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Habemus papam in AfricaAnonyme, Lundi, Mars 16, 2009 - 19:39 L'Église catholique vit avec un grand sens de l'histoire. Le Cameroun, reçoit ce 19 mars 2009 Benoît XVI, le pays qui a donné naissance à Paul Biya, a une longue histoire de souffrance, d'humiliation et même d'annihilation. L’église a joué un rôle trouble dans les luttes des indépendances dans les années 50. Il n'est pas étonnant que le pape allemand ait eu une grande sensibilité pour les gens opprimés et un amour particulier pour l'Afrique, le continent oublié. Plus que la plupart des visiteurs en Afrique, il est particulièrement conscient des siècles d'esclavage et de colonisation qui ont traumatisé l'âme de l'Afrique. Qu’adviendra-t-il de ce nouveau pape, alors que son prédécesseur, pendant sa visite au Sénégal en 1992, à l'ancien centre d'esclavage de l'île de Gorée, ce sanctuaire africain de la souffrance noire, il avait demandé pardon pour "les aberrations horribles de ceux qui avaient réduit en esclavage leurs frères et sœurs que l'Évangile avait destinés à la liberté" ? Ecclesia in liberta « L’église dans la Liberté » Il faut aujourd’hui convaincre les africains que seulement le Christ et son Evangile libérateur peuvent guérir les blessures de l'histoire, restaurer au peuple africain un sens de dignité et d'identité, de même qu'un orgueil légitime pour sa culture, nonobstant, endiguer les guerres et la corruption qui minent ce continent. Il lui appartient de faire que l'Afrique retrouve sa véritable place dans la famille humaine. A l'occasion d’une des visites de Jean Paul II en 1995, le journal italien La Stampa donnait le commentaire suivant: "Après la chute du mur de Berlin, le pape semble déterminé à détruire un autre mur, celui du silence et de l'oubli… le mur qui sépare l'Afrique du reste du monde, l'indifférence des pays de l'Ouest face au rôle qu'ils ont joué dans la destruction du continent entier." Benoit XVI sait pourtant, qu'en dépit d'une histoire d'oppression et d'exploitation aux mains d'un Ouest chrétien, les semences de l'Évangile ont trouvé en Afrique une terre fertile. Il est convaincu que l'Église africaine avec sa vitalité et son dynamisme peut fournir une contribution majeure à la mission de l'Église. Le pape a souvent été critiqué pour être conservateur. Et pourtant, il sait que l'Église devait laisser tomber son masque occidental pour s'enraciner dans les différentes cultures du monde. Inpendere Vero « Dépendre de la Vérité » De façon évidente, quelque chose avait manqué dans la façon qu'avaient eue les missionnaires d'apporter l'Évangile en Afrique. Le synode identifia deux domaines dans lesquels l'évangélisation n'avait pas réussi. Il n'y avait pas eu de véritable dialogue avec les cultures et les religions africaines. Dans l'esprit et le cœur de la plupart des chrétiens africains, les rituels et les pratiques traditionnels avaient continué à côtoyer les croyances chrétiennes. L'étonnant abus de pouvoir, à la fois des régimes coloniaux comme de ceux qui les avaient suivis, démontrèrent combien peu les réalités politiques et économiques avaient été transformées par la vision évangélique. Les pères du synode identifièrent l'inculturation, la justice et la paix comme des éléments de la mission d'aujourd'hui. Urbi et Orbi Contre les tentations de découragement et de fatalisme, "L'Église a le devoir… de renforcer chez tous les Africains, une espérance de libération authentique" Selon Jean-Paul II. Il incita les Églises à s'engager dans la lutte pour la démocratie, pour la dignité et les droits humains, pour la réconciliation. A temps et à contretemps, il continua à rappeler au reste du monde sa responsabilité face aux problèmes de l'Afrique et son devoir de soutenir le continent dans sa lutte contre la pauvreté et sa mise en marche du développement humain. Face aux effets désastreux des politiques commerciales néolibérales sur les économies africaines, aujourd'hui encore, les paroles du pape et ses appels urgents demeurent d'actualité. Est-ce que l'Église a passé le message ou a-t-elle simplement remisé le document sur les étagères? La réponse varie d'un pays à l'autre, d'une paroisse à l'autre. Pour réaliser combien le pape Jean-Paul II avait gagné les cœurs des Africains - aussi bien chrétiens, musulmans, qu'adeptes de la religion traditionnelle - il suffit de voir comment ils sont demeurés rivés à leurs écrans de télévision le jour des funérailles pour un dernier au revoir à l'homme qui avait toujours su défendre la dignité de chaque être humain, leur donnant un rayon d'espérance. Benoît XVI va –t-il donner l’hostie libératrice au peuple camerounais en particulier et africain en général ce 19 mars 2009 ? Aimé Mathurin Moussy
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