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Sur la lutte dans les universités de Caen (UFR)...Anonyme, Lundi, Mai 11, 2009 - 11:42
Un sympathisant du CCI
Sur la lutte dans les universités de Caen (UFR)... Nous publions ci-dessous le courrier d’un lecteur qui décrit le déroulement, depuis plusieurs mois, de la lutte dans les universités de Caen (UFR) et notre très brève réponse. "Grève à l’université de Caen : les syndicats sabotent la combativité des travailleurs et des étudiants" En dépit de ce qui semble désormais compter parmi nos défaites, nonobstant les éternelles agitations de quelques jusqu’au-boutistes et des inutiles négociations syndicales, le mouvement débuté autour de l’université de Caen en réaction au projet de réforme de l’enseignement supérieur est riche d’expériences à méditer. C’est d’abord une volonté d’agir de manière efficace qui s’est exprimée dès le début de la mobilisation. Outre le nombre important de manifestants dans les rues, tirant sans doute les leçons de la lutte contre le CPE, l’assemblée générale de l’université, où se réunissaient les enseignants, le personnel d’entretien et les étudiants, s’est immédiatement prononcée en faveur de l’ouverture de ses portes à tous, malgré la vive opposition des syndicats d’étudiants. C’est dans cet esprit d’unité et d’extension, que beaucoup ont participé, le 29 janvier, à la journée de manifestation-balade interprofessionnelle organisée par les centrales syndicales nationales. Le soir, une assemblée regroupant officiellement l’ensemble des travailleurs en lutte de l’éducation se tenait dans les locaux de l’université. Cet événement devait finalement marquer l’apogée du mouvement à Caen et les prémices de son essoufflement. "Notre réponse" Nous tenons tout d’abord à saluer ce courrier. Ce témoignage apporte non seulement des éléments concrets sur le déroulement de la lutte dans les universités de Caen mais aussi et surtout des éléments de réflexion valables pour la lutte de classe en général, à Caen, en France comme partout dans le monde. Le camarade met en effet très bien en lumière : • La nécessité pour toute lutte ouvrière de s’ouvrir aux autres secteurs (aux autres universités, aux entreprises voisines, aux retraités, aux chômeurs…), de s’étendre, de développer un sentiment de solidarité pour se serrer les coudes dans le combat… • Le rôle des assemblées générales, véritables poumons de la lutte quand elles sont ouvertes et souveraines. Les AG peuvent et doivent permettre aux grévistes de prendre en main leur lutte, de décider eux-mêmes des revendications et des moyens d’action à la suite de discussions vraiment collectives. • Le rôle réel des syndicats. Il est ici très clair que les syndicats ont tout fait pour étouffer la lutte, diviser, pousser aux actions stériles et, surtout, déposséder les grévistes de LEUR lutte en noyautant les AG. Depuis plusieurs mois maintenant, partout en France, les syndicats étudiants et enseignants sont effectivement à la manœuvre pour épuiser ce secteur très combatif en lui faisant mener un très long mouvement tout en l’isolant du reste de la classe ! • Enfin, la conclusion du camarade nous semble des plus intéressantes. En effet, face au noyautage syndical de la lutte, un petit groupe sur Caen, dont notre lecteur fait partie, semble avoir su éviter le piège des actions “coup de poing”, minoritaires et stériles et a préféré se réunir pour discuter, réfléchir collectivement. Ce type de cercle de discussion est un élément très important pour le développement de la conscience de classe. Récemment d’ailleurs, un autre cercle de discussion s’est créé à Toulouse (1). Au cours de chaque lutte, des liens se créent au fil des manifestations, des discussions dans les AG… Il y a alors souvent une certaine effervescence de la réflexion sur les questions “comment lutter ?”, “de quoi l’avenir sera-t-il fait ?”… Mais quand la lutte s’éteint, le plus souvent, l’atomisation reprend le dessus. Chaque gréviste, manifestant, repart dans son coin, seul face à ses questions. Les cercles de discussion sont justement un moyen d’éviter ce repli et de poursuivre les débats. Constitués d’un noyau dur d’éléments, ils doivent être ouverts à toutes personnes sincèrement intéressées par la réflexion. Et, comme cela semble être le cas avec ce cercle de discussion de Caen, les questions abordées ne doivent pas porter seulement sur les leçons à tirer de la lutte qui vient de se mener (même si c’est souvent la première question posée et qu’elle est très importante afin de préparer les luttes futures), mais aussi traiter des sujets plus larges sur le système d’exploitation, d’ordre théorique, historique… selon les préoccupations des participants. Nous saluons donc vivement cette initiative et la naissance de ce nouveau cercle. Isabelle - Courant Communiste International 1) Lire notre article “Salut au “Comité Communiste de Réflexion” de Toulouse ”.
CCI
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