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Célébrons la vision artistique du COPBAnonyme, Mercredi, Mars 18, 2009 - 21:54 J’ai beaucoup apprécié le travail fourni part le COPB autour de l’assassinat de Freddy Villanueva et d’une façon générale, l’information et la sensibilisation sur les meurtres commis par le SVPM et l’impunité des flics. J’avais aussi particulièrement estimé le fait que, contrairement aux années précédentes, il n’y ait eu aucune arrestation en 2008 pour la manifestation annuelle, si mes souvenirs sont bons. Plus de 200 arrestations cette année dans un temps record ! Je suis certain que le SVPM doit être comblé de remettre à jour ses fichiers. Après cette magnifique manifestation-spectacle particulièrement réussie, vous laissez derrière vous une sorte d’inquiétude et de désolation, un climat orageux qu’il faut éclaircir au plus vite. Croyez-vous que ce soit habile ? Un peu partout, lorsqu’on organise une manifestation contre la brutalité policière, on sait que la brutalité va toujours être au rendez-vous. C’est l’occasion pour les forces de police de régler leurs comptes, d’avoir en face d’eux leurs ennemis et de les traiter en conséquence. Il semble qu’une des premières questions que devraient alors se poser systématiquement les organisateurs de la manifestation consisterait précisément à penser à comment éviter toutes arrestations, à protéger les manifestants de toutes provocations y compris avec un cordon de sécurité, et à mobiliser la manifestation avec tracts, mots d’ordre, discours au contenu expressif, éventuellement rendez-vous secondaires, etc., toutes choses qui pourraient faire liens avec la population qui, comme c’était le cas ce dimanche sur le Plateau, n’était pas du tout hostile. Au contraire, ces arrestations se sont produites dans des conditions indignes de tout bon stratège militant, social, voire libertaire. Votre communiqué accuse les flics de comportements brutaux et barbares, mais à aucun moment vous ne remettez en cause votre sens de l’organisation, vos pratiques militantes ou votre perspicacité politique. Si les flics ont fait plus que leur boulot, il paraît que, dans ce cas, vous n’avez pas su faire le votre. Un peu d’anticipation ne nuit pas, une certaine lucidité est souhaitable lorsqu’on se préoccupe de social. Mais militer c’est aussi être capable d’autocritique. Or, manifestement vous refusez de considérer votre part de responsabilités dans l’impréparation de cette manifestation, dans le chaos des arrestations qui a suivi. Tenter d’éteindre les feux sur le parcours comme vous affirmez l’avoir fait, ce dont on ne doute pas, semble de toute façon un peu léger et ne suffit pas à vous dégager de toutes critiques. C’EST AVANT QU’IL FALLAIT PENSER ET NON PENDANT EN PARANT AU PLUS PRESSÉ DANS LE COURS DE L’ACTION. Cette manifestation s’est tenue un peu comme si rien n’y avait été pensé, laissant les gens et surtout les jeunes invités à cette manifestation sans défenses, sans limites d’actions et maintenant sans soutien juridique. Vues les circonstances, il n’est pas inutile de penser que la répétition aveugle de cette manifestation annuelle devrait être sérieusement remise en cause compte tenue de son résultat lamentable. Cette répétition est un faux choix. Il existe bien d’autres moyens de sensibiliser la population à la violence policière. Les quelques 47 personnes tuées en quelques années comptabilisées par Popovic méritent mieux que des manifs aussi peu créatives et au résultat aussi lamentable ! La crédibilité du COPB auprès de la population, la confiance des jeunes et des moins jeunes dans ces capacités deviennent hors d’atteinte. Alors que les gens appelés à manifester attendaient un signe, un mot d’ordre, un itinéraire praticable, et comptaient sur vous, vous les enterrez dans un piège sans issues comme le fut ce dimanche, la place du métro Mont Royal, une place cernée de flics avec une tension et une envie d’en découdre de la part des flics, telles, que même les journalistes de la Presse en ont tremblé dans leurs culottes. Sans mots d’ordre, sans itinéraire, sans éloquence, livrée à elle-même, enfermée dans une souricière, choquée par l’arsenal répressif, laisser une foule dans ces conditions sans buts évidents relève de la pure niaiserie. Il n’est pas étonnant que quelques jeunes parmi elle, cèdent à l’envie d’en découdre. La première provocation policière est la bonne, peut-être aidée par des flics infiltrés qui accélèrent alors les choses. L’annonce de l’illégalité de la manifestation, la présence massive et particulièrement provocante des flics, se sont additionnées à l’immaturité et à l’inconséquence des organisateurs. Je ne crois pas, dans ces conditions, que vous puissiez détourner la tête en vous félicitant d’un succès fantomatique, ou en vous indignant d’une répression sauvage, sous prétexte que vous n’êtes pas responsables de la casse, des arrestations, etc. Même si cela est difficile à entendre, vous êtes les seuls et uniques responsables de cette perte d’énergie grandissante qu’est cette manifestation-spectacle et de l’inutilité des arrestations. Votre incohérence, en tant que groupe ayant appelé à cette manifestation, à l’organiser, à la canaliser, ou même à l’annuler se solde par la performance du nombre d’arrestations. Son seul mérite aura été de montrer jusqu’où le SVPM peut aller en toute impunité, qui plus est dans un climat d’affrontements social qui rappelle en effet un climat de guerre, un climat de guerre à sens unique, la force étant ici totalement disproportionnée, situation que vous n’avez même pas, encore une fois, anticipée, alors que l’ensemble des médias prédisait l’affrontement. Je vous rappelle que, année après année, les arrestations touchent toujours des jeunes de la rue, des squeegees, de très jeunes gars et filles de banlieues, des jeunes sans travail et sans conscience politique autre que leur révolte, qui viennent là pour casser du flic ou des vitrines, sans se rendre compte du piège manifeste où ils tombent. On les comprend d’exprimer ce qu’il ressente ! Mais si on les comprend, il n’y a aucune raison d’en faire un holocauste, de présider à leur arrestation, de leur faire constituer un dossier criminel, de les envoyer se faire condamner au civil à des remboursements qu’ils ne pourront jamais payer et de les maintenir ainsi emprisonnés de longs mois dans les prisons québécoises. titusdenfer
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