Monsieur Labeaume,

Vous avez laissé mourir sous les bombes 450 enfants palestiniens sans élever la voix.  Alors que 800, puis 400 deux semaines plus tard, de vos concitoyens protestaient contre ce geste de barbarie, vous êtes resté silencieux. Et vous donnez des leçons de morale aux Talibans à propos de la barbarie de ce monde ?

Bien étrange enseignement que cette éthique élastique qui s’adapte au goût du jour des marchands de canons pour la guerre d’occupation en Afghanistan.

Et puis, pour ce qui est de civilisation barbare, que pensez-vous de la nôtre qui a donné naissance à l’explosion du tourisme sexuel de masse dans le Tiers-Monde, à la prostitution de jeunes adolescentes et à la prolifération de la pornographie juvénile sur Internet, au massacre de la Polytechnique et à l’assassinat de 50 prostituées à Vancouver, au syndrome post-traumatique de soldats envoyés tuer alors qu’on leur répète à tout venant depuis leur enfance de régler leurs problèmes pacifiquement, …

Vous avez dit « civilisation ? Toute organisation humaine massive semble porter en elle une barbarie liée à la domination des uns par les autres et cette hiérarchisation des sociétés terrestres semble équitablement partagée.

L’espoir ne s’évanouit pas pour autant si nous-mêmes nous devenons, avant de donner des leçons, des gens moins cruels que ceux que nous accusons de cruauté. Philippe Pinel, le grand aliéniste français du XVIII siècle, n’a pas été dans l’histoire de la France et du monde le moindre des protagonistes de cette philosophie.  C’est là que réside le progrès de civilisation pour quiconque sur cette petite planète, la seule que l’humanité possède.  Et les pacifistes, autant sinon mieux que vous, monsieur le premier magistrat de Québec, contribuent à ce raffinement de la race humaine.

Vous ventez les vertus des nobles guerres, monsieur le maire, celles que nous déployons par vengeances ou pour la « justice », prétextons-nous.  Mais en bien des endroits l’impunité demeure et nos guerres pour l’hégémonie ne font qu’ajouter aux crimes et les multiplier par dix.

C’est une voie sans issue comme semble l’avoir constaté heureusement monsieur Harper après un long déni devant la population canadienne et québécoise.  Souhaitons que cela l’amène à mieux considérer le jugement qu’ont déjà exercé bien avant lui de nombreux citoyens de ce pays.

- Guy Roy, membre délégué de la FTQ et de Québec solidaire