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La grippe porcine au Mexique est une calamité de plus du capitalismeAnonyme, Jeudi, Juin 11, 2009 - 03:16
Un sympathisant du CCI
La grippe porcine au Mexique est une calamité de plus du capitalisme... Sur les sites Internet, de nombreux “arguments” farfelus, mythiques et exagérés ont été mis en avant pour expliquer la pandémie de grippe porcine. Ces arguments et hypothèses ne font qu’exprimer la méfiance et le mécontentement de la population à l’égard des explications officielles affirmant qu’il s’agit d’un “risque naturel” lié aux cycles de vie des virus et au hasard…, ce qui, évidemment n’aide en rien à comprendre ce qui est arrivé. Il n’est pas étonnant non plus que l’appareil de gauche du capital et ses syndicats fassent tout pour cacher le vrai problème de fond en recherchant l’origine de l’épidémie dans les actions perverses d’un individu ou d’un pays, et en affirmant que l’épidémie au Mexique a été créée de façon préméditée par les Etats-Unis, ou encore en laissant entendre qu’il s’agit d’un montage publicitaire destiné à masquer les agissements secrets menés par le gouvernement en vue d’accords commerciaux et financiers... Ce type d’explications, qui peuvent paraître très radicales, ne font que défendre l’idée qu’il pourrait y avoir un capitalisme national “à visage humain” : il suffirait de mettre des limites aux agissements de certains “États prédateurs”, de mettre en place des politiques appropriées ou de se laisser gouverner par des “gens honnêtes” et des “hommes de bonne volonté”... Mais l’origine de cette épidémie ne réside pas dans un “complot”. C’est le résultat du développement même du capitalisme qui est devenu aujourd’hui un système destructeur. La recherche effrénée du profit et une concurrence capitaliste de plus en plus exacerbée, ne conduisent qu’à une exploitation de plus en plus asphyxiante où les conditions de travail et de santé des salariés sont sévèrement affectées ; de plus, avec cette course effrénée à la réduction des coûts de production, la classe dominante utilise des méthodes de plus en plus polluantes et nocives. Et cela se passe aussi bien dans le domaine de la production industrielle que dans celui de l’agriculture et de l’élevage, tant dans les pays hautement industrialisés que dans ceux qui le sont peu (même si dans ces derniers la situation est bien plus dramatique). Par exemple, si l’on examine les conditions d’élevage des animaux de basse-cour et du bétail, on constate une utilisation abusive d’anabolisants et d’antibiotiques (pour accélérer la croissance), un entassement des animaux avec un niveau très élevé de déchets qui sont ensuite jetés sans la moindre prévention, créant ainsi des foyers de haute contamination et de dangerosité. C’est cette forme de production qui a provoqué des pandémies comme celle de la “vache folle” et les différentes variantes de grippes mortelles. Ni le réchauffement de la planète, ni ces épidémies ne sont des “accidents de la nature”. Leur répétition et leur aggravation nous indiquent qu’ils sont le résultat d’un mode de production, celle du capitalisme décadent. A cela, il faut encore ajouter les attaques contre le système de santé et le manque de prévention qui favorisent la propagation des virus. On le voit bien au Mexique quand on constate le démantèlement incessant de l’ISSSTE, de l’IMSS (1) et de leurs centres de santé qui sont pratiquement les seuls auxquels les travailleurs ont accès. Aucune prévention n’existe par ailleurs, ce qui fait que le danger prend des proportions encore plus grandes. Certains rapports font état, depuis 2006, d’études réalisées par le gouvernement mexicain sur le danger d’une épidémie dans le pays. Avait même été évoqué le fait que le virus connu de la “grippe type A” pouvait infecter des oiseaux de basse-cour et des mammifères, muter et attaquer les humains, en aggravant le problème. Des rapports ont été réalisés, des projets ont été dessinés, mais tout est resté lettre morte, sans recevoir le moindre budget. L’apparition de cette épidémie de grippe au Mexique a mis encore plus à nu les conditions précaires dans lesquelles vit la classe ouvrière : les niveaux exacerbés d’exploitation et une misère insupportable sont un terrain favorisant le développement des maladies et la mort prématurée. "Le capitalisme propage l’épidémie et les travailleurs