Montréal, 16 juin 2010. L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) dénonce la dernière note économique sur le financement des universités publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM). « Une fois de trop l’IDEM publie une lettre d’opinion en lui donnant l’allure d’un document scientifique » s’indigne Philippe Ethier, porte-parole de l’ASSÉ.

Le fait que l’IEDM ait omis plusieurs données scientifiques cache bien mal leur réel projet politique : la privatisation de notre système universitaire québécois renforcé par une hausse des frais de scolarité. S’il y a d’autres facteurs à la persévérance scolaire que la présence ou non de frais de scolarité, il n’en demeure pas moins que les obstacles d’ordre financiers constituent un frein à l’accessibilité. « Beaucoup d’études l’ont démontré, lorsque les frais de scolarité augmentent, les étudiants et les étudiantes provenant de famille à faible revenu vont avoir tendance à quitter les bancs d’école et l’IEDM fait le choix idéologique d’ignorer ces études », rappelle Philippe Ethier. À cet égard, en Ontario, lorsque les frais en médecine ont augmenté de 5 000 à 14 500 $, la participation de la population étudiante provenant des familles à faible revenu est passée de 23 % à 10 %.

Il est impératif de reconnaître que les frais de scolarité constituent un frein à la persévérance scolaire, d’autant plus que le gouvernement prétend vouloir faire de la lutte au décrochage scolaire une priorité. Les données de Statistique Canada sont à ce sujet très éclairantes‭‭ : ce sont des obstacles d’ordre financiers qui ont poussé à l’abandon des études au niveau post-secondaire dans 70 % des cas. « Seule la voie menant à la gratuité scolaire saura garantir une réelle accessibilité », affirme pour sa part Élise Carrier-Martin, Secrétaire à la coordination de l’ASSÉ.

Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 40 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour l’accessibilité à un système d’éducation gratuit, public et de qualité.