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La crise actuelle et la révolution à venirAnonyme, Lundi, Décembre 28, 2009 - 17:49
Le Drapeau rouge-express
Le 26 décembre marque le 41e anniversaire du Parti communiste des Philippines, qui dirige le mouvement de libération nationale pour la démocratie et le socialisme dans cet archipel d’Asie du Sud-Est. Comme il le fait à chaque année, le comité central du parti a publié une déclaration qui fait le point sur l’évolution de la lutte révolutionnaire dans ce pays et précise les objectifs du parti pour l’année qui vient. La déclaration souligne notamment les progrès considérables remportés par la guerre populaire au cours des dernières années et envisage le passage de l’étape de la défensive stratégique à celle de l’équilibre stratégique d’ici les cinq prochaines années. Un chapitre de la déclaration porte sur la crise qui affecte présentement le système capitaliste mondial et pose des conditions favorables à l’avancement du mouvement révolutionnaire. En voici la traduction française (la version complète de la déclaration est disponible en langue anglaise sur le site Web philippinerevolution.net). Le Drapeau rouge-express
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Le système capitaliste mondial est plongé dans une sévère dépression. Partie des pays impérialistes, la crise économique et financière s’est répandue comme la peste, à travers le monde entier. Ce sont les pays sous-développés qui en subissent le plus lourd fardeau, à la fois aux plans social et économique. Mais les puissances impérialistes et leurs partisans zélés persistent à qualifier la crise de simple récession et à présenter la moindre flambée des marchés financiers comme un signe de reprise. En fait, la crise de surproduction se poursuit et se trouve aggravée par la crise financière. De nombreuses entreprises manufacturières ont réduit leur production ou fermé carrément leurs portes. Les masses ouvrières et paysannes continuent à souffrir de la perte de leur emploi ou de leur logement, de la réduction de leurs revenus, de la flambée des prix des services et des denrées de base, ainsi que de la détérioration des infrastructures. Ce phénomène s’étend même aux classes moyennes. À l’échelle internationale, l’exploitation et l’oppression ne cessent de s’intensifier. Les États-Unis et les autres États impérialistes utilisent l’argent public à coups de milliards de dollars pour renflouer les grandes banques et les grosses sociétés, principalement dans le secteur des services et le complexe militaro-industriel. L’utilisation des fonds publics pour octroyer des prêts et subventions à la bourgeoisie monopoliste – et en particulier à l’oligarchie financière – génère de nouvelles bulles financières encore plus importantes que les précédentes. Cet argent sert essentiellement à rétablir les profits des grandes sociétés financières et industrielles et ne contribue en rien à une quelconque reprise, qui se traduirait par la création d’emplois et l’accroissement de la production et de la consommation. La crise économique et financière que le système capitaliste mondial traverse actuellement est l’aboutissement des crises récurrentes qui l’ont précédée. Celles-ci se sont accélérées depuis que la bourgeoisie monopoliste et ses décideurs, confrontés au phénomène de la stagnation et de l’inflation qui l’a accompagnée suite à la reconstruction des pays impérialistes qui avaient été ruinés par la Seconde Guerre mondiale, ont choisi d’intensifier la concurrence interimpérialiste. La hausse des coûts entraînée par la poursuite de la guerre froide et les diverses guerres d’agression, ainsi que la sévérité croissante de la crise de surproduction qui affecte le système capitaliste mondial sont autant de facteurs qui ont contribué à l’éclatement de la crise actuelle. Les États impérialistes, avec les États-Unis en tête, n’ont pas hésité à blâmer les travailleurs et les travailleuses pour la stagflation, en raison de ce qu’ils ont qualifié d’inflation des salaires et des dépenses sociales excessives assumées par les gouvernements. En même temps, ils ont occulté les coûts de la guerre froide, spécialement ceux liés à la production militaire, au déploiement de troupes à l’étranger et à la poursuite de leurs multiples guerres d’agression. Au cours des dernières décennies, les États impérialistes ont adopté et mis en œuvre une politique de gel des salaires, de