentaux et les congés payés pour le soin des enfants soient généralisés;
  • Que les soins et l’éducation des enfants soient la responsabilité de toute la collectivité;
  • Que l’on protège physiquement et moralement les femmes enceintes pendant toute la durée de la grossesse et dans la période qui suit l’accouchement;
  • Que le droit à l’avortement et à la contraception libres et gratuits soit accessible partout;
  • Que l’on se mobilise en masse pour lutter contre l’exploitation et la violence faites aux femmes et aux enfants;
  • Que l’on lutte et qu’on mette fin à la soumission des femmes envers les hommes;
  • Que l’on planifie des campagnes politiques fréquentes et généralisées contre les valeurs sexistes et pour valoriser la participation des femmes dans tous les aspects de la vie sociale;
  • Que les femmes puissent se défendre ensemble contre la violence, avec l’appui de comités d’autodéfense dans leur quartier;
  • Que l’exploitation du corps des femmes ne soit plus tolérée.

    Si nous voulons imaginer une société différente, socialiste et espérons un jour, communiste – c’est-à-dire égalitaire et sans classes sociales – nous devons rejeter tous ces bourgeois et ces capitalistes (hommes ou femmes) qui nous imposent leur modèle de société alors qu’ils et elles ne sont qu’une infime minorité.

    Si la bourgeoise est prête à consentir quelques miettes aux femmes, jamais elle ne consentira à transformer la société capitaliste en autre chose qu’un outil d’exploitation qui se renouvelle sans cesse. Nous n’avons pas à attendre; nous n’avons plus rien à espérer sous le capitalisme, sous le système actuel. Nous devons nous-même construire un nouveau pouvoir, une nouvelle société!

    Suivons nos sœurs de partout dans le monde: organisons le Front féministe prolétarien et révolutionnaire !

    Dans les pays opprimés, au Népal, aux Philippines, en Inde, au Bengladesh, tout comme dans les pays impérialistes comme en Italie ou ici même au Canada, les femmes participent en grand nombre aux mouvements de lutte et aux mouvements révolutionnaires. Elles le font non seulement pour se libérer de l’oppression des vieilles traditions patriarcales, mais aussi pour faire la révolution et jeter dehors l’impérialisme exploiteur et les vieux gouvernements qui sont à leur solde. Leur courage et leur détermination doivent nous servir d’exemple.

    Nous invitons les femmes que la société capitaliste rend invisibles et dont on ne parle jamais à exister dans la rue, à manifester et à s’organiser avec nous autour du front: les femmes autochtones, les travailleuses de toutes origines, les sans emplois, les serveuses de restaurant, les préposées dans les hôtels ou les hôpitaux, les ouvrières du textile ou en usine, les femmes exploitées sexuellement; les étudiantes, du secondaire à l’université et qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts; les mères monoparentales, les sans abri, etc. Unissons-nous en un seul mouvement des femmes du prolétariat ici au Canada, un vrai Front féministe prolétarien et révolutionnaire pour en finir avec la bourgeoisie oppressive et organiser la destruction du capitalisme par la révolution, seule chance que nous ayons de mettre fin à l’inégalité, au sexisme et à l’oppression des femmes.

    Une initiative des femmes du Parti communiste révolutionnaire (PCR)

    --

    Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 258, le 8 mars 2011.
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