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La Crise en Italie: FIAT, Telecom, ... La Stratégie du vampire!Anonyme, Mardi, Juillet 20, 2010 - 19:26 (Communiqués | Politiques & classes sociales | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Commission ouvrière de la Federazione dei Comunisti Anarchici - FdCA
Voici traduite une déclaration de la Commission ouvrière de nos camarades italien-ne-s de l'organisation communiste libertaire Federazione dei Comunisti Anarchici (FdCA). Comme quoi le chantage et les lock-outs que la classe patronale fait peser sur les travailleurs et travailleuses du Québec se passe également ailleurs sur la planète. Comme quoi aussi, les moyens de lutte et leçons tirées à travers la riposte des travailleurs-euses d'ailleurs à ces attaques auraient également de leur utilité chez nous. La stratégie du vampire! Des vampires. Des vrais. Le genre dont la soif de profits, de revenus élevés et de finances publiques est insatiable. Le genre à jeter les travailleurs-euses à la rue comme des guenilles usées une fois qu’ils en ont soutiré tout le sang, la sueur et les larmes. Sergio Marchionne, chef de la direction de FIAT, s’en sort avec un salaire annuel de 5 millions d’Euro. Franco Bernabè, chef de la direction de Telecom Italia, survit avec un simple 4 millions d’Euro. Le premier, ayant fermé l’usine FIAT de Termini Imerese, a inauguré sa stratégie blitzkrieg à l’usine de Pomigliano: les travailleurs-euses peuvent dire adieu à tous ces règlements et droits qu’ils et elles ont gagné après des décennies de luttes ouvrières et sociales, et tout-e travailleur-euse qui refuse de l’accepter peut s’en aller (comme il est survenu récemment à l’usine de Melfi, où 4 travailleurs qui protestaient ont été renvoyés, déclanchant des séries de grèves partout en Italie). Le deuxième a renvoyé 3700 travailleurs-euses de Telecom. Dans les deux cas, ces modèles de la « plus belle » bourgeoisie, si chère aux partis de centre-gauche de l’Italie, forcent les travailleurs-euses à porter les coûts des restructurations et des transactions financières que la crise a provoqué. Et encore, en plein milieu de la crise, ces compagnies continuent de faire d’énormes profits et dividendes pour leurs actionnaires (dans le cas de Telecom, près de 2 milliards d’Euro en 2009) grâce au support des banques et des gouvernements. Voilà la stratégie du vampire. C’est le grand pas de l’offensive patronale : l’utilisation de la crise comme arme de chantage et l’usage de l’exécutif de Berlusconi comme outil de destruction politique dans le but de supprimer la législation sur les droits du travail, tout comme par le passé alors que d’autres gouvernements et l’appareil étatique au complet ont été utilisés. Et la facture est renvoyée à ceux et celles qui gagnent un peu plus de mille euro par mois et à des travailleurs-euses temporaires super-exploité-e-s qui vivent avec des salaires mensuels de 700 euros. Cette offensive demande une réponse aussi radicale. Face au chantage et aux licenciements, il n’y a rien à négocier : nous devons nous battre pour que les licenciements de Telecom soient renversés et que les ententes de Pomigliano soient déchirées. Le chemin de la négociation commençant avec le programme des patrons a mené des millions de travailleurs-euses à l’impasse. Il est temps pour les travailleurs-euses de montrer leur force et de mener le combat à un autre niveau d’intensité, confronté-e-s comme nous le sommes à une classe patronale qui n’a pas de scrupules, ridiculisant les travailleurs-euses de Telecom en annonçant les licenciements le jour même où les travailleurs-euses de la compagnie étaient en grève. Le seul langage que les patrons comprennent est celui du conflit, d’autant plus encore en temps de crise. La lutte des travailleurs-euses de l’INNSE d’abord [1], puis de l’Alcoa, ont tous deux démontré que seul un conflit organisé en confrontation directe peut mener à des résultats; la seule chose qui paie est une lutte qui refuse de se plier aux règles formelles d’un jeu fixe, qui confronte la « loi » de la propriété, qui ne se rassoie pas devant les menaces et les intimidations de l’État. Si le genre d’entente conclue à Pomigliano devait se répandre aux autres compagnies et régions, il y aurait la nécessité d’une réponse avec autant d’ampleur qu’il a pu être vu à la FIAT, comme indicateur des centaines de conflits de travail ayant présentement cours, pour combattre les licenciements avec la réappropriation et l’autogestion du travail dans ces compagnies qui licencient. Le courage démontré par les 40 % des travailleurs-euses de Pomigliano qui ont voté NON ne révèle pas seulement la dissension dans les syndicats mais aussi un potentiel de rébellion sociale qui se poursuit grâce aux grèves actuelles dans de nombreuses usines FIAT. Et nous devons le supporter et lui permettre de trouver un débouché, avec les mobilisations ouvrières répandues – d’en bas, reconstruire la capacité des travailleurs-euses de mener des luttes et de revendiquer à partir de la base. Pour la participation dans les luttes, pour la démocratie directe! Pour les emplois, pour les salaires, pour la liberté et les droits de syndicalisation! Commission Ouvrière 16 Juillet 2010 Note: 1. Un bon résumé de la lutte de l’INNSE peut être trouvé ici: http://socialistworld.net/doc/3676 Une traduction du Blog du Collectif Emma Goldman (UCL - Saguenay) http://ucl-saguenay.blogspot.com/ [ EDIT (Mic à titre de validation au CMAQ)
FdCA
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