réduction des dépenses sociales, de privatisation des biens publics, de libéralisation des investissements et du commerce, de suppression des réglementations et, dans les pays sous-développés, de dénationalisation. Ils ont permis aux banques et aux grandes entreprises de donner libre cours à leur avidité et de renforcer leur emprise sur les peuples. Ce faisant, ils ont atrophié et resserré le marché mondial bien au-delà de ce que le financement par emprunt a pu compenser. Après avoir sévi pendant plusieurs décennies, la politique «néo-libérale» ou encore, de globalisation du «libre marché» a causé la ruine sociale à l’échelle mondiale. Elle continue néanmoins à dominer la pensée des décideurs des États impérialistes. Cette politique sert d’abord les grandes banques et les grosses entreprises qui s’opposent aux revendications populaires pour la relance économique, l’emploi, l’aide et la réinsertion sociales. C’est ainsi que la grave crise que le système capitaliste mondial éprouve continue de s’approfondir et qu’elle est condamnée à persister pendant un long moment. Si, de manière générale, la bourgeoisie monopoliste cherche à faire porter le fardeau de la crise sur les épaules des travailleurs et travailleuses, elle cible en particulier ceux et celles qui vivent dans les pays sous-développés. Les puissances impérialistes et leurs marionnettes continuent d’extraire d’immenses surprofits du travail de ceux et celles qui sont déjà ruinéEs par la crise. Nous sommes donc maintenant témoin des premières manifestations de résistance populaire, à la fois dans les pays impérialistes et les pays sous-développés. Dans les pays impérialistes, la bourgeoisie monopoliste mène une lutte féroce au prolétariat et pousse ce dernier à se défendre et à intensifier la lutte de classes. Elle cherche de plus en plus à diviser et à confondre les travailleurs et les travailleuses en attisant l’hystérie antiterroriste, le chauvinisme, le racisme, le fascisme et le fanatisme religieux; ce faisant, la bourgeoisie souhaite dresser les travailleurs et les travailleuses «de souche» contre les migrantes et migrants. Mais les partis et mouvements révolutionnaires démontrent quant à eux que la crise tire ses origines dans le capitalisme de monopole et incitent les travailleurs et les travailleuses à intensifier la lutte de classes. Les peuples des pays sous-développés, qui sont soumis de plus en plus intensément à l’exploitation et l’oppression, se livrent à diverses formes de résistance contre les puissances impérialistes et leurs pantins. Ceux qui sont victimes des agressions impérialistes ouvertes mènent une résistance armée de libération nationale; c’est le cas notamment en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Palestine et au Liban. Les mouvements de libération nationale dirigés par des partis maoïstes et d’autres partis révolutionnaires sont en progression, comme on le voit en Inde, aux Philippines, au Népal, en Turquie, au Pérou et en Colombie. Certains gouvernements comme ceux de la Corée du Nord, de Cuba, du Venezuela et de la Bolivie adoptent des positions anti-impérialistes et revendiquent leur indépendance nationale, en réponse à la clameur populaire qui s’exprime en faveur de la résistance à l’impérialisme et ses agents les plus réactionnaires. Tout en tentant de collaborer avec l’alliance des grandes puissances impérialistes dirigée par les États-Unis, d’autres gouvernements tels ceux de la Chine et de la Russie maintiennent leur coopération avec l’Iran et les autres pays qui sont soumis à des sanctions ou à un embargo par les États-Unis et leurs alliés. Les puissances impérialistes restent unies dans leur objectif d’opprimer les peuples et les nations du monde entier et de leur faire assumer le fardeau de la crise. Mais elles sont également poussées, de par la crise et leur propre dynamique interne, à lutter les unes contre les autres afin de s’approprier les sources de matières premières et de main-d’oeuvre bon marché, faire main basse sur les marchés et les champs d’investissements, étendre leurs sphères d’influence et contrôler les divers points stratégiques. La complète restauration du capitalisme dans les pays autrefois dominés par des régimes révisionnistes a fait en sorte de hisser la Russie et la Chine au rang des grandes puissances capitalistes, avec pour conséquence que la concurrence interimpérialiste est de plus en plus resserrée. Les États-Unis ont