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Construire un parti de type nouveau

Eric Smith, Dimanche, Avril 18, 2010 - 14:33

Le Drapeau rouge-express

Au mois de mars dernier, une conférence interne a réuni membres et candidatEs membres du Parti communiste révolutionnaire (PCR), qui ont alors fait le point sur l’étape actuelle de la construction du parti. Quelques semaines plus tôt, un groupe de six ex-militantEs du PCR avaient annoncé publiquement leur décision de quitter le parti et de fonder une nouvelle organisation politique, «convaincuEs, disaient-ils et elles, qu’une pratique maoïste a plus de chances de succès à l’extérieur du PCR». Sauf erreur, ces ex-camarades n’ont pas encore exprimé clairement les désaccords idéologiques et politiques qui les ont conduitEs à prendre cette décision lourde de conséquences. Les militantes et militants du PCR ont voulu profiter de la tenue de la conférence pour réaffirmer leur détermination à construire le PCR comme un parti de type nouveau, voué à la guerre populaire. Elles et ils ont adopté à l’unanimité et décidé de rendre publique la résolution suivante, qui précise leur compréhension des exigences liées à la construction d’un parti révolutionnaire dans le contexte canadien.

1. Le développement du parti se fonde à long terme sur des perspectives ambitieuses. Ces perspectives ne partent pas des seuls besoins immédiats de notre parti, mais des besoins des larges masses d’ici et d’ailleurs dans le monde. Notre révolution, qui vise à renverser l’État bourgeois canadien, s’inscrit dans le cadre de la révolution mondiale et de nos devoirs envers les masses révolutionnaires du monde entier.

2. Nos ressources actuelles peuvent paraître limitées. Dans le processus de développement du parti, elles doivent et vont nécessairement s’accroître en quantité et en qualité. Tout fonder en ne tenant compte que des seules ressources actuelles serait condamner notre parti à une forme de stagnation localiste, confinée à des perspectives de court terme.

3. Mieux saisir les perspectives à long terme implique de mieux se lier à l’ensemble des masses. Pour cela, nous devons interpeller largement, susciter un vaste débat et sortir de la «confidentialité» du seul milieu militant. Notre propagande ne peut pas viser les seuls ouvriers d’une usine en grève, les seulEs militantEs antiguerre d’une petite ville ou les gens d’un quartier; tous ces gens doivent se sentir appartenant à une même classe, le prolétariat, ou à un seul camp – celui du peuple révolutionnaire. Notre propagande doit susciter un débat large et viser la constitution de notre classe en tant que classe pour soi, et notre camp, comme camp de la révolution.

4. Bien que l’emphase doit être mise sur les perspectives à long terme, cela n’exclut pas un travail local bien fait. Il faut viser à ce que ce travail donne des résultats en termes d’action révolutionnaire dans les masses, action qui puisse, répercutée par notre agitation-propagande, interpeller les larges masses de l’ensemble du pays, cadre dans lequel se fait la révolution. Un tel travail donne des résultats en quantité et en qualité. Il peut bien sûr donner des résultats en termes de nombre d’affiches, de graffitis, de journaux et de tracts distribués, voire développer des capacités d’agitation et de propagande chez les camarades. Il doit aussi amener des débats, faire se révéler l’avant-garde et amener une action révolutionnaire dans les masses qui se répercute réellement, ce qui peut prendre du temps.

5. Les gens apprennent, pour une part, par leur expérience directe, mais aussi par l’expérience indirecte. Très souvent, cette dernière permet de corriger les erreurs de la première. Il en est de même des masses dans leur lutte, ce qui implique que notre propagande transmette l’expérience révolutionnaire la plus avancée; et il en est de même des camarades qui se développent constamment.

6. Le développement d’une relève qui se saisira de l’expérience révolutionnaire indirecte est un impératif. Les camarades les plus expérimentéEs doivent transmettre leur expérience et espérer que les plus jeunes ne réinventeront pas constamment la roue. Les plus jeunes doivent bien sûr se tremper dans l’expérience directe de la lutte de classe, mais ne doivent pas rester ferméEs à l’expérience des camarades plus ancienNEs, ni même à celle des autres partis révolutionnaires ailleurs dans le monde.

7. L’expérience révolutionnaire est faite de plans, d’essais et d’erreurs. Elle concrétise une ligne politique dans une pratique toujours perfectible. Cette expérience est large. Le risque de faire des erreurs ne doit pas nous paralyser pourvu, bien sûr, qu’il y ait eu une analyse préalable des exigences et bénéfices des actions. L’expérience révolutionnaire des masses est tellement large qu’elle permettra de corriger le tir. À l’inverse, l’attentisme ou la crainte des risques est beaucoup plus préjudiciable parce qu’elle nous empêche d’être ce qu’on aspire à être: des révolutionnaires.

8. Le critère de vérité de la justesse d’une ligne politique est celui de la pratique. Cette dernière ne se définit pas par une série de critères, mais plutôt par sa seule existence effective. Des résultats de court terme ne suffisent pas à valider ou invalider une ligne, d’autant plus que notre pratique se fait dans un contexte mouvant. Celui-ci rend caduque une vérité conçue comme effective à un moment, mais fausse à un autre moment. La vérité absolue n’est qu’une somme de vérités relatives. Notre ligne est celle de la révolution et vise à transformer de fond en comble les rapports sociaux. Dans ce contexte, notre pratique exigera de multiples transformations. La recherche d’une recette avec des critères précis est donc erronée. Néanmoins, notre pratique doit avoir un style, un style qui sera reconnu par les masses et qui aura en soi un contenu propagandiste.

9. Notre pratique contribue-t-elle à des transformations effectives? Notre propagande interpelle-t-elle largement? Les perspectives larges mobilisent-elles suffisamment nos troupes et trouvent-elles une résonance parmi les masses? Réussit-on à sortir de la «confidentialité» de la seule extrême gauche? Met-on suffisamment la politique prolétarienne au poste de commande de notre pratique? Réussit-on à faire en sorte que les résultats de notre pratique soient liés à notre ligne, aux besoins des masses prolétariennes et aux besoins de la révolution mondiale? La pratique de nos camarades se transforme-t-elle? Se saisissent-ils et elles suffisamment de l’expérience indirecte révolutionnaire? Devient-on suffisamment rouges et expertEs?

10. Ces questions et d’autres n’offrent pas comme telles de solutions, mais elles commandent un cadre de transformation de notre pratique pour résoudre certains problèmes déjà identifiés. Elles nous recentrent politiquement vers une pratique révolutionnaire et nous sortent d’un cadre qui amplifie notre manque de ressources et sous-estime l’importance des perspectives à long terme, quant à une transformation effective.

11. Conséquemment, pour concrétiser cette orientation, le parti doit travailler au développement d’une propagande qui interpelle largement, en faisant en sorte d’avancer dans la compréhension et la pratique des quatre formes d’action révolutionnaire: la propagande politique générale; l’action révolutionnaire parmi les masses; le soutien politique à la propagande armée; la guerre populaire.

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 227, le 18 avril 2010.
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