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Quand les riches imposent leur loi, on a le droit d’être illégal!Anonyme, Mardi, Juin 29, 2010 - 23:34 Plus de 20 000 policiers armés jusqu’aux dents; des pistolets Taser, des camions à ultrason, des gaz lacrymogènes, des balles de plastique, du poivre de Cayenne, des matraques, des boucliers, un vaste entrepôt et des cages pour «parker» les opposantes et opposants; au total, un milliard de dollars dépensés pour la sécurité d’une vingtaine de dirigeantEs du G8 et du G20. Un décret adopté en cachette – sans parution dans la Gazette officielle du gouvernement ontarien – permettant aux policiers d’arrêter quiconque refusait de s’identifier ou se trouvait à moins de cinq mètres de l’immense clôture encerclant les dirigeants capitalistes du G20; et enfin, un «État de droit» qui arrête, emprisonne et accuse plus de 900 personnes en moins de 48 heures. Des camarades, dont une âgée de près de 70 ans – ont vécu des fouilles à nu, menottes aux pieds et aux mains et ont été détenues dans des cages sans accès au monde extérieur pendant plus de 36 heures. Voilà le bilan du week-end du G20, vu à travers la «démocratie» bourgeoise canadienne. En déployant au maximum des forces répressives sans précédent, en outrepassant sans scrupules les règles élémentaires de droit dont se vantent les défenseurs de la démocratie bourgeoise, le gouvernement canadien a démontré dans les faits que l’arsenal policier, judiciaire et répressif existe pour défendre les intérêts de la bourgeoisie et des capitalistes. Entre des vitrines cassées et la sauvagerie réservée aux arrêtéEs du G20, la barbarie est nettement du côté de la bourgeoisie. Mais cela, nous le savions déjà. Le G8, comme le G20, réunissait une poignée de dirigeants du monde qui cherchent à imposer des mesures pour sauver le système capitaliste en crise. Entre la réduction de déficit prônée par certains – dont le Canada – la réduction de la dette ou la régulation des marchés financiers, ces mesures de redressement sont imposées sauvagement aux populations du monde, sans égard aux dégâts humains ou matériels qu’ils causent, qu’il s’agisse de milliers de pertes d’emplois, de travailleurs et travailleuses jetéEs à la rue, de lois de plus en plus restrictives pour les immigrantEs, de mesures coercitives et de régulation des populations sans égard aux droits des femmes, etc. Ces mesures ont force de loi sous le capitalisme. Et ceux et celles qui s’y opposent deviennent des criminels. Eh bien, soyons des criminels! En descendant dans la rue, en s’opposant par tous les moyens, dans l’action, dans la manifestation et y compris par la destruction des symboles les plus éhontés du capitalisme et de la répression, les manifestantes et manifestants présentEs à Toronto le week-end dernier sont les véritables héros et héroïnes de ce G20. Il faut saluer et défendre chaque geste posé par les manifestantEs à Toronto comme une claque servie aux riches, à la bourgeoisie, aux forces répressives, au gouvernement exploiteur et malhonnête qui n’a cherché qu’à intimider tous les opposants à la tenue du G20. Pendant que les bandits du G20 discutaillaient de la meilleure façon de maintenir leurs profits tout en se balançant du vrai monde, la bourgeoisie et ses porte-voix osaient se scandaliser de voir la colère à l’ouvrage. Les politiciens bourgeois – dont Jack Layton fut un porte-parole honteux – qui parlent de «casseurs» peuvent bien japper: les faits parlent d’eux-mêmes. Pas de pillage aveugle et de beuverie dans les rues de Toronto: les vitrines cassées furent celles des banques et des grosses compagnies, les chars brûlés étaient ceux de la police. Une victoire contre l’intimidation, un exemple à suivre Le samedi 26 juin était prévues les principales manifestations du week-end, dont celle appelée par les grands syndicats ontariens. Les groupes anti-capitalistes de l’est du pays, et notamment plusieurs autobus en provenance du Québec organisés par la CLAC 2010 (la Convergence des luttes anticapitalistes), prenaient eux aussi le départ de Queen’s Park à la même heure. La répression et l’intimidation de la police et du gouvernement ont provoqué une solidarité qu’on a rarement vue aux cours des dernières années. Le vendredi, la manifestation des groupes communautaires avait été encadrée de très près par une horde de policiers, incluant l’anti-émeute, la cavalerie et les hélicoptères, qui interpellaient et fouillaient quasi systématiquement tous les marcheurs qui circulaient dans les rues environnantes. On saisissait même les bouchons pour protéger les oreilles! Durant la nuit, plusieurs militantEs ont subi des arrestations préventives. Le lendemain, les militantEs anti-capitalistes – environ un millier – ont pu démarrer en s’intégrant à la grande manifestation syndicale plutôt que d’en être séparés, grâce à l’initiative de militants torontois. Plus de 10 000 personnes ont donc quitté Queen’s Park dans une ambiance plutôt tendue. Lorsque la manifestation a atteint la rue Spadina, après avoir longé la rue Queen, la manifestation syndicale avait déjà négocié de s’éloigner de la clôture et de revenir sur ses pas. Les anti-capitalistes visaient au contraire à s’en approcher au maximum. Après quelques minutes de flottement, le contingent maoïste a déclenché une fusée lumineuse qui a galvanisé les manifestantes et manifestants. Ceux-ci se sont dirigés résolument vers la clôture. Une partie de la manifestation syndicale a décidé de suivre le mouvement, qui a rassemblé de 2 000 à 3 000 personnes. Les manifestantEs se sont défenduEs contre les policiers mais ont aussi attaqué les symboles les plus détestés du capitalisme: voitures de police, vitrines de banques et de magasins de luxe. À n’en pas douter, la grande priorité des policiers était de défendre à tout prix les dirigeants de la bourgeoisie mondiale. Malgré ce surarmement démesuré, en dépit de cette campagne qui a duré des mois pour intimider et décourager toute opposition aux sommets du G8 et du G20, les dirigeants capitalistes et le gouvernement Harper ont subi une défaite politique importante le week-end dernier dans les rues de Toronto. S’ils ont pu défendre leur clôture, leur milliard d’équipements et d’effectifs n’ont pas suffi à empêcher les manifestantEs d’agir et de démontrer leur colère en dehors du cadre qu’avait imposé la bourgeoisie canadienne. Et cela représente une immense victoire! Briser avec le carcan de la légalité bourgeoise, refuser de laisser la bourgeoisie décider pour nous du comment de notre colère! À ce titre, les actions posées contre le G20 ont démontré à quel point le pacifisme et le respect des règles de la bourgeoisie paralysent toute perspective de transformer la société. Il faut multiplier les exemples de luttes et d’actions qui font mal à la bourgeoisie, au lieu d’accepter les règles qu’elle nous impose. Il faut que ces gestes d’actions et de révolte, plutôt que de s’éteindre, se répètent et deviennent un rappel constant aux capitalistes, une manière de leur dire: mais vous n’avez rien vu encore! Appuyons les manifestantEs et tous les arrêtéEs du G20! -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 235, le 30 juin 2010. |
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