poussé l’OTAN à étendre ses tentacules jusqu’aux frontières de la Russie et à menacer de prendre le contrôle des énormes sources de pétrole, de gaz et d’autres matières premières stratégiques dont ce pays dispose. Bien qu’en vertu de la politique de globalisation du «libre marché», la Chine soit désormais devenue le principal partenaire des États-Unis, les contradictions entre ces deux pays, et qui portent sur des sujets majeurs, ne cessent de croître. La trahison du socialisme provoquée par la montée du révisionnisme moderne et le rétablissement total du capitalisme dans les pays autrefois dirigés par les révisionnistes ont contribué de manière importante à l’intensification des contradictions interimpérialistes. Ces phénomènes ont jeté les bases aux guerres d’agression qui se sont succédé au cours des dernières décennies et à l’utilisation des armes nucléaires et autres armes de destruction massive. Les menaces posées par l’impérialisme à l’existence même de l’humanité semblent imparables. Mais elles peuvent être repoussées avec succès par le mouvement révolutionnaire des masses populaires, les guerres civiles révolutionnaires et les guerres populaires de libération nationale. Les États-Unis et l’OTAN se montrent si agressifs que la Chine et la Russie se sentent elles-mêmes menacées, au point où elles ont fait de l’Organisation de coopération de Shanghai un puissant bloc de sécurité. Presque toutes les régions du monde, telles que le Moyen-Orient, l’Asie centrale, l’Asie du Sud, l’Asie de l’Est, les Balkans, l’Europe de l’Est, l’Amérique latine et l’Afrique sont confrontées aux menaces de guerre. L’intensification des contradictions interimpérialistes a déjà abouti à des guerres d’agression et des interventions militaires, notamment dans les Balkans, en Afrique, en Europe centrale, en Asie du Sud et au Moyen-Orient. Ces guerres d’agression et ces interventions militaires ont été déclenchées à l’initiative des États-Unis, de leurs alliés de l’OTAN et de leurs principaux partenaires au Conseil de sécurité des Nations unies. La volonté insatiable des États-Unis et de leurs plus proches alliés au sein de l’OTAN de monopoliser les sources de pétrole et d’autres matières premières et de subordonner la Russie et la Chine perturbe l’équilibre des forces entre les puissances impérialistes. Celles-ci sont frénétiquement engagées dans des guerres d’agression et le pillage des ressources naturelles, qui causent des désastres sociaux et environnementaux importants. Les guerres d’agression ont entraîné de lourdes pertes civiles, la destruction des infrastructures sociales et la pollution de l’environnement, suite entre autres à l’utilisation d’armes de destruction massive radioactives et toxiques. Le pillage aveugle des ressources naturelles par les monopoles avides de profits a certes été un facteur majeur dans les diverses catastrophes écologiques – typhons, inondations, sécheresses – qui s’avèrent plus destructrices que jamais. Parce qu’elles pillent et abusent des ressources naturelles de la planète, les puissances impérialistes sont certes les plus grands pollueurs et destructeurs de l’environnement. Elles font semblant d’être préoccupées par la destruction de l’environnement et le réchauffement de la planète afin de détourner l’attention des problèmes d’exploitation sociale dont elles sont responsables, de la fabrication des armes de destruction massive et de la poursuite de leurs guerres d’agression. Les puissances impérialistes manipulent les questions de l’environnement et du réchauffement planétaire, afin de justifier leur contrôle sur l’exploitation des ressources de la planète. Une plus grande agitation sociale et des désordres politiques sont en perspective sur tous les continents et dans presque tous les pays. D’année en année, les États-Unis continueront d’être affligés par la crise économique et seront aspirés dans le bourbier des nouvelles agressions et interventions militaires auxquelles ils se livreront. Ce sont là des conditions favorables aux forces révolutionnaires du peuple philippin, pour l’avancement de la guerre populaire pour la démocratie nouvelle et le passage du stade de la défensive stratégique à celui de l’équilibre stratégique. Le comité central du Parti communiste des Philippines
Le 26 décembre 2009 -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 223, le 26 décembre 2009. |
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