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La défaite au Journal de Montréal et le vrai visage de la CSNAnonyme, Lundi, Mars 7, 2011 - 19:45 (Analyses | Media | Politiques & classes sociales | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
des prolétaires
Près de 36% des travailleuses et travailleurs lockoutées ont votés avec colère contre les offres de Québecor, pourtant acceptées par la CSN. Plusieurs ont parlé de trahison de la centrale, de manque d’appuis organisés au conflit par le Conseil Central de Montréal, etc. Pour nous, ce conflit a simplement finit de clouer le cercueil de la combativité et du radicalisme de classe en milieu syndical, que la CSN avait de toute façon enterrés depuis longtemps. C’est de façon méthodique qu’au début des années ‘80 toute la structure militante des comités d’action politique, des journaux ouvriers de base a été démantelé et banni des pratiques de la CSN. Le processus de conscientisation entre les membres et vers le mouvement populaire avait débuté avec le rapport de Pepin « Le deuxième Front » et s’était accentué avec la parution des manifestes : Ne comptons que sur nos propres moyens et Il faut casser le système. On a alors vu le Québec du début des années ‘70 sillonné par des militantes et militants tant de la CSN que de la CEQ d’ailleurs, ceux-ci avec leur manuel du premier mai : L’école au service de la classe dominante. Une véritable campagne de discussion collective sur le capitalisme, l’exploitation et la domination en découlant. Sans tracer une image d’Épinal de cette expérience, qu’on appelait souvent le syndicalisme de combat, force est de constater que, même en tenant compte des écarts de temps et du développement du capital, les organisations syndicales avaient encore un minimum de combativité pour la défense des intérêts de leurs membres et des plus démunis-ies. Mais de toute façon, même à cette époque, le véritable rôle des syndicats comme courroie de transmission du capital en milieu prolétaire par son action de médiation sociale et d’encadrement des travailleurs-euses apparaissaient clairement à plusieurs d’entre nous. Ainsi on a vu les Gars de Lapalme obligés d’occuper le Conseil central de Montréal de la CSN pour quémander un appui plus tangible dans leur conflit, les différents establishments ont fait une chasse aux délégués-es plus radicaux membres ou non de groupes politiques. On a institutionnalisé les rôles et le pouvoir de la permanence, auparavant souvent composé d’ex-grévistes ou militants congédiés, en les remplaçant par des universitaires ou des avocats détachés des luttes et qui spécialiseront rapidement les négos et les conventions à outrance. Tant sous la présidence de Norbert Rodrigue, du capucin Larose ou de madame Charbonneau la CSN est devenu visiblement ce qu’elle était déjà essentiellement : une force d’inertie sociale au discours cioyennniste qui s’est investi dans les rouages financiers du capitalisme avec son Fondaction. La chapelle de la rue De Lorimier est remplie à ras le bol d’avocasseries et de compromis corporatiste distillés par tous ses bons petit soldats qui ont la CSN tatouée au cœur, comme ils disent… En ayant édentée l’organisation syndicale, la CSN ne pouvait pas gagner contre un patron comme Québecor et plutôt que de se désoler sur l’absence de solidarité du lectorat de ce journal de merde, on doit plutôt relancer des réunions à la base en dehors des structures syndicales. Les ballounes rouges du cirque syndical, qu’on nous a servi à la dernière manif, sont la risible expression du vide de leur pseudo combativité. Il n’y a que deux côtés à une barricade, voilà ce que même un permanent ne saura éluder quand la classe relèvera la tête et luttera pour abattre le capitalisme et ses institutions syndicales. Les gars de Lapalme le savaient, les anciens grévistes de Seven-up, de la Gypsum, de la Commonwealth Plywood, les travailleuses -eurs du front commun de 1971, et maintenant espérons : au moins 36% des travailleuses-eurs du Journal de Montréal. La lutte des classes va reprendre malgré l’accalmie de ces dernières années et faut pas être devin pour voir que cela devra se faire hors des syndicats. Des prolétaires. P.S. on peut lire avec intérêt la brochure de Péret-Munis qui faisait le point sur les syndicats déjà en 1952 au lien : |
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