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La solidarité se renforce dans le conflit du NickelAnonyme, Mercredi, Août 12, 2009 - 10:26
IWW-Montréal
La grève des mineurs canadiens de l’United Steelworkers (USW) contre la compagnie brésilienne Vale-Inco a gagné en intensité le 1er août lorsque 450 mineurs de Voisey’s Bay, dans les provinces orientales du Labrador et de Terre-Neuve ont débrayé. Ces mineurs de nickel, de cuivre et de cobalt rejoignent ainsi leurs 3.500 collègues mineurs et fondeurs de nickel de l’Ontario en grève depuis le 13 juillet. Les sections locales 6500 et 6200 de l’USW, à Sudbury et Port Colborne, résistent aux agressions contre leurs normes de travail lancées par Vale, avec notamment de fortes réductions des pensions, des primes de productivité, des liaisons à l’index des prix, et un recours accru à la sous-traitance qui constitue une menace grave pour la sécurité de l’emploi. Les mêmes concessions sont réclamées à la section 9508 de Voisey’s Bay sous la forme d’une convention autonome. Visitez le site Internet de la grève pour en savoir plus. Bien qu’il n’y ait pas eu de pourparlers officiels, l’USW et Vale-Inco Ontario ont conclu, il y a dix jours, un protocole donnant aux délégués syndicaux un droit de regard sur les sous-traitants dans un but de protection de l’action des unités de négociation. Avec la grève en Ontario qui aura un mois cette semaine et les cours mondiaux du nickel qui commencent à augmenter du fait de cette grève, l’USW a lancé une campagne mondiale pour faire pression sur la rentable société Vale pour qu’elle renonce à des exigences qui auraient des conséquences désastreuses pour les mineurs canadiens et leurs communautés. L’USW a très vite mis en action le Vale Union Network, un réseau de 150.000 travailleurs constitué en 2006 par l’”Accord de Sudbury” qui lie les syndicats de CVRD – l’employeur de l’époque – du Brésil, du Canada, d’Indonésie, du Mozambique et de Nouvelle-Calédonie. Le réseau s’est étendu entre-temps et, depuis le début de la grève au Canada, des syndicats de mineurs et autres d’Australie, d’Allemagne, du Pérou, de Suède, d’Afrique du Sud et d’autres pays ont répondu à l’appel. L’Accord de Sudbury énonce six grandes priorités, parmi lesquelles des conventions collectives plus contraignantes, une capitalisation de l’entreprise pour assurer la sécurité d’emploi des mineurs et l’élimination de l’externalisation et du travail contractuel. Dans le pays du siège du groupe, la fédération syndicale brésilienne Central Única dos Trabalhadores (CUT) a réaffirmé son soutien à l’accord en publiant un communiqué en termes vifs qui condamne le comportement de Vale en tant qu’employeur. “Dans la crise financière internationale actuelle, il n’y a pas lieu que les travailleurs paient pour une crise qu’ils n’ont pas provoquée”, a déclaré le Président de la CUT, Artur Henrique da Silva Santos. La CUT, l’USW et tout le Vale Union Network ont décrété le 14 août journée internationale de lutte pour les grévistes canadiens. L’USW a envoyé des équipes de grévistes au Brésil pour y expliquer quels sont les enjeux et les Canadiens se sont montrés convaincants dans leur remise en cause du plan social projeté par Vale. Le Président brésilien Luis Inacio Lula da Silva a aussi dénoncé le comportement social de l’entreprise. Dans un article paru dans la presse, il reproche au P-DG Roger Agnelli le plan d’austérité de Vale en matière d’emploi et d’investissement et menace Vale d’une intervention de la banque publique d’aide à l’investissement et du fonds de pensions public pour lui imposer un meilleur comportement social. Dans le nord de l’Ontario, le sentiment général autour des villes minières de Sudbury et de Timmons est très favorable aux grévistes et tout le monde pense, comme l’a dit le négociateur en chef et directeur du District 6 de l’USW, Wayne Fraser, que l’USW et les communautés locales ne vont pas “faire marche arrière” face à un projet de Vale qui bouleverserait la culture sociale de la région. Plusieurs syndicats canadiens ont envoyé des délégations rejoindre les piquets de grève en Ontario. La section locale 598 de Sudbury du Syndicat national de l’automobile TCA, lui-même en conflit avec Xstrata et avec une convention collective arrivant à expiration début 2010, a accompagné les grévistes de l’USW dans une manifestation, le 24 juillet, et versé 5.000 $ canadiens au fonds de grève de l’USW. Un syndicat de fonctionnaires de l’Ontario a aussi rejoint les piquets de grève et versé 2.800 $. Des délégations d’un autre département représentant les travailleurs de Vale-Inco au Canada, la section locale 6166 de Thompson, dans la province du Manitoba, sont arrivées la semaine dernière dans le nord de l’Ontario et ont apporté un soutien fort apprécié. Ce sera ensuite à la section locale 9508 de Voisey’s Bay de l’USW de bénéficier du même élan de solidarité. Quant à l’ICEM, qui avait suivi de près les négociations du printemps dernier, puis les pourparlers élargis en Ontario et au Labrador, entre mai et juillet, par lesquels l’USW s’est efforcé en vain de dissuader Vale de commettre l’irréparable, elle appelle le syndicalisme mondial et l’ensemble de la société civile à s’opposer aux projets de Vale au Canada. Sachant que Vale est largement bénéficiaire et le rôle qu’elle joue avec deux autres grands groupes miniers pour faire grimper les cours du minerai, le Secrétaire général de l’ICEM, Manfred Warda, a dit “Nous exigeons que Vale reprenne les négociations et renonce à ce projet socialement irresponsable de la part d’une entreprise de taille nationale qui fait une entrée agressive sur les marchés miniers mondiaux.” “L’ICEM et la grande famille de ses affiliés de par le monde disent NON à cette agression de Vale contre les conditions de vie des travailleurs canadiens et nous exhortons Vale à tenir les promesses qu’elle a faites sur le plan social lors du rachat d’Inco, en 2006.” Par ailleurs, l’ICEM relève que Vale se prévaut de marges d’exploitation réduites, calculées suivant le bénéfice diminué des impôts et charges d’intérêt. Pour le premier trimestre 2009, les marges d’exploitation ont chuté de 12%. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles les mineurs canadiens ont fixé une limite dans ce conflit en refusant les réductions des dépenses sociales et les rétrocessions conventionnelles. Alors que les marchés commencent à ressentir les effets des grèves au Canada, l’ICEM réaffirme son soutien total aux 4.000 grévistes de Vale-Inco et invite tous les syndicats à apporter leur aide de manière ostensible. Le combat que livrent les sections locales 6500 et 6200 de l’USW de Sudbury et Port Colborne et la section 9508 de Voisey’s Bay marque un jalon dans la crise financière … et plus particulièrement la reprise. La défense des avancées sociales qui protègent les gens est un combat qui mérite, à cette époque surtout, le soutien de tous. Une fois encore, veuillez consulter le site www.fairdealnow.ca pour savoir comment vous pouvez venir en aide.
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