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Pour un contingent anti-capitaliste le 26 mars

cac-uqam, Vendredi, Mars 20, 2009 - 13:10

comité anti-capitaliste UQAM

Voici le texte du tract distribué par le Comité Anti-Capitaliste UQAM en ce qui concerne la manifestation du 26 mars de l’ASSÉ. Rejoigniez nous sous la bannière du CAC-UQAM !

Manifestation contre la privatisation des services sociaux

Jeudi 26 mars à 14h30 au Parc Émilie-Gamelin (Métro Bérri-UQAM)

Le Comité Anti-Capitaliste UQÀM vous invite à participer au contingent anticapitaliste de la manifestation du 26 mars organisée par l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante. Pour plus d’informations sur cette manifestation, consultez le site web : asse-solidarite.qc.ca

Le Comité Anti-Capitaliste UQÀM vous invite à participer au contingent anticapitaliste de la manifestation du 26 mars organisée par l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante. Pour plus d’informations sur cette manifestation, consultez le site web : asse-solidarite.qc.ca

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«La mauvaise gestion et le sous financement servent d’alibi au gouvernement afin d’offrir plus de pouvoir aux entreprises privées dans nos programmes sociaux. Ces entreprises, avides de profit, offrent des produits et services dont l’accessibilité et la qualité sont souvent inférieures à celles offertes par le système public, tout en offrant des conditions de travail peu enviables à leurs employé-e-s.[...] Nous dénonçons les intérêts et la logique du privé dans les institutions publiques. Pour lutter contre cette ingérence du privé, nous revendiquons un investissement public massif dans les services publics, mais aussi que soit rétablie la primauté de l’être humain sur les profits. Il faut expulser l’entreprise privée des instances décisionnelles, établir un processus démocratique participatif et prendre en main notre destin collectif.» (manifeste «Pour un système public, libérons-nous du privé!» de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante)

L’ASSÉ (Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante) n’a pas tort. L’entreprise privée, dans le mode de production capitaliste, n’a qu’un intérêt : faire des profits. Dès lors, comment lui faire confiance pour la gestion des services dits publics? D’autant que la crise économique – qui n’a été ni prévue, ni prévenue par les financiers et gestionnaires bien-pensants – montre que l’entreprise privée est faillible.

On ne peut pas prétendre sérieusement que le privé a une gestion exemplaire quand les plus grandes banques, les plus grandes compagnies d’assurances et les plus grands constructeurs automobiles sont en train de faire faillite. Pourquoi alors cette ferveur de l’État et de ses représentant-e-s à défendre la présence croissante du privé dans les services publics? Pour le comprendre, il faut aller plus loin que le discours convenu des syndicats sur la privatisation des services sociaux, sur les partenariats public-privé (P.P.P.) et le néolibéralisme.

L’État capitaliste

L’État providence est un mythe. L’État n’est ni neutre, ni démocratique; il ne veille pas à l’intérêt général, mais bien à l’intérêt de la classe dominante. Dans le mode de production capitaliste, l’État est capitaliste. Il n’est pas au service du peuple; il sert le capital et la classe qui en profite, la bourgeoisie. Ses représentante- s sont des capitalistes notoires : pensons à Paul Martin, qui a modifié la loi concernant l’évasion fiscale alors qu’il occupait le poste de ministre des Finances… de telle sorte qu’il puisse échapper à l’impôt en enregistrant sa compagnie, la Canada Steamship Lines, dans les paradis fiscaux; à Philippe Couillard qui, à titre de partenaire du Fonds d’investissement PCP en santé, fait la promotion des partenariats public-privé en santé; ou encore à Frank Zampino, aujourd’hui chef de la direction au sein de la firme génie-conseil Dessau – firme qui avait obtenu un contrat de 350 millions, le plus gros contrat jamais consenti par la Ville, alors que F. Zampino était lui-même président du comité exécutif de Montréal.

C’est par la lutte que nous avons pu obtenir des concessions, les fameux «acquis sociaux». Le prolétariat a dû perturber l’ordre social pour acquérir un système de santé public, universel et gratuit et pour acquérir un système d’éducation accessible. Le modèle social québécois s’est érigé grâce aux immenses mobilisations qui eurent lieu durant la période que l’on nomme ironiquement la Révolution tranquille.

C’est aussi par convenance que ces changements ont pu prendre place. L’interventionnisme massif de l’État dans l’économie est apparu dans une période où le capitalisme avait structurellement besoin de ce support pour survivre. Les infrastructures publiques obtenues par les luttes pouvaient alors être compatibles avec l’objectif de profit: l’éducation publique, par exemple, permettait aux capitalistes d’engager une main d’œuvre plus qualifiée.

