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Le bagne de Koro Toro: L’Auschwitz privé de DebyAnonyme, Vendredi, Octobre 9, 2009 - 04:44
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En plein milieu du désert de Borkou (BET), loin de tous les regards et de toutes les indiscrétions, a été construit par Idriss Deby et son régime un bagne – ou plutôt un véritable camp de concentration – où l’inqualifiable et l’innommable sont la règle absolue. Les détenus de cette espèce de goulag sont torturés et meurent tous les jours sans que leurs gémissements ou leurs cris soient entendus par qui que ce soit. Amnesty International et toutes les ONG vouées à la protection des droits de l’homme devraient y aller faire un tour. Il y a urgence ! * Vue du ciel, la prison de Koro Toro – édifiée au beau milieu de l’un des déserts les plus arides du Tchad – donnerait facilement l’impression de n’être qu’une maison de sûreté construite à dessein sur un site retiré pour qu’on ne puisse pas s’y évader facilement : L’immensité environnante du désert et la chaleur caniculaire permanente sont en effet suffisantes pour décourager toute tentation d’évasion. Vue de loin, cette fois avec des jumelles, la prison de Koro Toro semble avoir tout d’une prison de haute sécurité où ne seraient enfermés que des individus particulièrement dangereux, comme il y en a en France et dans bon nombre de pays occidentaux. Mais vue de très près, Koro Toro (Voir la photo prise en cachette par un gardien de prison, un transfuge de l'armée de Deby ) est bel et bien une prison, et en tout cas une prison vraiment pas comme les autres, car les conditions de détention n’ont pas grand-chose à envier à l’enfer : Première spécificité, aucun des détenus n’y a été admis au terme de procédures légales. En effet personne parmi ces près de deux mille malheureux n’est passé devant un quelconque procureur, juge, ou tribunal avant d’atterrir à Koro Toro. Ensuite, les chefs d’accusation susceptibles de donner droit à une incarcération dans cette sorte d’antichambre de l’enfer relèvent de la subjectivité la plus dramatique : rebelles pris sur les champs de batailles, paisibles citoyens parfois seulement soupçonnés de sympathie avec la rébellion, parents ou simples voisins de combattants de la rébellion, clandestins alpagués dans le désert, et même militaires de l’armée de Deby ayant refusé d’aller sur les champs de batailles. Mais ce n’est pas tout : on y trouve aussi – et c’est mille fois plus grave – de malheureux chômeurs, commerçants et autres pauvres bougres qui se sont retrouvés du jour au lendemain là dedans pour avoir eu un tout petit problème, et parfois une simple altercation, avec un des membres de la famille Itno. En tout cas, selon l’un des ex geôliers de cette sinistre prison, ayant aujourd’hui rallié la rébellion : « Il y a là dedans toute une famille de cinq personnes, dont deux enfants de 12 et 13 ans, incarcérée depuis un an parce que l’enfant âgé aujourd’hui de 13 ans avait craché au sol en signe de mépris après qu’un enfant de 10 ans de la famille Itno lui ait lancé un caillou dans la rue. Le lendemain de cet incident enfantin, une escouade de militaires de la garde présidentielle a débarqué au domicile de cette famille, a embarqué toute la famille, direction Koro Toro. Ça fait un an qu’ils y croupissent. » Selon un autre gardien de prison, également transfuge de Koro Toro, « Les conditions de vie des prisonniers de Koro Toro sont abominables. Les détenus y meurent par dizaines chaque mois dans des circonstances hallucinantes, et notamment de maladies pulmonaires, d’inanition, de froid, et par manque de soins pour ceux qui sont malades. Là dedans, vous trouverez des êtres faméliques, réduits à un état semi squelettique. Je ne pouvais plus supporter de voir et de vivre cela. J’en suis parti avec la détermination de témoigner un jour sur tout ce que j’ai vu là dedans. » « Quant au personnel de cette prison, continue le gardien de prison, ce sont de véritables démons triés sur le volet parmi les plus fous de Deby. De véritables monstres sans aucune pitié pour ces prisonniers qui, en réalité, n’ont rien fait, ou presque. » Face à cette horreur qui a fini par être découverte, plusieurs ONG Tchadiennes de protection de droits de l’homme ont multiplié les cris d’alerte, mais à ce jour, peu est fait afin que l’opinion internationale s’émeuve même seulement du sort de ces malheureux qui, comme sous le régime nazi d’Hitler, sont parqués et traités comme des bêtes. Et au vu et au su de beaucoup. La Rédaction de Tchadvision [ EDIT (Mic à titre de validation au CMAQ) |
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