Ceci est le récit de ce que j’ai vu en tant que citoyen, qui ne participait pas à la manifestation, mais qui l’observait. Je suis un étudiant de 18 ans. C'était la première fois que j'assistais à ce genre de manifestation.
J’avais entendu parler de la manifestation du Collectif Opposé à la Brutalité Policière grâce à différents médias alternatifs et dans des médias de masse, où il était rapporté qu’il y aurait de la casse. Je n’étais pas certain d’y aller au départ. Un peu plus tôt dans la même journée, j’avais une action pour l’Aide Financière aux Études. À la fin de notre action, nous étions plusieurs à nous demander si nous allions observer la manifestation de COBP, intrigués par la tournure qu’elle prendrait. Finalement, nous décidâmes d’y aller. Nous partîmes donc du carré Square Victoria pour prendre le métro afin de se rendre à la station Mont-Royal. Après que chacun ait payé son billet, nous arrivâmes sur la rame et nous constatâmes que le métro était hors service en raison d’un «problème technique». Nous quittâmes donc la station pour nous diriger au lieu de la manifestation. En nous rendant, nous constatâmes que le service d’autobus était également interrompu, du moins pour le trajet que nous aurions dû suivre. En se rapprochant de la manifestation, la présence policière était de plus en plus évidente. La rue que nous prîmes pour se rendre était fermée. Deux des personnes de notre groupe, composé de sept membres, en voyant le déploiement policier prirent peur et décidèrent de quitter. Ils voulurent s’informer à la police pour savoir comment se rendre à un métro fonctionnel, mais se firent indiquer par les policiers eux-mêmes de ne pas les approcher. Nous étions à plus de 20 mètres des policiers. Nous reculâmes et nous prîmes une rue transversale pour se rapprocher de la manifestation.
Nous réussîmes à nous approcher assez de la manifestation pour voir les détachements policiers et certains manifestants, tout près du métro Mont-Royal. Je me faufilai jusqu’aux policiers qui empêchaient les gens d’approcher. Je vis qu’ils empêchaient aussi les gens de sortir de la manifestation. Je demandai à un policier si l’état d’émeute était déclaré et il me répondit que non. Puis, une dame de plus de 60 ans, toute petite, avec l’œil en sang, s’avança et demanda au policiers ce qu’ils allaient faire pour cela. Elle expliqua que des policiers lui avaient fait cela. La réponse de l’agent fut la suivante : « La prochaine fois que des policiers approchent, éloignez-vous madame». Une dizaine de minutes plus tard, la police ainsi que celle montée chargèrent.
Nous pûmes ainsi avancer jusqu’au métro Mont-Royal. Nous restâmes là une quinzaine de minutes. Ce que je vis à ce moment me convainquit de la nécessité d’une manifestation contre la brutalité policière. Un jeune homme d’à peu près 16 ans se tenait sur la place sans bouger lorsque des policiers approchèrent et se mirent à le pousser sans raison. À ma grande surprise, le jeune adolescent se laissa pousser. Il gardait son sang froid et ne répliquait pas. Puis, un des policiers se mit à lui donner des coups de matraque sur les cotés. Le jeune commença à s’éloigner du policier. Deux autres policiers vinrent attraper le jeune alors que leur collègue continuait de frapper le jeune sans raison, sous le regard d’une bonne douzaine de policiers. Les policiers tentèrent de faire trébucher le jeune. Ils lui passèrent les menottes et l’amenèrent. À aucun moment, l’adolescent ne résista à son arrestation. Je ne comprends toujours pas le comportement des policiers. Était-ce dû à la manière dont il était habillé? Sa couleur de peau? Après avoir assisté à cet acte de violence parfaitement gratuit, nous assistâmes à un détachement policier d’une bonne trentaine d’agents qui passèrent devant nous. Nous décidâmes ensuite de prendre le métro pour retourner chez nous, sur la rive sud. À notre entré, nous virent que des policiers se tenaient en haut des marches, nous obligeant à passer tout près d’eux pour descendre.
Ce que j’ai vu cette journée m’a convaincu de la démesure des pouvoirs policiers. En tant que citoyens, nous avons à nous inquiéter. L’instauration d’un État policier n’est pas impossible et elle pourrait être mise en place beaucoup plus rapidement que ce qui est pensé en général. Je serai à la manifestation l’an prochain, j’en suis maintenant certain.
Je suis heureux ce soir de lire ton récit. C'est toujours agréable de lire une personne honnête qui décide d'assumer que nous sommes responsables (EDIT: assumer son devoir humain face à notre société).
Je ne suis pas convaincu par cette manifestation annuelle —quoique les policier-ières et leur «ministre de la Justice» font annuellement preuve d'une stupidité incroyable en faisant exprès pour démontrer leur force physique (c'est débile non!)—, mais je suis convaincu que nous, les gens du Québec, devons détruire radicalement et à tout jamais ce système de déontologie policière.
Cette déontologie policière, qui laisse sans justice des abus et des crimes commis par des policier-ières, doit être bannie et remplacée par des poursuites judiciaires. Ce ne sera pas parfait alors non plus: il y aura encore des abus, sans compter qu'il y aura peut-être des juges injustes et biaisés, mais cela sera un pas énorme que de se débarrasser de l'impunité.
Il me semble, en toute logique, que si j'étais un juge je serais particulièrement sévère envers les policier-ières qui ne savent pas vivre.