en subissent les conséquences" Des informations journalistiques ont révélé que l’on avait connaissance des effets du virus depuis le 16 avril et que le gouvernement a attendu sept jours pour donner l’alerte. Malgré les chiffres confus et maquillés donnés par le ministre de la Santé sur les malades et les morts, on peut aisément faire le compte : les seules victimes de cette épidémie, ce sont les travailleurs et leurs familles. Ce sont les salariés et leurs familles qui ont été mortellement touchés par ce mal. Ce sont eux qui sont obligés de se traîner d’un hôpital à un autre pour essayer d’être pris en charge médicalement dans des couloirs bondés, sans trouver d’antiviraux et en perdant un temps précieux qui aurait pu les sauver. Tandis que les discours officiels présentaient l’épidémie comme une affaire “sous contrôle”, la population ouvrière subissait cruellement le manque de services médicaux, de médicaments et de mesures de prévention. Ce sont aussi les travailleurs de la santé (médecins et infirmières) qui ont dû affronter des journées exténuantes dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses. C’est la raison pour laquelle des médecins internes de l’INER (Institut national des maladies respiratoires.) ont manifesté le 27 avril pour dénoncer cette situation. La manière dont a été vécue cette épidémie au cours des premières semaines est très significative : le discours de la classe dominante et de son Etat affirmait qu’il s’agissait d’une affaire de “sécurité” exigeant “l’union nationale”. "La campagne de panique : un autre virus contre les travailleurs" Il ne fait aucun doute que la classe dominante, à la mi-avril, a été surprise et paniquée par l’apparition d’un virus mutant contre lequel il n’y a pas de vaccin disponible, ce qui l’a amenée à prendre des décisions précipitées, propageant ainsi la panique au sein de toute la population. Au début, la classe dominante a donc été débordée par la panique, mais assez vite, elle a commencé à utiliser cette même panique contre les travailleurs. Elle a utilisé d’un côté cette campagne comme un moyen pour donner une image d’efficacité et de force protectrice à son gouvernement, en gagnant ainsi de la crédibilité ; d’un autre coté, en propageant la peur, elle a encouragé les attitudes de repli individualiste, en encourageant la population à ne plus sortir, à se calfeutrer chacun confiné dans son logis, elle a créé une atmosphère de suspicion généralisée, où chacun voit chez l’autre un agent possible de contamination, ce qui va à l’encontre de la solidarité qui doit se développer au sein de la classe exploitée. On comprend alors pourquoi le secrétaire d’Etat à la Santé, Córdoba Villalobos, justifie (et par conséquent encourage) les agressions dont des habitants de Mexico (accusés d’être “infectés”) ont été victimes dans d’autres régions du pays. Ce haut fonctionnaire a affirmé que ces agressions ne sont que des expressions naturelles propres à la “condition humaine.” La bourgeoisie redoute le développement de la solidarité entre les travailleurs et elle a été capable d’utiliser cet événement pour l’entraver, en encourageant le chauvinisme et le localisme. C’est cette même idéologie nationaliste et xénophobe que le capital utilise partout (aussi bien en Chine, en Argentine ou à Cuba) pour justifier les contrôles d’entrée et de sortie des frontières. La classe au pouvoir, en déclenchant sa campagne de propagation de la peur, cherche à inoculer à la classe ouvrière un sentiment d’impuissance; elle veut lui faire passer le message selon lequel il faut s’en remettre à ce “grand sauveur” qu’est l’Etat. La seule antidote contre ces campagnes de propagation de la peur, se trouve dans la clarification de la conscience des travailleurs, dans un travail de réflexion qui puisse leur permette, à terme, de comprendre que la seule chose que l’on puisse attendre du capitalisme, c’est toujours plus d’exploitation, de misère, d’épidémies et de morts prématurés. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut comprendre que le capitalisme est devenu une catastrophe sociale pour l’humanité et qu’il faut en finir avec ce système décadent. D’après Revolución mundial, organe de presse du CCI au Mexique 1) Régimes de Sécurité sociale mexicaine, celle des fonctionnaires et celle pour le reste de la population.
CCI
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