Il n’y a d’acquis que par la lutte

Mais ce n’est pas un hasard si nos acquis sociaux sont aujourd’hui remis en cause. Les mouvements sociaux ne sont plus combatifs; la plupart ne luttent plus pour perturber, voire renverser l’ordre social, mais simplement pour s’y incorporer correctement. Ils ont été assimilés par l’État et par le capitalisme. Certaines centrales syndicales comme la FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) produisent une élite bureaucratique qui copine avec la classe dominante; certaines gèrent des fonds de «solidarité»… et investissent dans des entreprises privées pour en maximiser les profits. Les intérêts des travailleurs et travailleurs sont-ils vraiment défendus? Non. Et ce n’est pas le fameux « néolibéralisme » qui est responsable de cette dérive, c’est le capitalisme, tout simplement.

De la nécessité de s’opposer au capitalisme

La manifestation du 26 mars contre la privatisation des services sociaux est pertinente, certes. Mais si nous voulons vraiment changer quelque chose, il faut s’attaquer à la racine du problème. C’està- dire être radical. Anticapitaliste. C’est pourquoi l’on propose quelques petits ajouts au manifeste de l’ASSÉ: La mauvaise gestion et le sous financement servent d’alibi à l’État et au capital pour renforcer leur mainmise sur nos vies par l’intermédiaire des entreprises privées. Ce n’est pas seulement de l’accessibilité et de la qualité des services publics dont il s’agit; il s’agit du pouvoir de l’État et du capital à faire un monde à son image, à nous assimiler. Nous dénonçons les intérêts et la logique du privé dans les institutions publiques, mais nous soutenons que ces mêmes institutions seront fragiles, vulnérables, tout aussi longtemps que nous nous acharnerons à survivre et à nous incorporer au mode de production capitaliste. Pour lutter contre les ingérences du privé, nous revendiquons la fin de la société capitaliste-marchande de sorte que soit rétablie la primauté de l’être humain sur les profits. Il faut détruire l’entreprise privée, prendre en main les instances décisionnelles, établir un véritable processus démocratique participatif et prendre en main notre destin.

Les conditions ne sont pas réunies pour renverser le capitalisme; nous en convenons. Cependant, il est primordial de mettre de l’avant cet objectif dès maintenant. L’opposition au capitalisme doit devenir «mainstream» afin d’accéder à un seuil révolutionnaire, et l’opposition au capitalisme ne deviendra «mainstream» que si l’on se manifeste en tant qu’anticapitalistes.

En ce sens, une lutte comme celle des étudiant-e-s est juste car, tout en permettant la défense ou le gain de certaines conditions, les mobilisations qu’elle entraîne mènent à radicaliser ceux et celles qui y participent. Seulement, tout comme l’accumulation des gains ne menace pas en soi le capitalisme, la multiplication des luttes n’est pas synonyme de lutte révolutionnaire. Dans les deux cas, une rupture qualitative est nécessaire : d’un côté, abattre le capitalisme et de l’autre, mettre de l’avant le discours anticapitaliste. La mise en pratique du discours ou le discours sur la pratique pose donc comme nécessité de sortir des cadres établis par le corporatisme, d’unir les différentes luttes en leur faisant faire un bond qualitatif pour les mettre sur le terrain de la lutte révolutionnaire.

Le Comité Anti-Capitaliste UQÀM (CACUQAM) appelle donc à participer à la manifestation du 26 mars sur une base révolutionnaire en joignant le contingent anticapitaliste. Aussi, il invite à la formation de comités semblables sur l’ensemble des campus. Pour assurer la diffusion du discours et sa mise en pratique, le CAC mise sur l’organisation des étudiant-e-s sur une base révolutionnaire.

C’est aussi dans cette optique que nous mènerons dans le mouvement étudiant, dès l’automne prochain, une campagne sur la nécessité d’un changement de stratégie s’opérant au travers du passage de la grève économique-corporatiste à la grève politique. La crise économique actuelle, considérée comme crise du capitalisme, est la pierre angulaire de cette transition.

L’articulation des luttes visant des gains immédiats avec la lutte révolutionnaire se facilite, car l’ensemble du prolétariat, y compris sa faction étudiante, est gravement touché. Ce qui doit être visé, ce sont des luttes radicales tendant à l’unité de la classe exploitée, seule capable d’abattre le capitalisme. Il faut donc, plus que jamais, mettre de l’avant une critique radicale et multiplier nos fronts de lutte afin d’un jour dépasser le cadre du capitalisme, du patriarcat et de la domination sous ses diverses formes.



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