Honnêtement, les articles et éditoriaux de La Presse ce 16 mars sont vraiment intéressants. L'article principal, par Martin Croteau, était plus factuel que les articles habituels des médias commerciaux. Aussi, l'éditorial de Nathalie Collard donne des informations importantes (ex: l'enquête sur les agitateurs policiers lors du Sommet de Montebello) et je dois dire que ses impressions me semblent très pertinentes ici.
Je n'en reviens pas de louanger La Presse, mais faut encourager les journalistes lorsqu'ils/elles rapportent avec courage les faits.
Je dois dire que l'éditorial "Manifestation stérile" de Mme Nathalie Collard contenait une grossière erreur factuelle. Il est en effet tout à fait faux d'écrire, comme elle l'a fait, que "10 plaintes contre la Sûreté du Québec et 15 contre le SPVM" ont été enregistrés en 2007/2008.
Ainsi, selon le Rapport annuel de gestion 2007-2008 du Commissaire à la déontologie policière, un total de 1 459 plaintes ont été déposées en déontologie policière. On apprend à la page 15 dudit rapport que 40,7 % des plaintes visaient des membres du SPVM et 22,9 % des membres de la SQ, ce qui correspond à environ 500 plaintes contre des membres du SPVM et environ 300 plaintes contre des membres de la SQ.
J'ai d'ailleurs communiqué avec Mme Collard pour lui signaler cette erreur, mais malheureusement rien ne me permet de croire que les correctifs ont été apportés.
En ce qui concerne la déontologie policière, bien que les défauts et lacunes de ce système apparaissent évidents, je crois néanmoins qu'il est primordial d'inciter les victimes à porter plainte. Je m'adresse en particulier aux manifestants ou même aux passants qui ont été brutalisés ou ont été témoins d'abus policiers en tous genre dimanche dernier.
Et pour ceux qui croient que c'est jamais possible de gagner contre les flics en cour, j'aimerais souligner qu'il y a quelques années, le comité de déontologie avait donné raison à une manifestante qui avait portée plainte contre l'agent Yves Dubé qui lui avait donné un coup de matraque à la tête à la manifestation de la Journée internationale contre la brutalité policière du 15 mars 2002. Voici un lien pour lire la décision :
La décision du comité de déontologie a évidemment été portée en appel par le policier fautif. Or, surprise ! La cour du Québec a refusée d'annuler le verdict de culpabilité rendu à l'égard du policier.
La déontologie policière, ça change pas le monde sauf que... ne pas porter plainte contre les flics ne fait qu'encourager la répétition des abus de pouvoir policier.
Ma réaction est très mitigé et je dois dire que même après plusieurs évènements, j'ai peine à me faire une idée complète, claire sur toute la question.
En ce qui me concerne, je crois que le sujet est très complexe et qu'il sera très difficile de le traiter comme il se doit...si même cela est réellement possible.
Je me rappelle mon expérience du sommet de Qc où j'ai assité et vu comment ça se passait; j'ai vu des gens arrêtés, des gens recevoir des balles de plastique, des gens gazés, étouffés. J'ai vu aussi les policiers charger le groupe sans justification valable, du moins d'où j'étais dans le moment et même par la suite.
Par contre, je crois que nous sommes d'accord qu'il doit y avoir un encadrement dans ce genre de situations, imaginez vous une manifestation d'envergure sans forces de l'ordre ? Sommes nous certains qu'il n'y aurait pas de perte de contrôle, d'évènements malheureux ?
La question est: Quelle est la solution ? Est ce que nous sommes une masse critique suffisante pour réellement prendre action et changer les choses ? Est ce que cette manifestation et ses résultats sont effectivement ce qui est recherché ? Est ce bon pour la cause ?
Quel est le vrai combat de fond ?
Je tenterais ici une réponse...depuis des années que je me pose la question et que j'y réfléchie et il est clair pour moi qu'une grande majorité de nos problèmes pourraient trouver sinon une solution du moins une base d'avancement dans un système déducation réellement réformé où les jeunes apprendraient à réfléchir par eux même, où on y enseignerait la pensée critique, où l'permettrait aux jeunes de vraiment pouvoir s'épanouir et trouver leur place dans ce monde. Ce n'est pas le cas en ce moment, nous formons de bons citoyens obéissants, nous formons des consommateurs, des gens qui suivent la route déjà tracée...
Mais je ramène mon questionnement; quel est le vrai combat ? Quelles sont les actions concrètes et efficaces possibles ?
Merci sincèrement pour cette info : quand j'ai lu 10/5 plaintes pour 2007/2008, ça sonnait impossible. Je me suis dis : tiens, c'est peut-être que pratiquement personne ne veut perdre son temps à porter plainte à la déontologie policière.
Anger
in the street
200 arrested; Vegetables, rocks fly in annual protest against police brutality
By MONIQUE BEAUDIN and MAX HARROLD, JASON MAGDER of The Gazette contributed
to this report,
The Gazette March 16, 2009
Moyens de pression des policiers Le
SPVM débouté
Radio-Canada
Mise à jour le jeudi 12 mars 2009 à 15 h 34
Manifestation contre la brutalité policière Le
SPVM pratiquera la «tolérance zéro»
Agence QMI Jean-Nicolas Aubé
12/03/2009 12h52 - Mise à jour 12/03/2009 13h27
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